Bilan d’un épiscopat

Il est de tradition lorsqu’une personne quitte ses fonctions, de dresser un bilan. Idem quand c’est un évêque qui passe le relais à son successeur. En une dizaine de points, Mgr Warin dresse, en totale objectivité les points heureux et ceux qui le sont moins de son épiscopat.

Le 29 décembre dernier, Mgr Warin ouvrait à la cathédrale, l’année sainte intitulée « Pèlerins d’espérance ». C’est Mgr Lejeusne qui la refermera le 28 décembre lors d’une eucharistie

Présent à Beauraing pour l’ouverture de l’année mariale, Mgr Warin a participé à la procession. Il a aussi apporté une aide efficace à Théa Verlaine, une jeune participante.

Messe de rentrée pour les services diocésains célébrée dans le parc de l’évêché et ce, en réponse au désir du pape Léon. Il souhaitait qu’ en septembre, une messe soit dite pour la sauvegarde la création .

Faut-il réduire la voilure ?

« Notre Église vit, aujourd’hui, dans des habits trop grands » constate Mgr Warin. Il s’agit de repenser l’Église dans une société pluraliste où les chrétiens sont moins nombreux. Faire que cette Église soit missionnaire, accueillante. Aujourd’hui, la paroisse n’est plus le lieu où tout se passe. Il faut penser en Unités pastorales. Cela passe encore par un changement dans les contours des doyennés. Un nouveau quadrillage nécessaire à l’Église de demain. Il pourrait y avoir, dans le diocèse de Namur, 14 voire 15 doyennés. Ancrés sur la Parole de Dieu, les équipes et conseils y apprennent à vivre une vraie coresponsabilité prêtres et laïcs, une communion vivante, une écoute des uns et des autres, une attention à tous… Le doyen pourra compter, dans chaque Unité pastorale, sur le curé et les autres prêtres, et aussi sur l’équipe pastorale.

Le Conseil épiscopal se féminise et se laïcise

« Deux dames ont rejoint le Conseil épiscopal. Et elles savent s’imposer », précise l’évêque ! Il s’agit de Françoise Hamoir, Auxiliaire de l’apostolat, déléguée épiscopale pour les Unités pastorales. Et de Sœur Marie-Françoise Assoignon, déléguée épiscopale pour la vie consacrée. Le vicaire épiscopal de la diaconie a, lui, été remplacé par trois laïcs dont deux femmes. « Cette présence est une joie, une des satisfactions de mon épiscopat. » Et demain ? Pourrait-on retrouver autour de la table du Conseil épiscopal des femmes mariées ? « Cela dépendra de mon successeur. Personnellement, même si je n’ai aucun regret (sourire), je pense qu’il ne faut pas aller trop vite. »

Joies d’un épiscopat

Ce sont, au total, 250 laïcs qui ont été nommés pour officier dans les paroisses, les secteurs, les pastorales. Ils ont tous reçu une mission officielle. Une commission des ministères laïcs est en place. Il y a, aujourd’hui, 250 prêtres actifs sur le terrain. À ce nombre, il faut ajouter les prêtres auxiliaires et les prêtres à la retraite qui offrent bénévolement leurs services. « Je suis convaincu que nous avançons vers une autre Église. »

Lourdes, le « rendez-vous diocésain »

Chaque année, en septembre, environ 900 personnes se rendent en pèlerinage à Lourdes, bien que ce chiffre atteignait autrefois plus de 1200 avant la Covid-19. « Ce pèlerinage reste un des grands rendez-vous diocésains. » Mgr Warin aime rassurer les moins valides le soir, à l’hospitalité, en leur racontant des histoires : « La petite Bernadette disait souvent en regardant une horloge imposante : ‘Si les poids ne sont pas remontés, l’horloge ne fonctionne pas.’ Sans les malades, il n’y a pas d’acte gratuit. »

Duc in altum — « Avance en eau profonde » : la lettre pastorale

Mgr Pierre Warin souhaite que chaque baptisé lise sa lettre pastorale Duc in Altum (Avance en eau profonde). Cette invitation de Jésus à Pierre propose de quitter les rivages connus pour aller vers le grand large. La lettre contient quatre propositions pastorales : engendrer des communautés pleinement chrétiennes, être plus attentif aux pauvretés et grandir en miséricorde, permettre à chacun de déployer sa vocation, et favoriser les vocations de prêtre et de consacré.

Ce qui m’attriste, me tracasse

Le nombre de chrétiens a diminué. « Ça me fait quelque chose mais cela nous dépasse. Luc 12,32 dit ‘N’aie pas peur’. Nous sommes passés d’un christianisme sociologique à un christianisme de convictions. Cela ne m’empêche pas d’être tracassé par la situation de certaines paroisses avec peu de fidèles à la messe. Ce n’est ni bon pour les croyants ni pour les célébrants. Ce ne sont pas là des assemblées significatives. »

Et demain ?

« À la retraite, je me mettrai au service du nouvel évêque. Une congrégation religieuse m’a demandé de les rejoindre pour la célébration dominicale. J’aimerais aussi rendre visite aux prêtres âgés, malades… Je souhaite également aider les SDF et les personnes en difficulté. »