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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

24 mai 2023

Catégories

Cathédrale
Séminaire
Vocation

Type

Témoignages

De Madagascar à Jambes, le parcours de foi du chanoine Algaba Velez

L’abbé Francisco Algaba Velez est devenu, il y a quelques mois maintenant, chanoine. Avec les abbés Goosse et Barbieux, il a rejoint le Chapitre cathédral. A quelques jours du 30 avril, journée mondiale de prière pour les vocations, il parle de cette mission de chanoine, de son quotidien en tant que prêtre de la paroisse Saint-Symphorien à Jambes mais aussi d’une autre mission, celle de formateur auprès des séminaristes du Séminaire Redemptoris Mater.

Comme ses parents mais aussi son frère et sa sœur, le chanoine Francisco Algaba Velez appartient au Chemin Néocatéchuménal. L’Eglise, à travers le Chemin Néocatéchuménal, propose une initiation post-baptismale qui permet de redécouvrir qu’importe l’âge le baptême en profondeur et à travers lui, toute la vie chrétienne. Avec pour but ultime : parvenir à la foi adulte propre aux chrétiens. La prière, l’eucharistie, la catéchèse… font ainsi partie de la vie de la famille Algaba Velez depuis quasi toujours. Alors que Francisco est adolescent, la famille traverse une crise importante. Sa bouée de sauvetage ? La prière. Il prie encore plus que de coutume. Et lorsque la situation s’apaise, Francisco y voit un signe.

« Je suis très reconnaissant au Seigneur. L’Eglise a sauvé ma famille. »

abbé Francisco Algaba Velez

En 1993, avec des milliers d’autres jeunes, il se retrouve aux Etats-Unis, à Denver, pour les JMJ. Parmi eux beaucoup s’interrogent sur leur vie future. Francisco est de ceux-là. De retour dans son Espagne natale, il s’inscrit dans une école de tourisme à Cordoue. Très vite, il se rend compte que sa voie n’est pas celle-là. Il fréquente le centre vocationnel du Chemin Néocatéchuménal et fait partie des quelque 300 jeunes hommes venant du monde entier -les prêtres du Chemin sont des missionnaires – qui se rendent en Italie. Lors de ce rassemblement annuel, ces jeunes du Chemin qui vont entrer dans un Séminaire Redemptoris Mater découvrent le lieu de leur formation. Des centres répartis un peu partout dans le monde. Pour Francisco Algaba Velez, ce sera la France et Paris.

De Madagascar à Namur
Dans un séminaire Redemptoris Mater, les jeunes en formation effectuent un stage missionnaire à travers le monde. Francisco passera deux années à Madagascar, dans l’océan Indien puis aux Seychelles. Deux années qui le marqueront à jamais.

« J’ai été touché, en plein cœur, par une vraie pauvreté. J’ai rencontré des personnes qui vivent au jour le jour sans pouvoir se projeter dans l’avenir. Et pourtant, elles sont heureuses avec le peu qu’elles ont. Des hommes et des femmes d’une très grande dignité qui vivent grâce à leur croissance dans la foi. J’ai aussi été confronté aux maladies tropicales. Je peux dire que ma vocation a été mise à l’épreuve. Ces deux années ont été décisives pour ma foi. J’aurais tendance à les comparer aux 40 jours passés par Jésus au désert avant d’entamer sa vie publique. »

abbé Francisco Algaba Velez

Lorsqu’il arrive, en Belgique, en 2001, Francisco Algaba Velez découvre non seulement un nouveau pays mais aussi une météo qui n’a que peu de rapport avec le soleil de son Andalousie natale. « Je supporte bien le froid mais ce qui me manque le plus, c’est la lumière. »
En Belgique, il poursuit sa formation à l’IET notamment. Ordonné en 2003, à Namur, il est nommé vicaire à Sambreville avant de devenir curé à Jambes. Il succède au chanoine Petitfrère, véritable institution jamboise ! Le 23 avril 2019, il vivra la fermeture de l’église Saint-Symphorien. Construite en béton, elle ne peut plus accueillir, en toute sécurité, les fidèles. Un moment de grande émotion. La paroisse est, depuis, installée dans l’ancienne église des Oblats qui a longtemps été le lieu de prières de la communauté Famille Myriam Berth’léhem. La communauté en a fait don par bail emphytéotique à la Ville de Namur qui en fait bénéficier, après travaux, la paroisse. Le chanoine Algaba Velez : « J’ai voulu une église lumineuse dans laquelle l’assemblée se sent bien lors de la rencontre avec le Seigneur. »
Même attention pour les séminaristes du séminaire Redemptoris Mater de Namur. Il y est formateur, père spirituel, donne des conférences spirituelles sur les thèmes prévus par la « Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis ». Une présence régulière auprès des futurs prêtres venus des quatre coins du monde.

Et maintenant chanoine
L’abbé Francisco Algaba Velez a, on l’aura compris, une vie bien rythmée. Et c’est justement ce rythme qui l’a poussé à bien réfléchir avant d’accepter la proposition de devenir chanoine. Lorsqu’il a reçu un appel du doyen du Chapitre cathédral, le chanoine Jean-Marie Huet lui annonçant que les chanoines l’avaient élu pour rejoindre le Chapitre, il a été étonné. « J’ai été surpris. Je lui ai demandé huit jours avant de donner ma réponse. Je voulais un temps de réflexion… »
Lorsque la nouvelle a commencé à circuler dans sa paroisse de Jambes Saint-Symphorien, l’abbé Francisco Algaba Velez, 48 ans, a reçu beaucoup de compliments. Il a fallu aussi rassurer quelques paroissiens qui imaginaient leur curé partir pour une autre mission, dans une autre paroisse… L’occasion d’expliquer que cette mission comme le souligne le nouveau chanoine « est essentiellement spirituelle. » « J’ai demandé un temps de réflexion car je voulais m’assurer qu’elle était compatible avec mon emploi du temps actuel sans le surcharger. » Et d’ajouter : « Beaucoup pensent que c’est un titre honorifique mais pas du tout. C’est une mission de service. » Une mission très ancienne de prière pour l’évêque mais aussi pour le diocèse.

Son installation comme chanoine, il l’a vécue dans la sérénité. « Lors de mon ordination sacerdotale, je tremblais comme un flan ! » Une installation qui s’est déroulée à la cathédrale Saint-Aubain et à laquelle ses parents assistaient. Les souvenirs se bousculent dans la tête de l’abbé Francisco. « Ce jour-là, la lumière qui passait à travers les vitraux de la cathédrale était très belle, une véritable invitation à la prière, au recueillement. La liturgie très bien préparée par le diacre Jean-Pol Druart était riche, intense. » Voilà qui ne pouvait que satisfaire un amoureux de la liturgie. « Aimer la liturgie ne veut pas dire aimer une liturgie stricte. J’aime quand elle est fluide, cela touche le cœur. »
Et puis, si vous avez l’habitude de fréquenter les abords de la cathédrale ou encore du séminaire ne soyez pas étonnés de croiser le chanoine Francisco Algaba Velez… sur une trottinette. Un mode de transport qu’il a, en homme pressé, adopté avec beaucoup de satisfaction pour ses déplacements.

Christine Bolinne
Photos : Elisabeth Deshayes

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