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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
18 décembre 2025
Catégories
Belgique
Exposition
Patrimoine
Spiritualité
Type
Saint François d’Assise, Audrey Hepburn… des conversions, en photo, à la basilique de Saint-Hubert
« En Résonance avec saint Hubert, oser changer de voie ? » Un intitulé d’exposition qui a, de prime abord, de quoi désarçonner le visiteur ! Jean-Louis Brocart, le photographe à qui il a été demandé de réaliser les vingt clichés, en référence avec le thème, avoue avoir été inquiet. Mais comme le photographe a coutume de dire : « aide-toi et … la basilique t’aidera », il a vite rebondi et relevé le défi. Vous avez jusqu’à la fin de 2027 pour vivre en photos les conversions de saint Ignace de Loyola, d’Evita Perron… Ils revivent grâce à des visages de d’habitants de Saint-Hubert qui ont pris la pose dans la basilique. Elle aussi se dévoile d’une manière souvent surprenante. Bluffant.
Jean-Louis Brocart, un photographe qui est souvent sorti du cœur de l’Ardenne pour sillonner le monde. Il a ainsi rejoint Sœur Teresa au Caire pour vivre avec « ses » chiffonniers. Il a photographié ces enfants, ces familles non pas pour étaler la misère mais pour faire réagir, leur apporter une aide bien nécessaire. Son espoir ? Repartir, un jour, dans l’humanitaire. En attendant, il met son savoir-faire, son imagination au service de la ville de Saint-Hubert en espérant, dans le cadre des jubilés à venir, y attirer la foule. Donner envie de visiter sa basilique. L’exposition qui s’y tient actuellement est assez déconcertante et mérite bien quelques explications….
En 2012, Jean-Louis Brocart proposait dans le déambulatoire de la basilique une exposition de photos. Des portraits d’hommes et de femmes de la localité faisant renaître, pour le visiteur, à travers le thème de l’exposition, les « Bâtisseurs de la basilique. » Des artisans qui, dans des conditions souvent difficiles, ont fait sortir de terre cette basilique.
L’exposition qui se tient jusqu’à la fin de l’année 2027 est, en quelque sorte, le deuxième chapitre de l’album photos. C’est l’asbl « Jubilés de saint-Hubert 2025-2027 » qui a choisi le thème « En Résonance avec saint Hubert, oser changer de voie ? ». Jean-Louis Brocart : « J’ai été un peu inquiet quand le thème m’a été proposé. Il était question de réaliser une galerie de portraits ‘de personnages historiques ayant changé de voie en résonance avec la conversion de saint-Hubert.’ » De quoi désarçonner le plus aguerri des photographes. L’asbl lui a proposé des noms comme saint François d’Assise qui, dans le premier temps de sa vie ne pensait qu’à devenir chevalier. La maladie, la rencontre de lépreux sont à l’origine d’un changement de vie. Une vie qui a ainsi été imprégnée des Evangiles. Ou encore Mikhaïl Gorbatchev qui met en place la Perestroïka pour moderniser l’économie de son pays. Une liste qu’il a fallu réajuster : elle était trop masculine ! Joséphine Baker, Audrey Hepburn ont ainsi fait leur apparition.
Comme lors de la première exposition, ce sont des Borkins qui ont pris la pose. Jean-Louis Brocart, photographe au carnet d’adresses qui déborde, à la popularité sans limite a eu l’embarras du choix. Des Borkins qui sont entrés très facilement dans la peau de ces personnalités. Restait à prendre les photos dans la basilique mais dans des lieux qui surprennent. Jean-Louis Brocart qui la connaît jusque dans ses moindres recoins a fait des merveilles. Et quand l’effet n’était pas suffisamment spectaculaire restait à faire appel à Photoshop ! Les photographies posées sur une fine plaque d’aluminium ont trouvé place dans les impostes, ces sortes de support pour toiles taillés dans les murs.
Des photos qui interpellent. Le catalogue de l’exposition comme les textes en dessous de chaque tableau vous en diront plus sur ces conversions, sur ces résonances. Jean-Louis Brocart propose encore, pour chaque photo, un making off, les dessous d’un cliché.
Vous ne manquerez pas d’avoir un coup de cœur pour saint Hubert. Photographié sous le filet de protection de l’allée centrale, il a pris place au-dessus d’une porte latérale. Un travail de découpe qui a valu quelques cheveux blancs aux membres de l’équipe chargés de la mise en place !
A visiter jusqu’à la fin de l’année 2027.
C.B.