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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

6 novembre 2025

Catégories

Communauté
Enseignement

Type

Vie d’Église

Des sectes, des croyances populaires, Yannick Dupagne publie « Anguilles sous roche »

Entre Yannick Dupagne et l’Afrique c’est une belle et longue histoire. Ancien professeur de mathématiques, il a été conseiller pédagogique principal dans le diocèse. Depuis la retraite, Yannick Dupagne séjourne, chaque année, plusieurs mois au Congo. Il y enseigne l’informatique. Il écrit aussi. Avec son dernier livre intitulé « Anguilles sous roche », il se lance dans le thriller.  Il emmène le lecteur dans un village fictif perdu dans la forêt équatoriale congolaise. Un enseignant vient d’être retrouvé, mort.

« Anguilles sous roche » a été écrit lors de son dernier séjour en République du Congo, à Bumba, ce village « perdu au milieu de nulle part » comme il aime à dire. Un village où il passe beaucoup de temps à former les jeunes à l’informatique. Un véritable défi quand tout manque. A commencer par les ordinateurs !

A l’issue des journées de cours, impensable pour Yannick Dupagne d’enfourcher son VTT pour se balader dans un périmètre – jamais plus de 20 km – autour de ce village. La nuit tombe vite dans la région et lorsque l’électricité est défaillante, les soirées peuvent être longues. Très longues.

Alors Yannick Dupagne écrit. Et c’était déjà comme ça pour ses précédents livres. Lorsqu’il a les deux pieds ancrés dans la terre africaine, sa plume s’envole. Il se nourrit de ses rencontres avec les habitants pour nous faire partager leur vie, les difficultés du quotidien. Dans ce livre, plus encore que dans les premiers volumes, il nous plonge dans la réalité du Congo. Il est aussi friand de descriptions si bien que le lecteur, sans avoir quitté son canapé a parcouru 6000 kilomètres ! Il découvre ou redécouvre le Congo. Cette fois, le lecteur se retrouve sur une place du village où la langueur est de mise même chez les policiers confrontés à la découverte d’un cadavre…

Anguilles sous Roche, Yannick Dupagne

Un peuple manipulé ?

Depuis son premier séjour dans cette partie du Congo, Yannick Dupagne a vu la situation s’y dégrader. Un peuple manipulé, dans une situation financière épouvantable et qui doit ouvrir son portefeuille pour tout et pour rien. L’école est payante. Si les parents ne peuvent assumer financièrement, l’enfant rentre à la maison. Les diplômes s’achètent. Résultat, les personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi ne sont pas toujours les plus performantes. Yannick Dupagne : « Même dans la religion, il y a des manipulations. Les Congolais sont profondément religieux, c’est une manière de leur soutirer de l’argent. J’ai aussi constaté que les sectes sont toujours plus nombreuses. Dans mon livre, je raconte ce pasteur qui durant l’office – qui peut durer entre 2 et 3 heures – organise trois collectes ! » 

La surenchère est omniprésente face à des fidèles qui n’ont pas compris ou qui n’osent pas comprendre que l’argent ainsi récolté est souvent destiné et en grande partie aux œuvres très personnelles du pasteur ! Dans « Anguilles sous roche », il décrit cette manière de faire. Yannick Dupagne : « J’ai le sentiment que cela ne s’améliorera pas. Le peuple est résigné. Les gens obéissent à l’autorité. Quand je parle avec les gens du village, je leur dis qu’ils ne doivent pas être résignés. A chaque fois, leur réponse est la même : ‘ toi tu es blanc.’ J’aimerais tellement qu’ils développent un esprit critique. »

Avec « Anguilles sous roches » on pénètre encore au cœur de croyances populaires très vivaces. Ainsi lors d’un repas de famille, certains mets dont les hommes sont friands ne sont pas destinés aux filles sous peine d’une transformation physique pour le moins perturbante… Croyance quand tu nous tiens.

La suite ? En parcourant ce thriller dont certaines situations vous feront sourire.

Amitié belgo-zaïroise

Ces cours d’informatique donnés, ces livres écrits sont le résultat d’une amitié née en Belgique. Yannick Dupagne a su se laisser convaincre par l’abbé Edouard Litambala. Prêtre dans le diocèse de Namur durant plusieurs années, l’abbé Litambala officiait dans la paroisse Saint-Paul à Salzinnes (quartier des Balances). C’est là qu’il a rencontré Yannick Dupagne. Lorsque ce prêtre a terminé ses études, il a souhaité retourner dans son pays pour ainsi faire bénéficier les Congolais de ses connaissances. A chaque retour en Belgique, l’abbé Edouard et Yannick se rencontrent. Des discussions à n’en plus finir où l’Afrique et la localité de Bumba occupent une grande place.

Christine Bolinne

« Anguilles sous roches » est publié chez L’Harmatan.

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