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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

17 septembre 2025

Catégories

Belgique
Patrimoine
Pèlerinage
Sacrements
Sanctuaire de Beauraing
Spiritualité
Vocation

Type

Actualités diocésaines

D’un sanctuaire à l’autre : le Christ en croix a quitté Malonne pour Beauraing

Un Christ en croix a longtemps dominé, à Malonne, le Val du Landoir. Il a été un lieu de prière privilégié pour celui qui, après canonisation, allait devenir le saint Frère Mutien. Les Malonnois, comme les étudiants de l’institut Saint-Berthuin, avaient eux aussi pris l’habitude de lever les yeux vers lui pour une brève salutation. Le Christ a, c’était il y a quelques années, été descendu de son promontoire et entreposé dans l’entrée latérale de la chapelle musicale. Dimanche, ce crucifix aujourd’hui installé sur un des murs de la chapelle votive de Beauraing a été dévoilé avant d’être béni. Sa présence dans le sanctuaire marial accompagnera, cette fois, la prière des pèlerins.

Cette présentation aux Beaurinois mais aussi à toutes les personnes qui fréquentent le sanctuaire de Beauraing dédié à Notre-Dame au Cœur d’Or a eu lieu, le dimanche de la Croix glorieuse. Une fête très ancienne qui appelle les croyants à tourner leur regard vers la croix, cet instrument de souffrance sur lequel le Christ a rendu son dernier souffle. Et ce dans un but, de nous offrir à nous les hommes le salut. Ce Christ a une histoire qui débute à quelques kilomètres de la cité mariale, à Malonne.

Le calvaire de l’institut Saint-Berthuin date de la fin du 19e siècle voire du début du 20e siècle. En 1895, Frère Marcel devient directeur de l’institut Saint-Berthuin qui compte alors 650 internes ! Un nombre d’étudiants qui va encore augmenter tant la réputation de l’institut est grande. Le Fère Marcel a l’idée d’acheter le parc et le plateau qui jouxtent l’institut, des espaces qui appartiennent à la famille Mingeot. Il souhaite y aménager un calvaire, un lieu symbole de la crucifixion. Un calvaire comporte une ou trois croix, celle de Jésus ou celle de Jésus entourée de celles des deux larrons crucifiés avec lui.  Il confie l’aménagement au Frère Maixantis. En 1901, la traditionnelle photo des rhétos est prise au calvaire devant la seule croix qui y a été placée.

Il suffisait de lever les yeux…

Ce Christ en croix est imposant. Il est visible, des étudiants, depuis la cour de récréation. Visible encore des Malonnois qui n’hésitent pas à venir au pied de la croix pour le prier. Beaucoup se contentent, en passant sur la route ou en traversant le parc de lever les yeux vers le Christ pour une bref moment de complicité. Un calvaire qui a aussi été un des lieux de prière du Frère Mutien. « Le frère qui priait toujours » comme l’avaient surnommé les étudiants, se rendait très régulièrement au calvaire. Un chemin pentu qui le menait après avoir traversé une charmille vers des haltes priantes. Il s’arrêtait ainsi pour prier face à une grotte, une reproduction de la grotte de Massabielle (Lourdes) construite à sa demande par les Rhétoriciens ou encore devant une grotte dédiée à saint Antoine sous le calvaire.

C’est aussi ce calvaire qui est représenté sur une plaque en cuivre, souvenir attribué aux étudiants qui avaient excellé à l’issue de l’examen de religion. Des étudiants qui empruntaient encore ce chemin pour se rendre au cours de gymnastique, un raccourci vers la salle de sport. Ils ne manquaient pas de s’arrêter au calvaire, pour prier ou pour, du promontoire, profiter d’une superbe vue sur Malonne, Floreffe…

En 1971, les bois de la croix, rongés par le temps et les conditions climatiques doivent être remplacés. En 2001, la croix est à nouveau bien abîmée par l’usure du temps et les intempéries. Le promontoire en bord de falaise lui aussi montre ses marques d’usure et d’insécurité. La décision est prise de retirer ce qu’il reste de la croix et le Christ sera entreposé dans une entrée latérale de la chapelle de l’Institut. Une opération d’envergure menée avec l’aide d’un fermier de Malonne et de bonnes volontés. Le Christ représenté grandeur nature est en fonte et pèse la bagatelle de 300 à 350 kilos.  Les années passent et lorsque la chapelle Saint-Berthuin devient chapelle musicale, il faut retirer l’imposant Christ de ce qui allait devenir un passage pour gagner la sortie de secours.

La Providence

A la recherche d’un avenir pour ce Christ qui devait quitter rapidement les lieux, le sanctuaire de Beauraing s’est montré très intéressé, ayant la volonté d’amener dans le lieu des apparitions, aux côtés de Notre-Dame au Cœur d’Or, une représentation du Christ. Le Fère Marc ayant déjà signé une sculpture, celle de saint-Joseph portant sur ses épaules l’Enfant Jésus.

Ce Christ est en terres beaurinoises depuis un certain temps. Il a fait l’objet d’une remise en état avant de retrouver une croix. Le tout se marie particulièrement bien avec la chapelle votive bâtie en pierres du pays. Le Christ en croix se trouve sur la droite de la porte permettant d’entrer dans la chapelle.

« En vénérant cette croix, souvenons-nous que nous sommes les disciples d’un maître crucifié que nous sommes invités à suivre en portant notre propre croix. »

Chanoine François Barbieux

Le chanoine Joël Rochette, recteur du sanctuaire de Beauraing a retracé l’histoire de ce Christ en croix avant de proposer à des proches du sanctuaire de Malonne dont le Frère Nicolas, Provincial des Frères des Écoles Chrétiennes, et des représentants des bénévoles du sanctuaire de Malonne et de la Confrérie des Pairs de St-Berthuin et de St-Mutien de le dévoiler. Une opération loin d’être évidente ! C’est le chanoine François Barbieux, Malonnois d’origine qui bénira la croix, l’encensera avant d’embrasser les pieds de la représentation du Christ. En s’adressant à l’assemblée, il dira aussi : « En vénérant cette croix, souvenons-nous que nous sommes les disciples d’un maître crucifié que nous sommes invités à suivre en portant notre propre croix. » Un beau lien entre deux grands sanctuaires de notre diocèse.

C.B.

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