Ottrott, quand se former rime avec…

Ottrott ? C’est un bourg alsacien situé au pied du Mont Sainte-Odile et connu pour son vin rouge, mais aussi un lieu de formation continue pour les prêtres du diocèse. Lancée après le concile Vatican II avec l’aval de Mgr Charue, cette formation s’est développée tout au long des épiscopats de Mgrs Mathen, Léonard, Vancottem et Mgr Warin. Depuis quelques années, elle s’est ouverte aux laïcs.  Le thème de cette année : les relations avec la société dans l’Église, à la lumière de l’Évangile et dans un contexte de synodalité !

La magie d’Ottrott, c’est d’abord un écrin de verdure, un parc immense aux arbres remarquables et classés, avec ses chemins inspirants et parfois ses chevreuils bondissants. C’est aussi l’accueil inconditionnel des dames du Foyer de Charité.

Par tout cet « esprit » (sain) qui nous précède, nous avons eu l’impression de rentrer dans une filiation, de mettre nos pas dans la longue cohorte de pèlerins habitués des lieux et habités d’un désir de faire Église ensemble.

A relever la présence des « anciens », que l’on a connus ou pas, leur cheminement durant des dizaines d’années. Ont ainsi été évoqués pour les premières sessions et bien d’autres les présences structurantes du père José Willibald de Maredsous et de Nicole Velge (accompagnements psychologiques et pédagogiques) ainsi que les rires et humours de Paul Malherbe et autres, dont Marie-Thérèse, de l’équipe du Foyer, se souvient encore. S’y ajoutent les figures de Camille Gérard et de ses confrères Jacques Valléry, Pierre Gillet, et Thierry Tilquin en lien avec l’ouverture aux laïcs, et bien d’autres.

De là les rappels des différentes méthodes de travail, de débats serrés et de l’historique rapide de la présence féminine progressive dans le groupe (dont 9 femmes pour 20 participants à cette session de juin 2024).

De là aussi la présence des « nouveaux » dont nous sommes signe d’un groupe toujours ouvert à rencontrer de nouveaux visages. Et la diversité de parcours et d’opinions des participants qui enrichit la réflexion et les échanges d’un groupe tenant à garder sa taille humaine, mais prêt à encourager d’autres à vivre cette belle expérience.

Le travail du groupe porteur, du coordinateur et gardien du temps André-Marie Antoine et des différents orateurs-animateurs s’est déployé dans un climat de respect, imprégnés de bonté et de justesse, invitant à une réelle confiance. Une méthode de travail souple a conjugué grand groupe, petits carrefours ou réflexion individuelle, selon les moments.

Le thème choisi cette année était les relations avec la société, dans l’Église, à la lumière de l’Évangile et dans un contexte de synodalité. Nous avons eu les précieux éclairages de José Reding et de Bruno Robberechts pour entrer dans le monde des Français René Girard, Emmanuel Mounier, Emmanuel Levinas et de l’Italien Romano Guardini.  Les présentations d’apports de ces auteurs nous ont permis une ouverture, un déplacement au travers de notions telles que le personnalisme (remettre la personne au centre plutôt que l’individu – Mounier), le bouc-émissaire, le désir mimétique et le sacrifice (Girard), l’Église comme chemin de personnalisation et d’humanisation (Guardini), l’alliance, l’hospitalité, l’agapé et l’altérité (se faire proches/prochains des autres – Levinas).

De plus, les repas, échanges, rencontres, et promenades ont été tout aussi fructueux et enrichissants.

Une semaine de formation à Ottrott ? Une expérience qui ne se résume pas, un laboratoire de fraternité, de liberté, alliant réflexion, partage, détente, célébration et convivialité. Un coup de boost pour repartir sur nos chemins respectifs ! « La joie est un fruit inattendu et bondissant » nous confie Didier Decoin.

Martine et Thierry Biset, Gaëtane de Neuville

(participants de la session d’Ottrott de juin 2024)