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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
3 décembre 2025
Catégories
Belgique
Evêché
Evêque
Liturgie
Vatican
Vocation
Type
Le cérémoniaire, un appui pour l’évêque
Lorsque vous assistez à une célébration présidée par un évêque vous avez déjà, sans doute, remarqué, une personne qui se tient à sa gauche. C’est le cérémoniaire. Un prêtre, un diacre qui veille sur le bon déroulement de la célébration. Rencontre avec l’abbé Quentin Collin qui est cérémoniaire depuis quelques années maintenant. Le 7 décembre, il sera au côté de Mgr Lejeusne et aura l’œil, comme il dit, sur « le tout » plus que sur « tout ».
Comment peut-on définir le rôle d’un cérémoniaire ?
L’abbé Quentin Collin : Je définirais volontiers le cérémoniaire comme un coordinateur d’équipe. Sa mission n’est pas de tout faire, mais de veiller à ce que tout soit prêt. Il s’assure aussi du bon déroulement de la célébration, après l’avoir préparée en concertation avec l’évêque et une équipe élargie autour du Service diocésain de Pastorale liturgique : l’archiprêtre de la cathédrale, le maître de chapelle, l’organiste, le sacristain, les fleuristes, toute la logistique, … Nous avons la joie d’avoir une excellente équipe où les différents charismes se complètent, et c’est heureux ! C’est l’investissement de chacun, dans un même souci de service, qui assure la qualité de la célébration. Le but fondamental est de servir la prière commune de tous, afin que la liturgie se déroule avec ordre, beauté et recueillement.
Le cérémoniaire est le soutien de l’évêque ? Celui sur qui il peut s’appuyer tout au long de la célébration…
Absolument ! Le cérémoniaire est un véritable appui pour l’évêque tout au long de la célébration. C’est d’ailleurs lui qui le choisit pour cette mission. Le cérémoniaire veille à ce que tout soit prêt, à ce que les gestes liturgiques soient clairs et que les moments forts se déroulent sans accroc. L’évêque peut ainsi se concentrer sur la prière et la mission de présidence, sans se soucier des détails plus pratiques. L’objectif est de vivre la célébration le plus sereinement possible.
Un cérémoniaire qui a l’œil sur tout, sur chacun des « acteurs » ?
J’ai envie de dire : oui et non. Souvent, le cérémoniaire principal délègue certaines tâches à des acolytes plus expérimentés : la gestion des processions, les déplacements, … Mais, en même temps, il est vrai que le cérémoniaire garde une vision d’ensemble : il a l’œil sur « le tout », plus que sur « tout ». Il veille à l’harmonie générale, à la fluidité, à la cohérence de la célébration.
Pas trop stressant ?
Disons que c’est un bon exercice d’équilibre intérieur ! Il faut être à la fois concentré et paisible. On porte une responsabilité réelle, mais fort heureusement le cérémoniaire n’agit pas seul : il s’appuie sur une équipe comme je l’ai déjà dit, et surtout sur la prière. Si tout est préparé avec soin et vécu dans un esprit de prière et de service, la sérénité prend le dessus sur le stress, même s’il peut y avoir quelques sueurs froides (rires). Pour ma part, quand la célébration commence, au son de la cloche, le stress s’efface progressivement, juste le temps de remonter l’allée centrale : tout a été planifié en amont, et alors « il n’y a plus qu’à », comme on dit.
Pour guider les uns et les autres faut-il jongler avec tact et fermeté ?
Exactement. Le cérémoniaire doit allier la clarté et la bienveillance. Une célébration, ce n’est pas une pièce de théâtre : c’est un acte de foi communautaire. Il faut donc savoir dire les choses simplement, avec douceur mais précision. Et parfois, oui, il faut pouvoir « trancher » calmement quand une décision rapide s’impose.
Et si un de ces « acteurs » commet une erreur ?
Rien de grave ! Évidemment, cela dépend de la gravité de l’erreur (rires). Le cérémoniaire essaie simplement d’aider à retrouver le fil sans que cela se voie trop. L’essentiel, c’est que la prière continue et que tout le monde garde la paix intérieure. Un ami prêtre m’a souvent dit : ‘quand on se trompe, on se trompe dignement’, sous-entendu, ‘comme si de rien n’était ‘, quand cela est possible bien entendu. Et souvent, on n’y voit que du feu.
Comment devient-on cérémoniaire ?
Souvent, on le devient par goût du service et par amour de la liturgie. C’est cela qui préside à cette belle mission. Une telle mission suppose également une formation liturgique, car les gestes et les rites ne sont pas anodins : ils sont porteurs de sens, et il faut pouvoir les servir avec intelligence et humilité. Être cérémoniaire, c’est aimer la liturgie non pour elle-même, mais pour le Christ et son Église.
Etes-vous fatigué à la fin de la célébration ?
Oui… mais heureux ! Une ordination, c’est intense, mais magnifique. L’équipe termine souvent un peu sur les genoux, mais remplie de gratitude d’avoir contribué, à sa manière, à la beauté d’un grand moment d’Église. C’est une fatigue qui ressemble à celle que l’on éprouve après une course à pied ou une randonnée par exemple : un peu fatigué certes, mais reconnaissant, paisible et rempli de joie.
C.B.