Partager
Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
5 décembre 2025
Catégories
Evêque
Type
« Fabien ? Il n’aura jamais la grosse tête ! »
Sœur Renée-Lucie apparaît, dans un premier temps, un rien intimidée. Dès que vous citez le nom de Mgr Fabien Lejeusne, elle se détend, son sourire s’épanouit. Elle ose même un éclat de rire qui sera suivi de beaucoup d’autres ! Ce dimanche 7 décembre, elle sera à la cathédrale de Namur pour assister à l’ordination épiscopale de Mgr Lejeusne. La religieuse, une Oblate de l’Assomption, âgée aujourd’hui de 92 ans, a dirigé une maison qui accueillait des orphelins ou encore des enfants retirés à leurs parents. Elle se souvient : « Fabien ? C’était un bébé très mignon, gentil. » Un bébé arrivé à la pouponnière de Froyennes alors qu’il avait, à peine, un an. Elle se confie à la caméra du Service de Communication du diocèse.
« Quand nous avons appris que Fabien faisait partie des nominés, nous avons dit : ‘c’est pas possible.’ » Sœur Renée-Lucie a juste un peu de mal à imaginer que le tout petit arrivé à la pouponnière a, certes bien grandi, a abandonné son métier de menuisier pour, après avoir étudié la philosophie et la théologie, devenir prêtre. Il a rejoint encore les Augustins de l’Assomption dont il était très proche depuis l’adolescence. Comme religieux, il a exercé plusieurs responsabilités dont la dernière celle de Provincial sillonnant ainsi une bonne partie du monde. Et maintenant, le voilà évêque ! Sœur Renée-Lucie toujours un rien abasourdie par ce parcours reconnaît avoir été mise dans la confidence de cette désignation avant tout le monde. Elle et les autres Oblates ont bien sûr respecté le secret.
Sœur Renée-Lucie : « Il n’a jamais eu la grosse tête et ce n’est pas parce qu’il est nommé évêque que cela va changer. Ça c’est certain. Le 7 décembre, nous serons une cinquantaine de l’institution, des éducatrices et des éducateurs, des membres du personnel qui ont connu Fabien, enfant. » Quand Mgr Lejeusne évoque les années passées dans ce centre, c’est pour dire qu’elles ont été les meilleures de son existence. Voilà qui peut paraître surprenant… Sourire de la religieuse avant de confier que les éducateurs et éducatrices, les sœurs et tous ceux qui étaient présents sur ce site ne ménageaient pas leurs efforts pour que les enfants se sentent chez eux, comme dans une famille. « Nous fêtions les anniversaires, Noël et bien sûr Saint-Nicolas. Il y avait un cadeau par pavillon, suivant l’âge des enfants. Et puis chacun recevait le jouet qu’il avait demandé… »
Dans l’interview vidéo, Sœur Renée-Lucie exprime sa crainte : « J’ai un peu peur qu’il se sente seul, qu’il ne souffre de la solitude, j’en aurais tellement mal au cœur. Vous savez, toute sa vie, il a vécu avec d’autres personnes autour de lui. Et là, il va se retrouver seul… »