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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
27 octobre 2023
Catégories
Type
Fabiola Tamietto, laïque en mission « pour aller à la rencontre »
Pétillante, chaleureuse, enthousiaste, positive et passionnée, les adjectifs ne manquent pas pour décrire Fabiola Tamietto qui vit cette année un double jubilaire : ses 25 ans de nomination dans le diocèse, et les 40 ans de sa promotion (UCL) en sciences religieuses. L’occasion de revenir sur son parcours, les moments forts et les fruits de cette belle mission
Originaire de la paroisse du Sacré-Cœur de Saint-Servais, Fabiola est la fille d’Andrée et Arthur Tamietto, premier diacre du diocèse ordonné le 27 décembre 1969.

Fabiola a 9 ans et est profondément marquée par cette ordination portée en famille. C’est tout naturellement qu’elle évoluera au sein du milieu ecclésial avec, devant les yeux, l’exemple de parents très dévoués, toujours prêts à aider les autres. Il n’y a donc pas vraiment de surprise quand Fabiola annonce qu’elle étudiera les sciences religieuses à l’UCL… Elle y rencontre également son mari, Benoît. Ensemble, ils partagent la même foi et le même élan pour la transmettre. La famille s’agrandit rapidement avec trois enfants, tandis que Benoît et Fabiola donnent cours de religion en Hainaut dont est originaire Benoit.
En 1998, le couple répond positivement à la demande de notre diocèse de s’installer à Walcourt pour lancer la nouvelle méthode de catéchèse. « Il y avait tant de défis à relever, explique Fabiola. Benoît et moi étions très motivés. Nous avons revendu notre maison en Hainaut et nous sommes installés derrière la basilique ce qui permettait d’accueillir facilement entre nous les familles de la paroisse. En parallèle, Benoit lançait la pastorale des jeunes pour le diocèse, au presbytère de Jambes chez le chanoine Jacques Petitfrère ».
Mais trois ans après, Fabiola et son mari sont nommés à Spontin pour deux ans, puis Fabiola rejoindra Philippeville tandis que Benoît reprendra l’enseignement.
« Ces différentes nominations, changements d’équipes ont été difficiles à vivre. À titre personnel et pour notre famille car elles impliquaient des déménagements ; changer d’école pour les enfants, quitter les amis… En tant que premières « assistantes paroissiales » nommées dans le diocèse (nous étions sept femmes en tout) nous faisions un peu figures de pionnières. Tout était à penser. J’aurais souhaité, d’ailleurs, dans la mouvance de Vatican II, être nommée Laïc en mission, ou – au féminin – Laïque missionnée plutôt « qu’assistant.e paroissial.e ». On n’est pas spectateur ou second, mais plutôt compagnon de marche ! Ce qui porte, ce qui importe, c’est la mission, c’est semer la joie de la Bonne Nouvelle pour qu’elle puisse fleurir et s’épanouir ! Ma mission, c’est de parler d’amour, d’un Dieu qui donne tout, quelle que soit notre réponse ; parler d’amour aux gens en les regardant dans les yeux. Comme pour les disciples d’Emmaüs, je vois ma mission comme une rencontre, une mise en route, un partage et un dialogue permettant d’avancer ensemble ».
Fabiola a ainsi vécu de très belles années en formant équipe notamment, avec l’abbé Bastin et l’abbé Peltier.
« L’Esprit saint nous aide à dépasser nos peurs, à aller vers les autres comme Jésus nous y invite. Dès lors, mon bonheur en pastorale, c’est d’être en sortie, notamment pour la belle pastorale de la préparation au baptême. Je me rends dans les familles qui, parfois, vivent dans une grande précarité – 10 % de la population habite dans
des camps résidentiels dans notre secteur pastoral – et j’écoute… Il reste peu de culture religieuse aujourd’hui et il est rare, même si les familles demandent le baptême, qu’elles s’intègrent dans la communauté. Alors c’est au quotidien et partout que j’essaie de croiser les regards… Quand on croise un regard, souvent la parole, puis le geste suivent… Être empathique, se réjouir et pleurer avec l’autre. C’est ça être chrétien. Appeler l’autre par son
prénom, c’est-à-dire lui permettre d’exister en tant que personne, c’est ça être chrétien ; reconnaître et dire
merci, c’est ça être chrétien ; s’effacer pour mener à Dieu, c’est ça être chrétien. Et si 25 ans après on est toujours debout par monts et par vaux, c’est parce que l’Esprit saint y pourvoit ! ».
Merci Fabiola pour ces années de service dans la joie et la générosité !
Christine Gosselin