Partager
Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
11 février 2025
Catégories
Patrimoine
Tourisme
Type
L’église Notre-Dame-de-la-Visitation de Rochefort
Imposant édifice néo-roman construit en pierre calcaire de la région, l’église décanale de Rochefort a fêté en 2024 ses 150 ans ! Une année riche de manifestations spéciales – exposition liturgique, témoignages, conférences, visites guidées, théâtre, concert… – organisées chaque mois pour cet événement exceptionnel qui a permis de redécouvrir autrement cette « Maison de Dieu, Maison des hommes » ouverte tous les jours de 9h à 19h. Pour clore en beauté ce Jubilé, Willy Dardenne publiait fin décembre un livre retraçant l’histoire Notre-Dame-de-la-visitation. Il est maintenant disponible au presbytère de Rochefort !

C’est sous la rosace qui domine la façade monumentale de l’église Notre-Dame-de-la-Visitation que nous attend Willy Dardenne, membre du comité des 150 ans de l’église et passionné par son histoire. D’emblée Monsieur Dardenne, nous invite à lever les yeux au-dessus du porche d’entrée vers Notre-Dame qui se tient, à côté de saint Joseph, au centre d’une galerie de huit statues de près de 2m de haut formant comme une haie d’honneur pour nous souhaiter la bienvenue et nous inviter à entrer. La Vierge est entourée par saint Eloi, saint Roch et saint Lambert à gauche ; sainte Barbe, saint Jean-Baptiste et saint Hubert – évangélisateur et patron des Ardennes – à droite.
Notre guide nous explique que l’église actuelle est la troisième répertoriée sur ce site : « On retrouve des traces de la consécration d’une première église en 1041. Plus petite, son implantation, ainsi d’ailleurs que celle de l’église qui lui succéda en 1782, était différente de celle de l’édifice actuel, beaucoup plus imposant. Pour l’architecte – de renommée internationale – Cluysenaar qui en fit les plans, il fallait que l’église soit monumentale ! Deux tours carrées encadrent donc la façade centrale remplaçant les tours uniques des églises précédentes et l’ancien cimetière qui les entourait est déplacé pour pouvoir construire trois nefs ». Monumental, l’orgue qui trône au jubé, l’est aussi. Il date de 1895. Baigné de lumière par la rosace qui l’éclaire, on distingue sur le dessus du buffet, un bas-relief central représentant, sainte Cécile, patronne des musiciens, au clavier. Elle est entourée à gauche et à droite par des anges musiciens. Une jolie balustrade en chêne (1873) complète l’ensemble. Elle a été réalisée par le sculpteur G. Van der Linden qui a également sculpté le confessionnal et la chaire de vérité. Monsieur Dardenne indique que chaque panneau représente un évangéliste et son symbole. Un panneau un peu plus caché le long de la colonne dévoile saint Hubert et son cerf.
En avançant vers le chœur de l’église, W. Dardenne explique que « sur les conseils de Cluysenaar, on confia au sculpteur Gérard Van der Linden, prix de Rome en 1856 et professeur, puis directeur à l’Académie de Louvain, la réalisation du banc de communion et des trois autels – l’autel majeur, ainsi que les deux autels latéraux du Sacré-Cœur et de la Vierge – en pierre de Savonnières et en pierre de Caen (un calcaire de sculpture facile). La pierre de Savonnières est un calcaire gris-beige, résistant mais de taille aisée. Ces trois autels sont néo-roman. L’autel majeur montre une table avec le Christ entouré des symboles des évangélistes et de 2 anges thuriféraires. Un tabernacle avec agneau le surmonte avec un retable à 2 reliefs : l’entrée du Christ à Jérusalem à droite et le lavement des pieds à gauche. L’artiste peintre, Louis-Marie Londot revisita ce maître-autel, en 1963 avec une surprenante polychromie moderne ». Anciennement l’autel était surmonté d’un grand Christ en croix datant du XVIe siècle. Il est déplacé au début des années 2000 pour être pendu au-dessus de l’autel en pierre offert par l’abbaye de Saint-Remy à l’occasion du centenaire de l’église. Il s’agit d’un monolithe en petit granit de Sprimont consacré par Mgr Charue en 1974. On remarque encore dans le chœur, en plein centre au-dessus du tabernacle, le double vitrail de la rencontre de Marie et de sa cousine Elisabeth, scène de la visitation dont l’église porte le nom : « benedicta tu in mulieribus » Tu es bénie entre toutes les femmes. Et c’est encore Notre-Dame que l’on retrouve dans « La transverbération du cœur de sainte Thérèse d’Avila ». Elle est assise sur un nuage tenant l’enfant Jésus qui tend les bras vers la religieuse en extase tandis qu’un ange aux ailes déployées s’apprête à lui transpercer le cœur d’un trait de javelot. Cette transverbération, un joli terme qui signifie « transpercement spirituel du cœur par un trait enflammé », est une scène classique de la mystique.
Un livre retraçant l’histoire de l’église, écrit par notre guide, Willy Dardenne, est en vente à la librairie de Rochefort « Libre à toi » (Avenue de Forest, 30 – 5580 Rochefort) et au presbytère (rue de Behogne, 45).
Que faire à Proximité ?
Si vous passez par Rochefort, ne manquez pas d’aller vous balader dans les ruines du château comtal qui surplombe la ville sur le dessus de la rue Jacquet. En remontant le chemin en face de la statue de Lafayette allez jusqu’au Rond du Roi, le panorama est exceptionnel…puis au Château Comtal et à la Grotte de Lorette — petite sœur des Grottes de Han (1h de visite) — ou à la chapelle du même nom. La légende raconte que la chatelaine fit construire le sanctuaire en remerciement à la Vierge de Lorette, vierge miraculeuse, qui sauva son enfant. Si vous voulez continuer à voyager dans le temps et à construire des ponts entre hier et aujourd’hui, vous pouvez encore vous rendre au domaine romain de La Malagne, avant de déguster une excellente et bien fraîche Trappiste 8° de l’Abbaye avec le délicieux fromage qui doit l’accompagner…
Christine Gosselin