Exposition à Florennes : invitation dans le monde sans frontières des crèches

Une véritable ruche ! Les dernières caisses disparaissent derrière les tentures. Les autres perceuses, visseuses sont rangées. Monter une exposition composée de plus de 300 crèches, venant du monde entier, est un sacré défi. Défi relevé et dans la bonne humeur par les bénévoles de la paroisse de Florennes réunis autour de leur doyen, le chanoine Philippe Masson, heureux propriétaire de ces crèches. Il vous reste jusqu’au 17 décembre pour un voyage pas vraiment comme les autres. Lieu d’embarquement ? Le Foyer culturel de Florennes.

Une fois la porte du Foyer culturel de Florennes passée, laissez-vous porter. Retrouvez votre âme d’enfant. Et surtout prenez le temps pour admirer ces crèches, des petites comme des grandes, des sophistiquées comme d’autres tout en simplicité. Elles sont réalisées en bois, en terre cuite, en papier aluminium… l’inspiration des artistes n’a pas de limites pour nous aider à vivre la nativité.

Le chanoine Philippe Masson en est l’heureux propriétaire. Il est un collectionneur dans l’âme. Longtemps aumônier des gens du voyages, il a ainsi une collection impressionnante de hérissons, de manèges…
Et puis il y a les crèches. Le chanoine en possède plus de 300 crèches : inutile de préciser que cela prend de la place, beaucoup de place !  Tout au long de l’année, Marie-Paule Pierrard, fidèle bénévole, recense chaque nouvelle arrivée. Chacune est soigneusement emballée et les boîtes stockées à l’étage du presbytère. Il aura fallu du temps pour tout descendre, ranger dans un véhicule et tout ressortir, une fois au Foyer culturel.

Et avant de poser la Vierge Marie, Joseph ou encore l’enfant Jésus, il a fallu placer les tables, constituer les décors. Une scénographie soignée qui met en valeur les crèches. Philippe veille, imagine le déplacement des visiteurs pour que la visite soit la plus confortable possible. Et puis, il y a le chanoine Philippe Masson qui ne manque pas d’imagination pour la mise en place, la mise en valeur de tout ce petit monde. Durant l’installation, à bien des reprises, il remerciera tous les bénévoles qui prêtent une aide plus qu’efficace à ce projet. « Sans eux, l’exposition ne serait tout simplement pas possible. J’ai des idées mais j’ai deux mains gauches… »

Chaque crèche, une histoire

On ne se lasse pas. Le regard rebondit d’une crèche à l’autre. Et si en plus vous avez la chance de faire le tour de l’exposition avec le doyen Masson, vous apprendrez mille et une choses. Ainsi le bâtiment qui abrite des personnages venus tout droit du Tyrol, en Autriche, ont trouvé refuge dans une grange comme on en trouve au Liban. Elle est née sous les doigts experts d’un réfugié vivant à Florennes. Le tout au départ d’une palette. Le fils d’un prisonnier russe qui a connu les camps de concentration a fait cadeau au doyen Masson de la sainte famille fabriquée à partir de deux bouts de bois avec tellement de dextérité. L’environnement a été reconstitué avec les tristement célèbres mirador, les fils barbelés.

Cloé, Margaux élèves de 7e année étalagiste et madame Hubert, leur professeur ont été chargées d’une mission de confiance : mettre en valeur les santons Fontanini auxquels le doyen est très attaché. Il les a ramenés de Rome lors de ses différents séjours. Réalisés en résine, peints à la main, il fallait les mettre en scène. Mission accomplie par les étudiantes de l’ISPP. Elles ont utilisé de la frigolite, du carton pour réaliser la grange qui accueille la nativité mais aussi les demeures des artistes et artisans de ce village. Internet a été une aide précieuse pour imaginer ce village qui se devait de répondre au relief de Rome et de ses collines qui entourent la capitale italienne. Un travail débuté à la Toussaint et qui s’est terminé, avec l’installation. Beaucoup de satisfaction pour elles. Satisfaction encore du chanoine Masson d’avoir pu impliquer dans cette exposition des jeunes. Cloé et Margaux ne sont pas les seules. Des élèves en infographie toujours de l’Institut Saints-Pierre-et-Paul ont, eux, imaginé l’affiche.

Cloé et Margaux et Mme Hubert ont mis en scène les santons Fontanini.

Des crèches venues du monde entier

L’abbé Goffaux a offert sa collection de crèches à son confrère. Celle-ci vient de Colombie.

Les gourmands devront résister à la tentation…

Les Saintes-Maries-de-la-Mer, coup de cœur du doyen

Quand les rois mages se transforment en crèche

Une crèche venue d’Afrique réalisée en bois d’Iroko.

Une crèche venue d’Autriche dans un habitat propre au Liban

Tout droit venues d’Afrique

Parmi les crèches présentées, beaucoup ont été achetées par le doyen. Beaucoup de cadeaux aussi. L’abbé René Goffaux, collectionneur mais plus modeste de crèches, en a fait cadeau à son confrère. Lors de l’installation, il a tenu à venir s’imprégner de l’ambiance. Il n’a pu résister à la tentation de prendre entre ses mains une croix sur laquelle des scènes de la nativité ont été peintes. Un artisanat très coloré venu de Colombie.

Le chanoine Masson est lui ému lorsqu’il regarde l’ilot central de cette exposition. Sur les tables, toutes les crèches venues d’Afrique. « Elles ont été rapportées par mes confrères africains qui sont dans le doyenné. » Des sujets de toutes les tailles, en toutes matières comme en bois d’iroko… Marie-Cécile et Alain font partie des bénévoles qui mettent en place l’exposition. Doués en bricolage, ils ont reconstitué des villages africains autour de la crèche. Le tout avec beaucoup d’imagination, de créativité. Pour reconstituer la terre rouge typique de l’Afrique, de la brique pillée. Seul achat du couple, tout le reste, c’est de la récupération ! Les plants de miscanthus comme de noisetiers de leur jardin connaissent une seconde vie… plus exotique.

Des crèches présentées par continent. Pour l’Europe, vous plongerez encore en bordure de Méditerranée avec une crèche installée aux Saintes-Maries-de-la-Mer, là où les gens du voyage se retrouvent en pèlerinage. Il y a Marie représentée en gitane et qui donne le sein à l’Enfant Jésus, des chiffonniers, des vanniers… tout le monde des gitans est présent. Tout comme sainte Sarah, leur sainte patronne.

A voir aussi, une crèche signée Odette Dijeux, une céramiste namuroise, décédée à l’âge de 100 ans. Elle avait réalisé pour le séminariste Masson, la Vierge Marie. Au fil des années, la crèche a été complète. Le chanoine Masson a eu envie de plus encore. Il a demandé à l’artiste de réaliser tous ceux que Jésus, tout au long de son passage sur terre, allait rencontrer : le paralytique, l’aveugle Barthimée… Une catéchèse que cette crèche.

Christine Bolinne

L’exposition est accessible, tous les jours, de 14 à 18h, jusqu’au 17 décembre. Et là encore ce sont les bénévoles qui vous accueilleront. Des visites sont encore possibles, de 10 à 12h, pour les écoles, les catéchistes… Et là, c’est le doyen Masson qui vous guidera n’oubliant pas d’ajouter la petite pointe d’humour. Pour les visites du matin, il est nécessaire de réserver au 071/688242.