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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
2 avril 2025
Catégories
Pastorale de la Santé
Type
Accompagnants et Aumôniers spirituels en mission : un souffle d’espérance à Beauraing
Le 20 mars 2025, la salle du Rayon d’Or accueillait une douzaine d’équipes d’aumônerie hospitalière pour une journée de rencontre, de partage et de reconnaissance mutuelle. Une journée « de récolte », selon les mots de ses organisateurs, où chacun est venu présenter les fruits de sa mission. Une journée marquée aussi par la force tranquille de l’Espérance.
Après une petite introduction à la journée par Isabelle Michiels, déléguée épiscopale à la pastorale de la santé et Esther Rosa-Bernardins qui a dernièrement rejoint le service, les treize équipes d’aumônerie hospitalière se sont relayées pour prendre la parole les unes après les autres dans une atmosphère fraternelle et recueillie : Arlon, Bastogne, Libramont, Marche et Virton (du groupe Vivalia), Dinant, Godinne et Sainte-Elisabeth (les trois sites du CHU-UCLNamur), le CHR Sambre et Meuse (Auvelais et Namur) et la clinique Saint-Luc (Namur), le Beau Vallon et le CNP Saint-Martin (Hôpitaux psychiatriques du namurois) … Chacune avec ses mots, ses images, ses accents de sincérité, au travers de témoignages vécus, de lectures, de scènes jouées, de chants, parfois de textes rédigés par les bénéficiaires eux-mêmes, l’assemblée a été embarquée dans un parcours vibrant de foi, d’humanité et de résilience révélant la beauté parfois discrète mais toujours essentielle de l’engagement de ces équipes.
Certains récits ont profondément touché : ce patient qui refuse la foi mais accueille l’écoute, cette femme en fin de vie qui trouve la paix grâce à un poème, cet homme blessé par l’Église qui finit par ouvrir une brèche dans son cœur, ce lien tissé entre aumôniers et soignants pour discerner ensemble les besoins spirituels des malades ; l’onction du malade qui devient un moment de paix pour le patient, mais aussi pour la famille ; une dame non croyante qui dit pourtant : « Je vous attendais. » On évoque encore la joie comme un remède…
Une petite célébration symbolique a été proposée : de l’ombre à la lumière. L’ombre de la solitude, de la douleur, de l’incompréhension, transformée en lumière de confiance, d’amour et de tendresse. Une parole simple mais incarnée, portée parfois par ceux et celles qu’on attendait le moins :
« La souffrance confiée offre une libération. »
« Accueillir sans imposer. »
« L’espérance, c’est attendre le temps de Dieu. »
« Un chrétien n’est jamais seul. »
« Notre mission : allumer une petite lumière là où l’on pense qu’il n’y en a plus. »
L’espérance s’est dite de mille manières : dans la persévérance silencieuse, dans une parole simple mais attendue, dans le regard bienveillant d’un aumônier qui connaît chacun par son prénom, dans la tendresse d’une main posée sur une autre, dans une profusion de gestes symboliques – bulbes de fleurs distribués, cartes écrites par des enfants, biscuits de la joie partagés – comme autant de petites flammes dans la nuit. Si la difficulté d’être parfois mal compris, ou même rejeté est partagée, la force du lien tissé avec les soignants devenus relais ou guetteurs d’âmes, l’est aussi.
Au fil de la journée, une même réalité se dévoile : les accompagnants spirituels sont des passeurs d’espérance. Ils ne forcent pas les portes, ils ne brandissent pas de réponses toutes faites. Ils avancent doucement, écoutent, prennent le temps, respectent, et parfois même, attendent. Et dans cette discrétion, souvent se révèle une lumière inattendue.
L’espérance, ce jour-là, n’était pas un concept théologique. Elle avait un visage. Elle avait une voix. Elle avait des mains ouvertes.
Christine Gosselin