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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
5 septembre 2025
Catégories
Enseignement
Formation
Institut Diocésain de Formation (IDF)
Séminaire
Type
L’abbé Collin, directeur ad interim de l’IDF
La rentrée approche à grands pas pour les séminaristes du Grand séminaire francophone de Belgique. Ce lundi, ce sera la rentrée académique. Outre les séminaristes, c’est un retour vers les auditoires pour tous les étudiants de l’IDF. Rencontre avec l’abbé Quentin Collin son nouveau directeur ad interim. Pour lui, c’est une première rentrée avec ces responsabilités.

L’abbé Quentin Collin, 35 ans, est le nouveau directeur ad interim de l’IDF. Il succède, à ce poste, à l’abbé Léon-Ferdinand Karuhije qui consacre l’année à venir à un temps de formation.
Comment pourrait-on définir l’IDF ?
L’Institut diocésain de formation a été créé en 2012, et il regroupe trois pôles : Namur (au Séminaire), Rochefort et Arlon. Il est un lieu au service du diocèse qui a pour mission d’organiser et de soutenir une formation à la fois théologique, biblique, pastorale et pédagogique. Les parcours que l’on y propose s’adressent à des personnes très diverses : des enseignants qui souhaitent donner le cours de religion, des agents pastoraux envoyés en paroisse ou en services, mais aussi toute personne désireuse d’approfondir sa foi. L’IDF est vraiment un outil précieux au service de la formation dans notre diocèse de Namur.
L’enseignement, un domaine que vous connaissez bien puisque vous êtes instituteur de formation et que vous avez aussi exercé le métier avant d’entrer au séminaire. Vous avez donc une sensibilité particulière par rapport à ces nouvelles fonctions.
En effet, j’ai enseigné deux années dans le primaire avant de devenir prêtre. C’est une expérience qui m’a profondément marqué : elle m’a appris la pédagogie, l’écoute, la patience, et surtout le goût d’accompagner des personnes dans leur croissance. Je dis souvent que l’enseignement a été, d’une certaine manière, ma première vocation. Aujourd’hui, travailler pour l’IDF me donne l’occasion d’y revenir aussi, d’une certaine manière, non plus avec des enfants, mais avec des adultes qui se préparent à une mission. Et au fond, il s’agit toujours de la même chose : aider chacun à grandir, à déployer ses talents et à se mettre au service des autres.
L’IDF s’adresse notamment à des instituteurs, à des professeurs qui veulent enseigner la religion. C’est courageux pour un enseignant de se former alors que ce cours pourrait très bien disparaître.
C’est vrai, et je suis admiratif de leur engagement. Même si le contexte institutionnel est parfois incertain ou pour le moins complexe, il y a une conviction qui demeure : transmettre la foi, permettre de vivre l’expérience d’une rencontre avec Dieu, cultiver une vision chrétienne de l’homme, de la société, reste essentiel. Se former, c’est croire que ce que l’on transmet a du sens et touche en profondeur la vie des étudiants. Et puis, je suis convaincu que ces études donnent bien plus qu’un diplôme : elles nourrissent personnellement la foi et ouvrent un horizon plus large.
Une formation qui s’adresse encore aux Assistants paroissiaux, pastoraux qui vont avoir une mission en paroisse, dans les services diocésains… Quelles sont les priorités de cette formation ?
La priorité, je pense, c’est de donner aux futurs agents pastoraux des fondements solides : goûter la Parole de Dieu, entrer dans l’intelligence de la foi de l’Église, s’initier à la liturgie ou à la morale, mais aussi acquérir des outils concrets pour l’animation et l’accompagnement. On ne s’improvise pas catéchiste, accompagnateur ou responsable de mission. La formation permet d’offrir des racines solides à l’engagement en Église.
Pas simple de se former quand on a déjà une vie professionnelle, une vie de famille… L’IDF y est-il attentif ?
Oui, tout à fait. Nous savons que la plupart de nos étudiants ne sont pas à temps plein dans leurs études. C’est pourquoi nous essayons d’adapter les horaires, de proposer parfois des formules modulables, et surtout d’accompagner chacun avec bienveillance. L’important, c’est de permettre à chacun de progresser selon son rythme, sans découragement. Et c’est un grand défi, j’en conviens.
Directeur ad interim
Vous venez d’être nommé directeur ad interim de l’IDF, avez-vous reçu du précédent directeur des pistes de travail, des orientations ?
Oui, j’ai eu de beaux échanges avec l’abbé Léon-Ferdinand Karuhije, que je remercie de tout cœur pour son travail et sa disponibilité. Il m’a transmis non seulement des éléments pratiques, mais aussi une vision d’ensemble : celle d’une formation de qualité, accessible et proche des réalités de terrain. Mon rôle sera surtout de continuer dans cette dynamique, dans une logique de coordination, en m’appuyant sur la compétence de l’équipe élargie de l’IDF et celle des professeurs.
Être nommé pour une période déterminée, cela n’empêche-t-il pas une certaine créativité, la mise en place de projets qui ne peuvent se développer que sur le long terme ?
Je vois mon rôle surtout comme un travail de continuité et de coordination. Bien sûr, une nomination ad interim n’est peut-être pas le temps des grands bouleversements, mais il y a toujours place pour la créativité, notamment dans la manière d’animer une équipe, de rester attentif aux besoins, et de renforcer ce qui existe déjà. Je crois beaucoup aux petits ajustements concrets qui, mis bout à bout, donnent de l’élan et préparent aussi le terrain pour l’avenir. Donc nous allons aller en ce sens, en équipe !
Les inscriptions sont-elles nombreuses ?
Il y a chaque année une belle diversité d’étudiants, même si les chiffres varient. On compte environ 115 étudiants actuellement à l’IDF. Mais ce qui me frappe, ce n’est pas tant le nombre que la qualité des personnes : des gens très souvent motivés, qui donnent du temps alors qu’ils ont déjà une vie professionnelle ou familiale bien remplie. Cela montre combien la soif de se former demeure bien réelle, et c’est heureux !
« la soif de se former demeure bien réelle, et c’est heureux !»
Abbé collin
On a parlé de la difficulté de concilier, pour les étudiants, la formations, le travail, la vie de famille. Vous aussi, comme directeur, allez devoir jongler avec votre agenda. Comment allez-vous faire, sans vous épuiser, réussir à tout mener tout de front : votre thèse, la vie en paroisse et la vie personnelle ?
C’est une bonne question ! (rires) Comme tout le monde, je dois apprendre à équilibrer mes engagements. Je crois que la clé, c’est de ne pas tout porter seul, mais de travailler en équipe et de déléguer quand c’est possible. Je peux compter sur des collaborateurs compétents, aussi bien à l’IDF qu’en paroisse. C’est tellement précieux : on ne fait pas Église seul ! Et puis, il y a la prière et les temps de ressourcement qui sont essentiels pour garder un équilibre et rester disponible dans la durée. Je suis donc très confiant, et j’accueille cette nouvelle mission bien humblement, comme j’ai pu le dire à Monseigneur Warin lorsqu’il me l’a confiée.
Interview : Christine Bolinne