Cathédrale Saint-Aubain : le caveau des évêques en travaux

Hormis les passionnés d’histoire bien peu de personnes connaissent le lieu d’inhumation des évêques. Parmi les 31 évêques qui ont veillé jusqu’à présent sur le diocèse, quinze sont inhumés dans un caveau situé sous le maître-autel de la cathédrale Saint-Aubain. Mgr Vancottem et Mgr Warin ont annoncé qu’à leur décès eux aussi voulaient être inhumés dans cette crypte. Le conseil de fabrique a ainsi décidé de faire ouvrir le caveau ce qui n’avait plus été fait depuis 1977, au décès de Mgr Charue. Une remise en état des lieux étant nécessaire, les cercueils de Mgr Heylen et de Mgr Charue ont été exhumés pour permettre ce travail. Le caveau va maintenant être nettoyé, repeint avant que les corps y soient à nouveau redéposés.

Si cette crypte n’est, aujourd’hui, plus accessible au grand public, il n’en a pas toujours été ainsi. Peu de temps après l’inhumation de Mgr Pisani de la Gaude (17e évêque du diocèse de Namur), une chapelle a été aménagée, en 1827, sous la cathédrale. Un espace situé juste en dessous du maître-autel. Un autel était installé dans cet oratoire public. Des offices accessibles aux fidèles y étaient célébrés jusqu’à ce que les chanoines prennent la décision de les stopper. Dans un document sur l’histoire de cette crypte, il est mentionné que les chanoines considéraient le lieu comme « pas convenable ». L’autel a été retiré. Un banc de communion – toujours en place aujourd’hui -, en fer forgé venant de la chapelle Notre-Dame du Rempart, permet toujours de s’agenouiller et de prier face au caveau.

Dans l’église mère du diocèse
Le canon 1242 du code de droit canonique, le droit de l’Eglise, stipule : « Les cadavres ne sont pas enterrés dans les églises sauf s’il s’agit du Pontife Romain, des Cardinaux et des Évêques diocésains, même émérites, qui doivent être enterrés dans leur propre église. » Tous les évêques qui se sont succédé à la tête du diocèse n’ont pas toujours respecté ce canon. Ainsi Mgr Robert-Joseph Mathen a souhaité être inhumé, auprès de ses parents, dans le cimetière d’Aubange. Quelques années plus tôt, en 1992, Mgr Jean-Baptiste Musty était lui inhumé dans le cimetière d’Athus. Mgr Edouard-Joseph Belin, à son décès en 1892, a été inhumé dans le cimetière de Brigniot à Saint-Servais.
Mgr Rémy Vancottem et Mgr Pierre Warin ont eux souhaité être inhumés dans la cathédrale, l’église mère du diocèse. Quant à Mgr Léonard, aujourd’hui retraité en France, il avait quitté le diocèse de Namur pour devenir archevêque de Malines-Bruxelles. C’est donc dans la cathédrale de Malines qu’il pourrait être inhumé, s’il le souhaite.

Constater et intervenir
Après la décision des deux évêques, le conseil de fabrique de la cathédrale a fait ouvrir le caveau. Si les documents historiques signalent les noms des évêques qui reposent à jamais dans la cathédrale, aucune précision n’est donnée quant à la disposition des corps.
Il y a quelques mois, la lourde plaque qui bloque l’entrée du caveau a été retirée laissant apparaître deux cercueils posés sur des barres métalliques. Le tout reposant sur un socle qui ferme un espace sans doute bien plus profond qui pourrait accueillir les dépouilles des évêques précédents. Les deux cercueils sont ceux de Mgr Thomas-Louis Heylen (1856-1941) et de Mgr André-Marie Charue (1898-1977). Une remise en état de la sépulture étant nécessaire, une exhumation a été décidée. Une telle opération ne s’improvise pas : il s’agit de respecter des conditions strictes. C’est le bourgmestre de Namur, Maxime Prévot (Les Engagés) qui a donné son autorisation. L’opération a été réalisée, dernièrement, par l’entreprise de pompes funèbres Bodson. L’un après l’autre, les cercueils ont été sortis du caveau puis ouverts. Les dépouilles ont été retirées et déposées dans de nouveaux cercueils en polyester. Le caveau va être maintenant nettoyé, peint et de nouvelles barres de fer seront placées afin de supporter les deux cercueils ainsi que les suivants.

C.B.
Photos : F.B.