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Auteur

Christine Gosselin Auteure

Date

25 juin 2025

Catégories

Anniversaire
Séminaire

Type

Actualités diocésaines
Témoignages

« De Rome à Namur : Dieu conduit tout » Témoignage de l’abbé Rocco Russo

Quand l’abbé Rocco Russo débarque à Namur en 2001, il ne parle pas encore un mot de français. Il vient tout juste d’être ordonné prêtre à Rome, en 1997, et découvre que sa première mission sera… de diriger un séminaire encore en travaux !
« Je n’imaginais certainement pas ma première expérience de mission comme cela… », confie-t-il en souriant. Et pourtant, il restera près de 20 ans à la tête du Séminaire Redemptoris Mater de Namur.

C’est en 2000 que Mgr Léonard décide d’accueillir dans le diocèse ce séminaire missionnaire, fruit du Chemin néocatéchuménal fondé par Kiko Argüello. L’abbé Venanzio Pasotti est alors envoyé pour préparer les lieux. L’abbé Russo, lui, arrive peu après, avec la mission d’en faire un foyer de formation, de vie et de discernement. Mais le contexte est singulier : « Normalement, un séminaire Redemptoris Mater naît au cœur d’une communauté du Chemin. À Namur, c’était l’inverse. C’est une des seuls cas où le séminaire a précédé les communautés locales ! »

Une immersion totale… et rapide

À peine arrivé, le jeune recteur fait le choix d’une immersion linguistique accélérée : « Je demandais aux séminaristes de me corriger sans pitié ! Après les liturgies, pendant les repas… c’était un vrai bain linguistique. Heureusement, certains parlaient aussi italien ! »
À l’époque, les séminaristes logent chez des familles du Chemin à Liège et Bruxelles, faute de communautés à Namur. C’est une période pionnière, marquée par l’élan, mais aussi l’improvisation. Le séminaire est encore en chantier, et tout est à construire : « J’ai pu proposer quelques aménagements : garder les chambres au premier étage, aménager une chapelle sous les combles, penser un lieu de vie commune… Mais le plus difficile, c’était de structurer une vraie vie communautaire : poser un cadre, une équipe de formateurs qui soigne la relation entre le séminaire et le Chemin. Je venais de Rome donc de la source, puisque c’est à Rome que le premier séminaire a été fondé. Mais nous vivions là à cent personnes. À Namur, nous étions une vingtaine. Il y avait donc des adaptations à réaliser ».

Une pédagogie du dépassement

L’abbé Rocco veut offrir à Namur un cadre exigeant et fraternel : « On m’a parfois reproché de vouloir mettre la barre trop haut… mais il me semble qu’un formateur doit voir où la personne peut arriver.. on ne peut pas se contenter de ce qu’on est ;  tout ce qu’on apprend c’est pour le mettre au service des autres… Il faut se dépasser… Surmonter les épreuves aide à retrouver une plus haute estime de soi ».

Et de rappeler la joie de voir un séminariste grandir : « Dans la prière, dans les études, dans la musique ou le chant… tout cela participe de l’éveil vocationnel. »
Parmi ses souvenirs les plus marquants : les premières ordinations (Angel Medina, Eric Fallas, Juan Carlos Conde Cid…), les pèlerinages en Terre Sainte, mais aussi les visites du fondateur Kiko Argüello, venu trois fois à Namur.

Une anecdote savoureuse…

Rocco se souvient d’un moment inattendu lors de la deuxième visite de Kiko, en 2002, à l’occasion de l’inauguration du Sanctuaire de la Parole. Lors d’un échange avec Mgr Léonard, Kiko remarque dans le bureau un ancien rouleau de la Torah, manuscrit, écrit sur peau de mouton. Émerveillé, il exprime le désir d’en posséder un semblable pour la Domus Galilaeae en Israël. À quoi Mgr Léonard répond en souriant et avec l’humour qu’on lui connait : « Très bien, je te le donne, si chaque année tu m’envoies quatre séminaristes ! »

Vers de nouveaux horizons…

Après son service à Namur, l’abbé Rocco part au Panama, au service des équipes locales. Il est aujourd’hui engagé dans la pastorale itinérante du Chemin néocatéchuménal en Campanie, autour de Naples. Mais Namur reste pour lui une étape fondatrice, pleine d’intensité et d’émerveillement :
« Ce séminaire m’a appris qu’il n’y a pas de formation sans relation, pas de mission sans communauté. Et que Dieu est fidèle à son œuvre, souvent à travers nos pauvretés. »

Christine Gosselin

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