Toutes les actualités

Partager

Auteur

Christine Gosselin Auteure

Date

23 janvier 2025

Catégories

Patrimoine
Tourisme

Type

Actualités diocésaines

Réouverture de l’église Saint-Jean-Baptiste de Mettet

Imposant monument néoclassique de briques, l’église Saint-Jean-Baptiste domine la place Joseph Meunier au cœur du village de Mettet. Si elle ne possède pas une valeur architecturale exceptionnelle, elle n’en demeure pas moins très importante symboliquement pour la communauté locale qui assistait massivement, ce 12 mai dernier, à sa réouverture après des années de travaux. Plus grande église du secteur de Mettet, elle est un lieu de rassemblement emblématique, notamment pour les fervents marcheurs de la Saint-Jean qui s’y réunissent chaque quatrième dimanche de juin.

Construite en 1843 sur les fondations d’une église plus ancienne, l’église Saint-Jean-Baptiste a été bâtie en briques, considérées alors comme un matériau de prestige comparé à la pierre plus commune qui servit à la construction des autres églises du secteur. Elle est pourvue d’un orgue dès 1865 et le mobilier de l’ancienne église y est réinstallé. C’est ainsi que ses fonds baptismaux gothiques datent du XVIe siècle de même que des petits panneaux sculptés placés à l’entrée. Les autels majeurs et latéraux, dédiés à la vierge à l’enfant et à saint Jean-Baptiste sont en marbre rouge (sans doute d’une carrière de Mettet) et bois, témoins du riche patrimoine local. À noter aussi, deux jolis vitraux de la Visitation de Marie à sa cousine et du baptême de Saint-Jean-Baptiste encadrent le chœur. Si l’église est déjà une vieille dame qui en a vu d’autres, les dix dernières années auront été particulièrement difficiles.

Mme Mathot, sacristine de l’église explique que « la Commune devra prendre plusieurs fois la décision de fermer l’église pour des raisons de sécurité et hésitera même à la démolir. Saint-Jean-Baptiste restera fermée du 1er mai 2011 à Pâques 2019 ». Des infiltrations d’eau fragilisant la boiserie portante vermoulue, voire pourrie par endroits, doit être remplacée. Des morceaux de plâtre et des enduits se détachent du plafond. Le système campanaire (les cloches) défectueux requiert un nouveau bâti de soutien. Le buffet d’orgue doit être restauré ainsi que le chauffage et l’installation électrique. Les travaux s’éternisent… « La commune a décidé de réduire et remoduler les espaces afin de faire des économies de chauffage. Les voûtes et structures décoratives non porteuses ont été démolies et un faux plafond installé plus bas, explique Sébastien Salvato, organiste de l’église mais le pavage n’a pas résisté au poids des machines et l’église a dû être entièrement repavée ».

Les paroissiens relégués pour la messe dans la petite salle des mariages à la maison communale ou à l’église Saint-Antoine de Pontaury attendront finalement 8 ans que les travaux se terminent ! « Le chanoine Xavier Van Cauwenbergh arrivé à Mettet en 2015 n’aura pas connu l’église ouverte avant les fêtes de Pâques de 2019, se souvient Monique Mathot. Alors, même si c’était en plein Covid, on était heureux d’entendre les choches sonner à nouveau à Mettet ! » Car de nouvelles péripéties avaient bien failli retarder encore l’ouverture ! Quelques jours avant Pâques, des grutiers sont venus en urgence décrocher la croix et le coq qui garnissaient le clocher à 54m de haut. Malmenés par la tempête, ils penchaient dangereusement du côté de la N98, menaçant de tomber… La croix est aujourd’hui remise à neuf et le coq redoré mais ils attendent toujours de remonter au clocher.

Mais nous n’en sommes pas au dernier chapitre des travaux ! « En février 2022, un morceau de la corniche de la grande nef s’est détaché. Six mètres de corniche ont chuté d’une hauteur d’une dizaine de mètres, propageant un nuage de poussière blanche partout dans l’église et abîmant dans sa chute le chapiteau d’une des colonnes de soutien. Heureusement l’église était vide à l’heure du désastre ! Mais la corniche, les peintures et le plafonnage étaient à refaire… » explique Sébastien Salvato. Des travaux qui viennent de se terminer en mai 2024 permettant le retour des messes, tous les samedis à 18h30. En présence d’une foule nombreuse et des autorités communales, Monseigneur Warin présidait la célébration de réouverture ce 12 mai. L’occasion d’accueillir également à Mettet, l’abbé Yoka arrivé en janvier pour succéder au chanoine Van Cauwenbergh, nommé entretemps archiprêtre de la cathédrale. Celui qui aura tant œuvré pour la restauration de l’église n’aura donc pas connu sa réouverture. « À côté du suivi des dossiers travaux à la commune, l’abbé Xavier avait fait déplacer les fonts baptismaux vers l’intérieur de la Nef et restaurer sa cuve gothique en pierre. Au jubé, une balustrade en verre remplace aujourd’hui celle de chêne qui montait à 1m20. Cela me permet de voir le célébrant quand je joue » explique encore l’organiste de l’église. Elle ajoute une touche moderne à l’ensemble sans le dénaturer. Quant au cœur, il s’est vu doté d’un nouvel autel réalisé à partir de celui de la chapellenie de Pontaury et d’un ambon qui intègre entre ses colonnes le tambour d’un tabernacle représentant les disciples d’Emmaüs, don de Mgr Vancottem au chanoine. Deux magnifiques réalisations de Sébastien Salvato, chantre organiste de la paroisse et ébéniste-sculpteur.

Les marcheurs de la Saint-Jean trouveront une église toute pimpante le dimanche 23 juin prochain pour la grand-messe militaire de 10h. Ils emporteront au sortir de la célébration, la statue de Saint-Jean-Baptiste pour une longue procession au son des fifres et tambours.

Que faire à proximité ?

En quittant la place Joseph Meunier par la rue Saint-Job, on peut découvrir une petite fontaine, datant de 1871, dédiée à ce saint. Elle jaillit du sol au milieu de deux piliers supportant une colonne avec entablement sur lequel est posée la statue de Saint-Job au centre d’un bassin en forme de fer à cheval. La source miraculeuse était réputée guérir les maladies de peau. En réalité, la fontaine, comme la paroisse de Mettet, est dédiée à Saint-JeanBaptiste. C’est à la suite d’une erreur de lecture sur le socle d’une statue consacrée à Saint-Job, pour Johannes Baptista, que les habitants ont confondu les deux noms. En longeant le ruisseau vers la ferme de Foy, on arrive par la rue des Bosseuses jusqu’au centre de Scry (passant devant le château du même nom). De l’autre côté de l’ancienne ligne de chemin de fer, après une potale dédiée à Sainte-Adèle (1894), la chapelle Saint-Roch (rue Albert 1er) apparait à l’ombre des tilleuls. Dédiée également à Saint-Sébastien et à Sainte-Marie, elle est construite en 1636 pour arrêter l’avancée de la peste dans le village. Au-dessus du portail, une dalle porte l’inscription « 40 jours d’indulgence pour 5 Pater et 5 Ave. Accordés le 29 juin 1848 ». On y dit encore des prières chaque semaine pour les malades.

Christine Gosselin

Newsletter Restez au courant

Inscrivez-vous pour recevoir nos actualités et événements dans votre boite mail.

« (Nécessaire) » indique les champs nécessaires

Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.