Partager
Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
3 août 2023
Catégories
Belgique
Jeunes
Type
Alexandre Cordier, brancardier à Lourdes
Depuis près de 20 ans, Alexandre Cordier se rend chaque année à Lourdes avec les Pèlerinages namurois. Au service des malades comme brancardier, il vit à leurs côtés des moments exceptionnels de partage et de joie. Un rendez-vous qu’il ne manquerait pour rien au monde !
Originaire de Cerfontaine, Alexandre Cordier habite Ciney et travaille dans une entreprise de construction. Rien ne le prédestinait à cette rencontre des malades en tant que pèlerin à Lourdes. « J’étais bien passé une fois à Lourdes pendant des vacances avec mes parents, mais sans plus » se souvient-il. C’est par hasard – où était ce plus qu’un hasard ? – par l’intermédiaire de son parrain de baptême qu’il découvre un autre Lourdes : « Mon parrain m’a proposé de l’accompagner comme brancardier. J’ai mis un petit temps avant d’accepter. J’avais vingt ans et je me voyais plutôt faire les vendanges en France avec des copains… J’ai finalement dit « oui » avec un peu de réticence au départ. Et j’ai découvert Lourdes en tant que pèlerin au service des malades. Une expérience bouleversante. Tout était nouveau. Je n’avais aucune expérience, ni formation dans l’aide à autrui, le soin des personnes ou même le bénévolat et pourtant, dès le train de retour, je savais que j’y retournerais sans faute, l’année suivante. On est happé par l’aventure dès la première nuit dans le train. La grande famille semble se retrouver. Les anciens accueillent les nouveaux dans une attention à chacun très touchante et impressionnante. Le « nouvel arrivé » a un parrain qui le prend sous son aile et l’accompagne dans son pèlerinage. Chacun fait ce qu’il peut selon ses limites : véhiculer les personnes, accompagner pour les repas, aider pour les toilettes, pratiquer des soins aux personnes. On est dans l’entraide de 18 ans (minimum) à 95 ans. Il y a beaucoup plus de brancardiers que de malades. C’est le principe. Différentes équipes sont alors composées. Les brancardiers sont souvent présents dès le lever des malades à l’hospitalité Saint-Frai : on se retrouve pour l’office ou l’activité du matin et puis le retour de la célébration, la descente vers le sanctuaire. On prépare les voiturettes pour se déplacer, on range les églises pour l’accueil. En soirée après le souper, certains restent un peu plus tard afin d’aider pour les toilettes. Les journées sont longues, notamment, la journée de la procession mariale. Et pourtant le séjour semble se dérouler à toute vitesse. Et quoiqu’il arrive, il y a toujours une présence assurée pour les malades. »
Quels sont les moments forts du pèlerinage ?
« Certainement la célébration à la grotte, cœur de Lourdes. Un passage y est effectué deux fois durant le pèlerinage : on peut toucher le rocher, allumer un cierge, aller à la source et s’y laver le visage, boire l’eau de la grotte. Le silence et le respect de la prière de chacun est impressionnant. On ne sait pas ce qui se passe dans les cœurs et les esprits mais on respecte en toute discrétion. Il y a ensuite la procession mariale dans le sanctuaire et le sacrement de l’onction des malades : une des célébrations des plus touchante et émouvante » explique Alexandre. Nouveauté : ces dernières années, les aumôniers du pèlerinage ont créé une équipe de pastorale afin de proposer un temps de prière et de réflexion en soirée ; il s’agit d’un temps de partage chaleureux où l’on peut témoigner et se sentir soutenu, confier une intention de prière. Un autre des rôles de l’équipe est aussi d’accompagner le prêtre qui donne le sacrement de l’onction des malades pour les personnes qui n’ont pas pu participer à la célébration dans le sanctuaire avec toute l’assemblée des pèlerins. Quelqu’un qui était souffrant ce jour-là par exemple, ou trop faible pour descendre à la célébration. Cela se passe dans la chambre du malade à l’hôpital St-Frai, quand ce dernier est vide pour être au calme, lors d’un autre office par exemple ou juste avant le retour (ou après le départ) des malades après un office… »
Qu’est-ce qui vous lie à Lourdes ? Avec quoi arrivez-vous et repartez-vous chaque année ?
« Ce qui me fait revenir, c’est retrouver les amis hospitaliers. On est tous là pour se rendre disponible pour les malades. Croyants ou non, on a la joie de faire connaissance et de partager… Quand on se retrouve tous sur les quais de la gare, c’est comme si on s’était quitté la veille… Depuis quelques années, les écoles d’infirmières et d’aides-soignantes accompagnent le pèlerinage (dans le cadre de stage). C’est symbolique car ces soignants vont dédier leur vie à l’accompagnement des malades. Le pèlerinage de Namur, c’est plus de 1000 personnes au mois de septembre. On retrouve aussi sur place les Italiens, les bretons de Saint-Brieuc, les irlandais de Dublin : on chante, on se rassemble en soirée pour partager, boire un verre… Les journées sont pleines d’anecdotes, de défis quotidiens vaillamment relevés, de rires, de situations improbables, de rencontres et d’échanges… qui sont comme autant de petits cadeaux que l’on reçoit… C’est cela l’accompagnement.
Et puis il y a le service aux malades fait de tous ces petits moments que l’on passe avec eux et qui ne se traduisent pas nécessairement dans des mots. Il y a des gestes, des regards, des attentions qui nous portent et nous transportent les uns vers les autres. On est heureux d’être là ensemble dans la bonne humeur… et le souci de regarder ce que l’on peut faire pour aider… Pour certains, le pèlerinage est parfois la seule sortie de l’institution. Souvent les malades viennent avec quelque chose qui leur est lourd et qui s’allège au cours du pèlerinage. Accompagner pour leur permettre de le vivre au mieux me rend heureux, confie Alexandre, il y a comme une bulle de fraternité et d’entraide, où une autre dimension de relation se met en place : sans faux-fuyant, sans fard. »
Cette année encore, comme chaque année depuis 2003, Alexandre sera de l’aventure en septembre : « j’ai changé plusieurs fois de travail depuis 20 ans, mais chaque fois, la condition sine qua non que je pose à mon employeur, est de pourvoir me libérer en septembre pour partir comme brancardier six jours à Lourdes avec les Pèlerinages Namurois » sourit-il.
Si l’aventure vous tente également, les pèlerinages namurois vous informeront volontiers. Il n’y a jamais trop de bénévoles ! N’hésitez pas à prendre contact : contact@pelerinages-namurois.be
Christine Gosselin
Pour mieux connaître les Pèlerinages Namurois, c’est ici. Et pour avoir toutes les informations sur les prochains pèlerinages à Lourdes, cliquez ici.