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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
17 novembre 2023
Catégories
Art
Jeunes
Paroisse
Type
Du piano à l’orgue, le défi – relevé – de Pauline
Pauline Sieux touche, du bout des doigts, son rêve. Depuis qu’elle est enfant, elle aime écouter les organistes faire vibrer ces instruments si impressionnants. Si elle suit des cours de piano depuis de longues années, cette étudiante de l’Imep n’avait jamais mis, jusqu’à ces derniers mois, les mains sur le clavier d’un orgue ! Elle s’est lancée avec bonheur dans sa paroisse, à Rochefort, bien consciente qu’elle ne peut, actuellement, exploiter tout le potentiel de l’orgue. A quelques jours de la Sainte-Cécile, Pauline fait partie de ces hommes et de ces femmes qui, tout au long de l’année, jouent d’un instrument, chantent pour nous permettre, à nous les fidèles, de vivre pleinement les célébrations. Rencontre.
A chaque fois que Pauline, 19 ans, entend, dans une église, un organiste jouer, son cœur s’emballe. C’est toujours la même émotion. Enfant, alors qu’elle était acolyte et servait la messe à Rochefort, elle ne boudait pas son plaisir. A 10 ans, elle apprend le solfège puis un instrument, le piano. Depuis qu’elle a rejoint l’Imep (Institut Royal Supérieur de Musique et de Pédagogie), elle continue les cours de piano et apprend la flûte traversière. Ses années de piano sont, aujourd’hui, précieuses pour tenir l’orgue de l’église de Rochefort. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Pierre-Yves Persenaire dans le choix de sa remplaçante. Pauline : « D’un point de vue technique, le piano peut servir l’orgue. Bien sûr le toucher est différent et j’ai dû m’y habituer. » Pauline le reconnait bien simplement, elle n’a pas les compétences pour sortir tout le potentiel de l’instrument. « Un jour peut-être… » ajoute-t-elle lorsqu’elle aura eu le temps de prendre des cours…
Le jour où…
Si son rêve était de se retrouver face au clavier de l’orgue, elle n’imaginait pas qu’il se concrétiserait. Jusqu’au jour où…
Pierre-Yves Persenaire est organiste à Marche-en-Famenne et à Rochefort. Le dimanche, il enchaîne les messes et c’est chaque fois la course. Lors de la semaine sainte, ne pouvant être à deux endroits en même temps, il a demandé à Pauline de jouer, à Rochefort, lors de la messe du Jeudi Saint. Pauline s’entend encore lui répondre par un « oui » bien timide. Et d’ajouter d’une petite voix : « si tu as une heure pour m’expliquer. » Pauline : « J’étais stressée mais j’étais aussi très contente de le faire. » La jeune musicienne a commis des erreurs mais pas de quoi la bloquer dans son aventure musicale. « Se tromper, ce n’est pas grave. » Et depuis, elle gagne en confiance et maîtrise de mieux en mieux l’instrument. Elle est maintenant, chaque samedi soir, l’organiste de la paroisse de Rochefort. Pas de chorale, alors Pauline chante aussi. « Ma voix n’est pas très forte. Si la messe a lieu dans la chapelle, cela ne pose pas de problème, dans la grande église, un micro est nécessaire. »
Jouer et prier : possible ?
Pauline, au départ, craignait que sa prestation comme organiste ne lui permette pas de prier avec autant de ferveur que lorsqu’elle est parmi les fidèles. « Je m’étais dit que si c’était le cas, je retournerais, à la messe, le dimanche, avec ma famille. J’ai constaté, même s’il faut penser à beaucoup de choses en même temps, que jouer de l’orgue ne m’empêchait pas de vivre pleinement la messe. » Il lui est aussi arrivé de jouer le dimanche, et cette fois, la chorale est présente. Pauline qui développe la zen attitude ne chante pas lors de la messe dominicale. « Ce n’est pas plus compliqué, mon contact est avec le chef de chœur. »
Le dimanche soir, avant de rejoindre son kot, elle passe par l’église Saint-Joseph, dans le centre de Namur. Le Père Fabien Lambert lui a demandé d’apporter la touche musicale lors de la célébration du soir qui rassemble majoritairement des jeunes, des étudiants. Cette fois, Pauline joue du piano. « Sœur Catherine Veckmans de la communauté de l’Emmanuel est là pour m’aider dans le programme des chants et me soutenir dans le chant lui-même. »
La jeune musicienne voudrait, une fois ses études terminées, être une professeure de solfège qui sache faire aimer cette matière ardue à ses élèves. Elle rêve encore de jouer non plus sur un orgue électronique mais sur un orgue avec des tuyaux… « Un vrai » comme elle dit. Pour cela, elle devra apprivoiser cet orgue considéré comme « le roi des instruments. »
En attendant, elle fêtera la Sainte-Cécile avec tous ses amis musiciens et choristes.
C.B.