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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
23 décembre 2023
Catégories
Avent
Noël
Type
Rejoindre l’église en télécabine… le Noël en Suisse de l’abbé Thierry Pluquet
Arrivé en Suisse au début de cette année 2023, l’abbé Thierry Pluquet se prépare à y passer, son premier Noël. Il vit avec trois chanoines du Grand-Saint-Bernard au presbytère d’Orsières. Parmi les messes de Noël qu’il célèbrera, une a lieu à Verbier station. Et si la neige est trop abondante, c’est au volant d’un 4X4 ou en télécabine qu’il rejoindra l’église pour retrouver les paroissiens et les vacanciers arrivés nombreux.
L’abbé Thierry Pluquet a toujours été un amoureux de la montagne et des montagnes suisses en particulier. Eté comme hiver, il a fait des infidélités à ses paroissiens de Warnach ou encore d’Habay pour gravir quelques montagnes ou encore descendre des pentes enneigées. A chaque fois, il rentrait de ces séjours des étoiles dans les yeux. Son plus grand désir serait de rejoindre l’hospice du Grand Saint-Bernard où il a déjà séjourné. Un lieu coupé de tout plusieurs mois par an par des mètres et des mètres de neige. Pour y accéder depuis la vallée, il s’agit de sortir les skis et de les recouvrir de peau de phoque. Un jour peut-être…
La neige, les montagnes… font donc partie du quotidien de l’abbé Thierry Pluquet. Arrivé en Suisse en janvier 2023, il a d’abord vécu et exercé son ministère à Martigny. En septembre dernier, il était nommé dans le Val d’Entremont, une vallée du Valais qui permet de rejoindre l’Italie via le col du Grand-Saint-Bernard. Il vit dans le presbytère d’Orsières avec trois chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, tous ont en charge de paroisses.
Les messes d’aurore
Ce Noël sera une première pour l’abbé Pluquet. C’est la première fois qu’il vivra Noël en Suisse et que, comme prêtre, il célébrera. Au programme, plusieurs messes à Orsières et dans les environs. Même si les routes sont rapidement dégagées, en cas de chutes de neige, l’accès aux paroisses est une préoccupation. L’abbé Pluquet : « Ici à Orsières, il y a eu de la neige puis un redoux et la pluie. Il reste encore des plaques de neige sans plus. Quand on va en altitude, à partir de 1500-1600 mètres, c’est différent. »
Et il y a surtout des catholiques fiers de participer aux offices. « Dans le Val d’Entremont où je suis, il y a beaucoup de monde aux messes dont des familles. A cette période, je constate que bien des personnes demandent le sacrement de réconciliation. Pour moi, cette fréquentation importante des églises, tient à la présence des chanoines du Grand-Saint Bernard. Ils sont présents depuis 1000 ans dans les paroisses. Dans le val d’Entremont organiser une adoration perpétuelle du lundi 19h30 au mercredi minuit ne pose aucun problème. » Si l’abbé Pluquet n’a pas encore vécu Noël en Suisse, il a découvert, durant l’Avent, les messes d’aurore. « Ces messes sont célébrées, à 6h15, le matin, à la lueur des bougies et il y a du monde .» commente le prêtre. Prêtre émerveillé de constater que les églises ne sont pas, contrairement à d’autres lieux, boudées.
Si la Suisse est un pays riche, la pauvreté y est bien présente. Le coût de la vie est élevé. Alors les opérations pour un Noël solidaire sont très prisées. Et l’Eglise via les Christmas box, l’équivalent des colis de la Saint Vincent de Paul, joue un rôle.
La route, le télécabine
D’ici Noël, l’abbé Pluquet scrute la météo juste pour savoir s’il pourra rejoindre Verbier station en voiture et partir à l’assaut des 18 lacets de la route ou s’il devra privilégier le télécabine. « On fait avec ». Un prêtre qui sait qu’il y aura du monde, les paroissiens bien sûr mais aussi les touristes. Pendant les vacances qui viennent de débuter, la population est multipliée par dix. Des touristes qui pourront encore rejoindre un des chanoines qui organise le dimanche, dans l’après-midi, la prière du skieur. Cela se passe à 2000 m, et ses fidèles sont des skieurs qui abandonnent pour quelques instants les pistes.
Après les célébrations, le jour de Noël, l’abbé Pluquet partagera un repas avec ses confrères chanoines. Direction Martigny pour un repas qui sera pris à la Prévôté. Ils seront les invités du supérieur général de la congrégation des chanoines réguliers du Grand-Saint-Bernard, un lieu qui accueille aussi les chanoines âgés ou encore les novices.
L’abbé Pluquet ne boude pas son plaisir. « Je suis heureux. J’ai une vie communautaire très fraternelle et j’ai la chance de côtoyer une communauté de chrétiens très vivante. » Seule difficulté : se familiariser avec le valaisan. « Quand ils parlent vite, j’ai encore du mal à les comprendre. Ils ont des expressions tellement différentes … » Il a aussi compris qu’en Suisse, le fromage est un incontournable. Fondue, raclette… font partie des moments – nombreux – de convivialité . « Heureusement que dans ce pays, les gens sont sportifs ! »
C.B