Toutes les actualités

Partager

Auteur

 Diocèse de Namur

Diocèse de Namur Rédacteur

Date

23 décembre 2023

Catégories

Avent
Pastorale des Solidarités

Type

Vie d’Église

Bièvre : échos de la soirée Action Vivre Ensemble

« Le logement, un droit, pas un luxe »

Début décembre, dans le secteur de Bièvre-Daverdisse, était organisé une soirée sur le thème de la campagne d’Action Vivre Ensemble (AVE) pour cette année 2023 : « Le logement, un droit, pas un luxe ». Grâce à la participation de divers intervenants, ce thème a pu être approfondi ; constats, défis, propositions, actions… Retour sur cette soirée riche en témoignages et en échanges.

Dans le cadre de la campagne d’Avent, des bénévoles AVE, membres de l’équipe du secteur Bièvre/Daverdisse, en collaboration avec Jean-Pol Gallez, permanent auprès d’Action Vivre Ensemble (AVE) ont pu mettre sur pied cette soirée. Parmi 110 associations soutenues par « Action Vivre Ensemble », l’équipe a fait appel au témoignage de deux associations régionales qui seront bénéficiaires de la campagne 2023 : l’ASBL « La Source » de Bouillon et « Au tour du cycle » de Gedinne, ainsi qu’à Madame Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP). Cette soirée riche en informations, en rencontres et partages a rassemblé une bonne soixantaine de personnes de notre doyenné de Gedinne et aussi de plus loin : Dinant, Namur, Libramont.

Le premier intervenant, Monsieur Olivier Defosse, de l’association Au Tour du Cycle, a présenté ses différents projets et actions pour promouvoir la pratique du vélo en milieu rural (sorties conviviales «bien-être», divers ateliers de réparation et de rencontres, location de vélos pour les enfants, conversion de vélos classiques en vélos électriques, « ciné-cyclo »). Cette association est en partenariat avec l’école, avec le GAC (Groupement d’Achat Commun), le Ciné-Gedinne et la Police. L’aide financière d’AVE servira à l’achat de matériel pérenne pour l’atelier participatif.

En second lieu, Mesdames Elodie Haverland et Conny De Lange, œuvrant pour le service d’insertion sociale « La Source », ont détaillé leurs différentes missions (insertion sociale à partir du vécu de chaque personne, création de liens, accès au permis de conduire, titres-service, créativité, citoyenneté, visites culturelles, bibliocréativité, activités artistiques, jardinage, cuisine, nature, bien-être physique et psychique, estime de soi pour personnes qui ne sont pas encore aptes à chercher un emploi). L’aide financière d’AVE servira à appuyer un projet de création artistique pluridisciplinaire avec les bénéficiaires.

(Le public présent a ensuite eu l’occasion de regarder la vidéo de campagne d’Action Vivre Ensemble).

La troisième partie de la soirée a été animée par Madame Christine Mahy, représentant le RWLP. Celle-ci a évoqué et fait des liens entre de nombreuses thématiques.

Logement : En Wallonie, il y a 7% de logements sociaux (Wallonie-Flandre), 93 % de logements privés dont 40 % de locataires. Les logements les moins chers sont situés loin des centres, ce qui occasionne des problèmes de mobilité. Certains propriétaires privés confient la location (publicité, gestion travaux, rénovation, paiement, garantie locative, respect des lieux etc…) de leur logement à une agence immobilière sociale (AIS). Madame Mahy dénonce l’accès difficile à l’achat d’un logement pour les jeunes et que certains propriétaires privés âgés éprouvent des difficultés financières à améliorer l’isolation de leur bien dans le but de limiter les frais énergétiques. Un « pacte logement-énergie pour les portefeuilles plats » est en création en collaboration avec le Parlement Wallon. Le nombre des sans abri est en augmentation permanente. Certains d’entre eux appelés « en errance » vivent de façon aléatoire (famille, amis, abri de nuit, rue…) et les maisons d’accueil sont bondées (arrivée de populations étrangères suite à la guerre dans leur pays). Un certain nombre de personnes qui ont subi les inondations en 2021 n’étaient pas assurées (logement non rénové à l’heure actuelle). Elle dénonce le fait que l’État laisse le logement à l’abandon du marché (prix flamboyants des montants de la location des particuliers et des sociétés privés). L’État devrait reprendre le contrôle. La «charge d’urbanisme» consiste dans le fait qu’un pourcentage de biens locatifs serait destiné aux locataires de logements sociaux. La justice fiscale est à revoir, l’offre logement est inférieure à la demande. La garantie d’avoir un chez soi est un besoin fondamental qui amène de la stabilité, rassure pour avancer dans la vie (projet professionnel etc…).

Climat : Dans la mouvance de la marche pour le climat du 3 décembre, Madame Mahy a fait le lien entre la justice sociale et la justice climatique. Augmentation du nombre de personnes climatosceptiques qui ont comme priorité la satisfaction de leurs besoins primaires au détriment des problèmes climatiques.

Cohabitation («statut cohabitant») : Discrimination envers les femmes seules avec enfants, personnes isolées et étrangères. Concernant la cohabitation, les lois actuelles pénalisent la personne bénéficiant de revenus sociaux (allocations de chômage, d’invalidité, complément de pension, revenus d’intégration sociale) par la réduction du montant mensuel perçu. Cette loi oblige les bénéficiaires à justifier leur état de vie, ce qui ne les rend pas libres et autonomes. A ce jour, l’État n’envisage pas de revoir les lois concernant la cohabitation.

Bénévolat : L’État se satisfait des actions bénévoles de certaines opérations de solidarité très coûteuses et donnant quelques fois une fausse image de la pauvreté. Cela dispense le politique de rechercher des solutions structurelles à la question de la pauvreté.

Politique : Le groupe « témoins du vécu militant », dont font partie Christine Mahy et des personnes touchées par la précarité, se mobilise en interrogeant le président de chacun des six partis politiques francophones pour bâtir une société plus solidaire, basée sur la justice sociale.

Préjugés : Chaque citoyen est responsable du fait de ne pas laisser répandre de fausses informations telles que : « les chômeurs ne veulent pas travailler » alors que la majorité le souhaite – « les chômeurs de longue durée se complaisent dans leur situation » alors qu’ils effectuent des missions intérimaires mais trop courtes pour les retirer du nombre de demandeurs d’emploi.

Questions-réponses

Les représentants de la Source ont précisé que, pour les bénéficiaires, tout n’est pas solutionné malgré leur formation. Les finances reçues restent trop juste pour l’ASBL. Constatation de difficultés administratives pour avoir accès à des aides financières au point que certaines personnes renoncent face à la difficulté des dossiers à remplir. Plus on veut de l’aide, plus on a de l’administratif, ce qui peut handicaper des personnes qui font appel alors à des services sociaux pour les aider à remplir leur dossier. Les personnes peinent quelques fois à choisir le type d’aide financière qui leur correspond parmi celles qui sont proposées et, devant la complexité des dossiers à remplir, y renoncent parfois tout à fait. La charge administrative est également trop lourde pour les petites et moyennes entreprises (PME).

La soirée s’est terminée de manière conviviale autour d’un verre de l’amitié.

Véronique Paquay & Catherine Zeler

Photos : Marc Derbaix 

POUR SOUTENIR LES PROJETS D’ACTION VIVRE ENSEMBLE, UN DON PEUT AUSSI ÊTRE EFFECTUÉ DIRECTEMENT SUR LEUR COMPTE: BE91 7327 7777 7676 AVEC LA MENTION 7141 – POUR LES PLUS DÉMUNIS 

Newsletter Restez au courant

Inscrivez-vous pour recevoir nos actualités et événements dans votre boite mail.

« (Nécessaire) » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.