Le Chapitre Cathédral Saint-Aubain



Depuis l’an 1047, le Chapitre Cathédral de Namur est cette petite communauté de prêtres, appelés chanoines, qui veillent à l’animation spirituelle dans la collégiale St-Aubain, devenue cathédrale au XVIe siècle. Aujourd’hui encore, leur mission est de prier particulièrement pour le diocèse, en communion autour de notre évêque, confiants dans l’intercession de saint Aubain et de la Vierge Marie, Reine au cœur d’or.
Chanoines titulaires
- Chanoine Joël ROCHETTE, Doyen, second chantre
- Chanoine Jean-Paul DEMARET
- Chanoine Bruno DEKREM
- Chanoine Xavier VAN CAUWENBERGH, archiprêtre, trésorier
- Chanoine Philippe MASSON
- Chanoine Jean TORNAFOL, secrétaire
- Chanoine Philippe GOOSSE
- Chanoine François BARBIEUX, cérémoniaire et premier chantre
Les Offices capitulaires
Le saint pape Jean-Paul II a particulièrement invité les laïcs chrétiens à redécouvrir la prière liturgique des Heures. L’Office divin est comme un écrin entourant l’Eucharistie.
Tous les dimanches, à 18h, le Chapitre vous invite à prier l’Office des Vêpres à la cathédrale avec les psaumes en français, les hymnes et antiennes étant chantées en grégorien. Des carnets sont à votre disposition pour suivre l’Office. C’est une belle manière de terminer le dimanche en Eglise.
Chaque premier mercredi du mois à 11h, rendez-vous à la cathédrale pour vivre la messe du Chapitre chantée en grégorien.
A la fin de chaque messe capitulaire et des Vêpres aux jours de solennité, les reliques de la Croix sont présentées à la vénération des fidèles.
Un brin d’histoire
Les chapitres de chanoines trouvent leur origine dès le IVe siècle. Des évêques désiraient rassembler autour d’eux des prêtres en une communauté menant avec lui une vie de prière et de ministère. Une vie à l’image de la vie commune des premiers chrétiens décrite dans les Actes des Apôtres. Ainsi, saint Augustin, évêque d’Hippone, s’est entouré d’une communauté de prêtres, priant avec lui tout en partageant son apostolat auprès des fidèles. Beaucoup d’autres évêques ont suivi son exemple et ont fondé, autour d’eux, de petites communautés de prêtres suivant parfois une règle quasi monastique.
Vers le haut Moyen Age, saint Chrodegand, évêque de Metz, a fixé des règles pour organiser ces petites communautés de prêtres. Des règles (en latin canones), d’où le nom latin de canonicus duquel dérive le mot français chanoine donné aux membres de ces communautés qu’on appellera alors Chapitres. Elles s’inspiraient de règles monastiques, spécialement de la règle de saint Benoît.
Bien que vivant en communauté et rassemblés pour la prière continue, les chanoines n’étaient pas astreints par l’ensemble des Vœux monastiques. Certains jouissaient de grands patrimoines et de pouvoir dans la société. Avec le temps, les Chapitres se sont structurés autour d’un supérieur qui n’était plus nécessairement l’évêque, rattachés à la gestion d’une Collégiale. Ce modèle de communauté s’est développé aussi dans une branche féminine de chanoinesses. Certains chapitres se sont ensuite sécularisés, mettant fin à la vie communautaire et n’assurant plus essentiellement que la permanence de la prière commune de l’Office divin, entourant la célébration de l’Eucharistie. Les cathédrales ont gardé des Chapitres de chanoines séculiers qui y sont rattachés autour de leur évêque.
La création du Chapitre de Namur remonte à l’an de grâce 1047. C’est le Comte Albert II de Namur qui l’a souhaité pour la collégiale qu’il fera construire, dédiée à saint Aubain. Le premier doyen du Chapitre, Frédéric de Lorraine, ancien archidiacre de Liège (Namur faisait alors partie du diocèse de Liège, dans le Saint Empire Germanique), s’est ainsi rendu à Mayence d’où il a ramené une relique de ce célèbre martyr du Ve siècle. Elevé au cardinalat, Frédéric de Lorraine a été élu pape le 2 août 1057 sous le nom d’Etienne IX, mais pour un court pontificat puisqu’il mourut à Florence le 29 mars 1058. En 1205, la Collégiale St-Aubain accueillera d’importantes reliques de la Sainte Croix et de la Sainte Couronne d’épines, acquises et offertes par le Comte de Namur Philippe le Noble, frère de l’Empereur Henri de Constantinople. Ces reliques de la Passion du Christ donneront de l’importance au lieu de culte et une reconnaissance qui conférera le privilège d’arborer sur l’édifice la croix patriarcale à double traverse. Cette dernière ornera ensuite les armoiries du Chapitre Saint-Aubain. Les chanoines de Namur jouiront d’un grand pouvoir et de grands biens, dirigeant même une haute cour de justice instituée au XVe siècle par le Comte Jean III.
En 1559, le diocèse de Namur est créé : l’ancienne collégiale devient cathédrale, tout comme le Chapitre qui entoure et soutient dorénavant la figure de l’évêque. Avec le temps, les guerres et crues des cours d’eau namurois ont déstabilisé l’édifice qui sera remplacé par la cathédrale actuelle, de l’architecte tessinois Gaetano M. Pisoni, dont la première pierre fut posée en 1751. Elle ne sera consacrée que plus tard, le 20 septembre 1772. Au temps de la Révolution française, le Chapitre a d’abord été dispersé avant d’être supprimé en 1797. Six ans plus tard, en 1803, il était rétabli définitivement.
Actuellement, le Chapitre des chanoines est le collège des prêtres auxquels il revient de remplir les missions qui lui sont confiées par le droit ou l’évêque diocésain (Code de droit canonique, no 503). Les chanoines assistent l’évêque lors des célébrations solennelles, assurent une vie de prière dans la cathédrale et peuvent aussi avoir un rôle de conseillers et de représentation de l’évêque.
Traditionnellement à Namur, le Chapitre se compose de 12 chanoines titulaires, élus par leurs pairs, « créés » par l’évêque et installés par le doyen qui préside le Chapitre. Plusieurs autres rôles spécifiques sont répartis entre les chanoines, suivant des statuts propres au Chapitre (pénitencier, secrétaire, trésorier, chantres…). A Namur, une paroisse est également jointe à la cathédrale dont le curé est un des chanoines portant alors le titre d’archiprêtre.
L’habit de chœur des chanoines de Namur se compose de la soutane noire surmontée d’un rochet ou surplis et d’un camail (mozette) noir bordé d’une ganse pourpre. Ils sont coiffés d’une barrette à quatre cornes au liseré pourpre. Depuis 1888, le Pape Léon XIII a honoré les chanoines de Namur de pouvoir porter une croix pectorale. En argent doré et portée avec un cordon violet, elle est ornée de médaillons représentant d’un côté l’Immaculée Conception (N.-D. du Rempart), protectrice de la ville de Namur, et de l’autre saint Aubain, patron du Chapitre, de la cathédrale et du diocèse. Elle comporte aussi un petit sépulcre pouvant contenir une relique. En hiver les chanoines peuvent porter une paramentique plus chaude composée d’une grande cape noire bordée de velours pourpre, et d’une fourrure (mosette en imitation de vair, faite de lapin blanc et de chèvre grise, aujourd’hui synthétique) blanche à raies grises.
La croix à double traverse
La Croix patriarcale, dite de Jérusalem (plus tard appelée sous le terme générique de croix de Lorraine), est la croix du Christ présentant la traverse où furent clouées ses mains, surmontée d’une traverse plus étroite symbolisant l’écriteau où était inscrit le motif de sa condamnation : Jésus de Nazareth, roi des Juifs.
Le privilège d’arborer cette croix sur la coupole de la cathédrale et ensuite comme croix pectorale des chanoines remonte à l’arrivée de reliques majeures de la vraie Croix et de la couronne d’épines à Namur en 1205. Les précieux reliquaires sont encore conservés et vénérés dans la cathédrale.
Depuis 1888, le Pape Léon XIII a honoré les chanoines de Namur de pouvoir porter une croix pectorale. Cette croix à double traverse est ornée de médaillons représentant d’un côté l’Immaculée Conception (Notre-Dame du Rempart) protectrice de la ville de Namur, et de l’autre saint Aubain, patron du diocèse. Les armoiries du Chapitre cathédral sont également composées de la croix patriarcale aux extrémités trilobées d’or sur fond de gueules.
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