Le Sanctuaire Sainte-Rita de Bouge célèbre 125 ans de canonisation et 90 ans de grâce au Sanctuaire

« Avec Dieu, tout est possible »

À l’occasion du 125ᵉ anniversaire de la canonisation de sainte Rita et des 90 ans du Sanctuaire qui lui est dédié à Bouge, la communauté des pères augustins a préparé un programme riche en prière, en rencontres et en espérance. Le père Boris Herman Gbaguidi o.s.a, recteur du sanctuaire, revient pour nous sur la vie de cette sainte de l’impossible et sur le rayonnement de ce lieu spirituel si vivant, soutenu par l’engagement fidèle de nombreux amis et bénévoles.

Dans le bureau du père Boris, un parfum d’accueil et de paix flotte dans l’air. Ce jeune prêtre béninois, formé en RD Congo et au Togo, est depuis un an le nouveau recteur du Sanctuaire Sainte-Rita de Bouge. « Nous sommes une petite communauté de quatre augustins, explique-t-il, unis par la vie communautaire qui est notre charisme. Notre mission ici au sanctuaire : faire rayonner la dévotion à Sainte Rita, accueillir les pèlerins et leur proposer un chemin d’écoute et de prière. »

Cette année 2025 est particulière : le sanctuaire fête ses 90 ans – une fondation qui remonte à 1935 – et la communauté s’associe aux fidèles du monde entier pour honorer le 125ᵉ anniversaire de la canonisation de sainte Rita, survenue en 1900. Ces deux jubilés offrent une occasion unique de redécouvrir la figure lumineuse de cette sainte si aimée.

De Cascia à Bouge : l’itinéraire d’une sainte pas comme les autres

Sainte Rita, c’est l’histoire d’un cœur humble, blessé et transfiguré. Née en 1381 à Roccaporena près de Cascia, elle fut mariée contre son gré à un homme colérique, dont elle supporta les violences dans la prière et le pardon. Veuve, puis mère endeuillée, elle demanda à entrer au couvent des Augustines de Cascia. Après bien des refus, elle y fut admise de façon miraculeuse. Marquée au front par une blessure provoquée par une épine de la couronne du Christ, sainte Rita devint une âme mystique profondément unie à la Passion de Jésus. Elle consacra sa vie à la charité, à la pénitence et à l’intercession pour les causes désespérées. Morte le 22 mai 1457, elle fut canonisée près de cinq siècles plus tard. Son corps repose encore aujourd’hui, incorrompu, dans la basilique de Cascia.

Parmi les nombreux symboles liés à « la sainte de l’impossible », la rose tient une place particulière. Peu avant sa mort, alitée en plein hiver, elle demanda une rose de son jardin. Une parente alla voir… et trouva effectivement une rose en fleur. Ce miracle, discret et tendre, est resté dans la mémoire des fidèles : la rose est devenue le signe de son intercession et de l’espérance contre toute attente. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, les pèlerins déposent des roses à ses pieds et repartent souvent avec une rose bénie.

Un sanctuaire né de la foi et de la fidélité

Le sanctuaire de Bouge trouve son origine dans une modeste chapelle érigée en 1935 et dédiée à saint Nicolas de Tolentino, autre figure importante de l’ordre augustin. Son nom est toujours visible à l’entrée de la chapelle où il accueille le pèlerin du haut de son socle. Face à lui, une sainte Rita toute fleurie témoigne d’une dévotion qui s’est progressivement imposée pour cette « sainte des causes perdues ». En 1952, l’ensemble, comprenant le magasin, la maison de la communauté et le grand parc alentour est officiellement reconnu comme Sanctuaire Sainte-Rita de Cascia, haut-lieu de pèlerinage. Plusieurs reliques y sont conservées, dont une goutte de sang de sainte Rita, exposée lors des grandes fêtes. Dans la crypte, un couloir gaiement tapissé d’exvotos multicolores conduit à une réplique de sa dépouille mortuaire abritant, elle aussi, des reliques authentiques.

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Un espace de paix et de prière ouvert à tous

Le sanctuaire est ouvert tous les jours. La messe y est célébrée en semaine à 18h30, après les vêpres, le samedi à 18h (messe anticipée) et le dimanche à 11h. Le père Boris insiste : « Nous offrons un lieu de confession, d’écoute, un espace pour poser ses fardeaux. Beaucoup viennent simplement déposer une rose à Sainte Rita… et trouvent la paix. »

À l’extérieur, le parc Sainte-Rita accueille les visiteurs dans un vaste espace circulaire délimité par un chemin de croix en mosaïque, œuvre du père Léon Coppens o.s.a. Ce chemin unique permet de méditer à la fois la vie du Christ et celle de sainte Rita, dans un va-et-vient spirituel fécond. Au centre, un autel est érigé pour les célébrations en plein air, notamment celle du 22 mai. Une grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes complète ce lieu de grâce.

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Un programme festif ancré dans la tradition et la foi

Pour célébrer ces anniversaires, les pères augustins aidés d’un réseau d’amis et de bénévoles ont prévu un temps fort de festivités du 17 au 25 mai.

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Pour marquer les 90 ans du Sanctuaire, un pèlerinage à Cascia est également organisé du 5 au 10 novembre, avec le concours des Pèlerinages Namurois. L’occasion de suivre les pas de sainte Rita dans sa ville natale et d’approfondir encore ce lien spirituel si fort.

Une sainte pour aujourd’hui

Dans un monde souvent traversé par la souffrance, l’injustice ou le désespoir, sainte Rita continue d’attirer ceux qui n’ont plus d’espoir humain. Le père Boris conclut avec simplicité :
« Avec Dieu, tout est possible. C’est ce que nous rappelle Sainte Rita. Elle ne fait pas de magie. Elle prie. Et elle nous invite à faire confiance. »

Christine Gosselin