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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
23 juin 2025
Catégories
Ecologie
Evêché
Namur
Type
Les abeilles, les exclues de la Saint-Hubert…
Des chiens, des chats, des chevaux… nos compagnons à quatre pattes, sont des fidèles de la Saint-Hubert. Ils sont présentés, par leur maître, au prêtre pour revoir une bénédiction. Mais il est des animaux ou plutôt des insectes impossibles à transporter au grand dam de leur « propriétaire ». Alors si les abeilles ne peuvent se présenter au curé, c’est lui qui vient à leur rencontre… Une bénédiction particulière qui s’est aussi déroulée, non pas en novembre comme le veut la tradition, mais il y a quelques jours seulement, dans le parc de l’évêché.
Le parc de l’évêché se trouve à quatre battements d’ailes de la citadelle de Namur et à deux seulement de la Sambre. Il abrite de nombreux arbres, des fleurs encore, des perce-neige à la sortie de l’hiver, du muguet ou encore des roses. Depuis de nombreuses années, les abeilles y sont les reines. Antonin Le Maire, séminariste à l’époque, a été le premier à placer des ruches dans le parc de l’évêché. Antonin, aujourd’hui prêtre dans l’archidiocèse reproduisait les gestes appris par son grand-père.
Antonio Mardowe a, depuis, pris la relève. Un apiculteur plutôt optimiste après des années difficiles et de nombreuses pertes dans les colonies. Au printemps, il a récolté 11 kg de miel, la seconde récolte, durant l’été, devrait être encore meilleure. Comme tout apiculteur, il est attentif à ses abeilles. Un jour, de passage à l’évêché pour veiller sur ses ruches, Antonio qui est croyant a laissé sous-entendre que les abeilles ne pouvaient être bénies lors de la Saint-Hubert. Une réflexion tombée dans une oreille compatissante. Le chanoine Xavier Van Cauwenbergh, archiprêtre de la cathédrale s’est chargé de la bénédiction. Les ruchers ne sont-ils pas sur le territoire de sa paroisse ?
L’archiprêtre avait revêtu l’aube et portait une étole blanche. Les abeilles reconnaissent certaines couleurs dont le blanc… Les porteurs de ces teintes ne sont normalement pas piqués. Le chanoine avant de procéder à la bénédiction a souligné que de nombreux saints sont les amis, les protecteurs, des abeilles et des apiculteurs. Le plus célèbre étant saint Ambroise. La tradition relève que le futur évêque de Milan et futur saint était endormi, encore bébé, dans son berceau quand un essaim d’abeilles s’est posé sur son front. Pas de piqûre mais une peur énorme chez sa nourrice. Le père de l’enfant, voyant les abeilles s’envoler aurait dit : « Si Dieu prête vie à cet enfant, quelle sera un jour sa destinée ? » Sainte Rita est aussi connue comme étant la sainte patronne des apiculteurs comme sainte Abigaël ou encore saint Valentin voire saint Bernard et saint Benoît.
Un petit moment de prière avant la bénédiction. Les abeilles pendant tout ce temps ont continué leur vie d’abeille en sortant et en rentrant dans les ruches. Et ça sans piquer personne !
C.B.