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Auteur

 Diocèse de Namur

Diocèse de Namur Rédacteur

Date

17 mars 2025

Catégories

Pastorale des Solidarités

Type

Actualités diocésaines

Comment agir en chrétiens aujourd’hui : quelques réflexions à partir du rapport de l’Église catholique de Belgique

Le 7ième rapport de l’Église catholique belge met en partie l’accent sur la question du bénévolat dans l’Église en 2023. Il en ressort plusieurs éléments intéressants pour la diaconie dont la nécessaire cohérence d’une mission ancrée dans la foi.

Un rapport résolument tourné vers la diaconie

Tout d’abord, avec un taux de réponse élevé de 60%, l’étude est statistiquement pertinente. Ensuite, nous constatons que la diaconie* représente 15,2% du temps de bénévolat, équivalent à 546 349h/an – soit 62 années de travail cumulées en une ! – réparties entre :

  1. « La lutte contre la pauvreté » ;
  2. « les visiteurs de malades et de personnes isolées » ;
  3. et « les autres initiatives paroissiales et asbl de solidarité ».

Enfin, nous lisons que les différents aspects de la diaconie apparaissent trois fois dans le « top 10 au niveau volume horaire annuel dans les catégories du bénévolat ».

* La diaconie peut se définir comme la mise en œuvre de l’enseignement social de l’Eglise. Elle regroupe l’attention aux plus pauvres, aux personnes seules, handicapées, malades, incarcérées, migrantes, etc.

Cela nous amène à une première analyse concernant la diaconie. Dans les paroisses, nous constatons une certaine harmonie entre la célébration, l’action, l’annonce et l’administration. A ce stade, il est difficile d’en déterminer l’articulation. En effet, le rapport montre une vision globale de la situation et ne détaille pas la répartition paroisse par paroisse.

Des chiffres préoccupants sur les confirmations et l’accompagnement des familles

A la page 19 du rapport, un fait inquiétant peut passer inaperçu, alors qu’il est essentiel pour construire l’avenir de notre Église : le manque total de bénévoles pour l’accompagnement du sacrement de la confirmation, le service aux enfants et l’accompagnement ainsi que le soutien aux familles.

Or, la découverte et l’enracinement de la foi s’ancrent en premier lieu dans la vie de famille. Le pape François et avant lui saint Jean-Paul II, s’appuyant tous deux sur le Concile Vatican II et saint Jean Chrysostome, ont bien compris qu’en attachant une grande importance à la famille « Église domestique », le souffle de l’Esprit Saint continuera son œuvre patiente dans l’Église. Il apparaît donc essentiel de consolider cette base, ferment de l’Église et de bâtir notre maison sur le roc (Mt 7,24) afin de faciliter le renouvellement des bénévoles.

Comment rayonner en chrétien auprès des plus pauvres ?

Bien plus loin, le rapport met en exergue la journée mondiale des pauvres, confiée au sanctuaire marial de Banneux et soutenu par l’action des services diocésains de la solidarité. Ce temps important de l’Église belge francophone nous montre que les lieux de pèlerinage restent des lieux où même les chrétiens « éloignés » de nos paroisses peuvent vivre des moments forts de quête, de questionnement, de service, de célébration, de joie partagée. Au niveau de la diaconie, cela nous amène à une deuxième analyse que nous formulons sous forme d’interrogation « Comment permettre aux chrétiens de rayonner de l’Amour de Dieu dans le monde, auprès des plus pauvres (pas uniquement économiquement) et quelle place pour les paroisses dans cette dynamique ?

Dans sa lettre à l’occasion de la dernière journée mondiale des pauvres, le pape François nous invitait à l’accompagnement matériel des plus pauvres par les œuvres de charité, mais allait beaucoup plus loin en insistant sur la nécessité de l’accompagnement spirituel. Comme le Christ au bord du puits en Samarie et sur le bois de la croix, les pauvres crient « j’ai soif ! ». Comment étancher cette soif loin du Christ ? Par nos seules forces, c’est impossible. Nous avons besoin de bénévoles dont la vie spirituelle est forte. Nous avons besoin de paroisses où les chrétiens vivent leur foi à la lumière de la lecture de la Parole de Dieu et de la célébration des sacrements, où ils peuvent prendre des temps de recul, de relecture de leur engagement en réponse à un appel afin de vivre un temps de croissance humaine et spirituelle.

Défis pour l’Église

En conclusion, un des grands défis actuels de l’Église est d’aider les hommes à trouver le chemin de Dieu qui se soucie de son peuple, en démontre l’épisode du buisson ardent (Ex 3). La libération du peuple d’Israël a pour but de les extraire de l’esclavage de pharaon. Il est bien plus profond que celui d’un homme politique tyrannique. Pharaon est considéré comme un demi-dieu. Dieu sauve son peuple pour qu’il le serve. Ce service s’effectue dans la liturgie, l’accomplissement de la Loi donnée à Moïse et l’attention aux plus faibles du peuple de Dieu.

C’est ainsi que le renouvellement des bénévoles qui s’engagent notamment au secours des plus pauvres – images vivantes du Christ (Mt 25, 40-46) – n’aura pas lieu par l’activisme, agir sous l’action de ses sentiments et sans Dieu si souvent dénoncé par Benoit XVI et François, mais par une cohérence entre ce que nous croyons, ce que nous célébrons et ce que nous vivons. « Et la prière sauvera le monde » écrivait Marguerat, à condition que la foi s’accompagne des œuvres (Jc 2, 17).

Si nous relisons l’encyclique Laudato Si à partir du numéro 222 « joie et paix », le pape François nous enjoint à réconcilier l’action de l’homme à la vie spirituelle. Il nomme Marie comme reine de la création et saint Joseph comme protecteur de l’Église universelle.
En conclusion, la lecture de cette étude sur le bénévolat dans l’Église montre que l’implication des chrétiens est actuelle. Ils s’engagent tant dans l’annonce de la Parole que dans la mise en œuvre de l’enseignement social de l’Église. Ils participent à la préparation aux sacrements ainsi qu’à leur célébration, exception faite de la confirmation et de la pastorale familiale. Fort heureusement, la mise en œuvre de l’enseignement social de l’Église tient une place de choix. Dès lors, il nous apparaît indispensable d’encourager les communautés locales à s’enraciner dans la Parole de Dieu et la célébration des sacrements et de rayonner de cette joie dans le monde, là où nous sommes insérés (famille, travail, école, quartier, loisirs, etc.) tels des ferments dans la pâte (LG 31).

Nicolas Dumont, délégué épiscopal pour la solidarité

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