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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

25 mai 2023

Catégories

Belgique
Catéchèse
Cathédrale
Liturgie
Sacrements

Type

Témoignages

Germain, 51 ans, confirmand de la Vigile de Pentecôte

L’histoire de Germain Verhelst ? Celle d’un écorché de la vie. Il porte en lui les cicatrices de bien des blessures. Un homme qui, plus jeune, était un violent n’hésitant pas à jouer de ses poings. Aujourd’hui, grâce à l’armée « qui m’a redressé » comme il dit, c’est terminé. L’armée mais aussi Dieu qui est, pour Germain, un compagnon de vie. Samedi, il sera parmi les 37 adultes qui seront confirmés à Namur. Il recevra aussi, pour la première fois, la communion. « Je serai alors un homme plus complet. »

« Je suis impatient mais j’ai peur » confie Germain Verhelst. Sa confirmation d’adulte, il y pense depuis des semaines et des semaines. Il imagine la célébration, extrapole sur ce qui va se passer… « C’est comme un premier rendez-vous avec une fille, j’ai des papillons dans le ventre. »
Germain Verhelst est une boule d’énergie ! A 51 ans, le Jambois a bien du mal à tenir en place. Et c’est comme cela depuis son plus jeune âge. Aujourd’hui, les idées fusent toujours et toutes ont, un dénominateur commun : aider les autres. Actuellement, il est à la recherche de personnes prêtes à l’accompagner pour assister les victimes d’inondations en Italie. D’ici peu, il sera à la retraite et réfléchit déjà à la manière dont il pourra accompagner les plus démunis chez nous mais aussi plus loin, en RDC. Un pays qu’il connaît bien grâce à l’armée. Il a été marqué par la population : « Ici on a tout et on fait la gueule. Là, ils n’ont rien et sont prêts, avec le peu qu’ils ont, à donner. » Durant le covid, ce passionné de mécanique qui est aussi guitariste dans un groupe de rock, s’est porté volontaire pour dépanner les automobilistes victimes de soucis mécaniques. Germain : « Un chrétien ne devrait jamais lâcher un de ses frères. »

« Je ne suis pas complet »

Il s’interrompt quelques instants avant de confier : « J’étais un gamin très turbulent. » Très vite viendront les premières bêtises. Les seuls moments où il entend parler de Dieu c’est à travers les histoires que sa grand-mère, professeur de religion, lui raconte. « Grâce à elle, je connaissais Zachée et tous les autres. » Germain refuse néanmoins de faire sa première communion. Les années passent et les bêtises deviennent toujours plus conséquentes. Germain est un bagarreur invétéré.

À 17 ans, il entre à l’armée. « Là, j’ai appris qu’il fallait savoir fermer sa gueule et avancer. » Il découvre encore la force de l’esprit de corps. Force, il en est convaincu, qui l’accompagnera toute sa vie. Au Génie de Jambes, il sera chauffeur-char avant de passer par l’unité de décontamination. À la suite de graves problèmes de santé, Germain Verhelst occupe un poste plus sédentaire, il fait partie du département finances. « Je n’ai pas fait d’études mais j’ai la chance d’avoir un cerveau qui fonctionne bien. Je peux tout faire mais je dois le vouloir… »

Ce cerveau, il ne s’arrête que rarement ! Ainsi, un matin, il se réveille en ayant la certitude, pour reprendre ses termes, « qu’il n’est pas complet. » Il est formel : la dimension religieuse lui manque. Homme de décision, il ne perd pas de temps et téléphone à l’Évêché. À son interlocutrice, il explique dans les grandes lignes son histoire. « Je craignais d’être pris pour un fou. Mais non, j’ai été orienté vers le Service de Catéchèse du diocèse de Namur. » Isabelle Maissin, la responsable, l’écoute et lui propose un cheminement chrétien qui passe par la communion et la confirmation.

« Isabelle a été providentielle pour moi. Je lui ai demandé d’être ma marraine de confirmation. »

Germain Verhelst

Son parrain de confirmation ? Il aurait souhaité que ce soit son père… Comme ce n’est pas possible, il a pensé à son autre famille, l’armée. « Un jour, j’ai croisé dans le couloir Bertrand Godefroid, militaire – il est aussi la voix des retransmissions télévisées des messes -. Je lui ai dit que j’allais faire ma confirmation. Il m’a répondu : ‘C’est génial. Moi aussi je suis chrétien. Bienvenue dans la famille.’ »

« Un jour, j’ai croisé dans le couloir Bertrand Godefroid, militaire – il est aussi la voix des retransmissions télévisées des messes -. Je lui ai dit que j’allais faire ma confirmation. Il m’a répondu : ‘C’est génial. Moi aussi je suis chrétien. Bienvenue dans la famille.’ »

Germain Verhelst

« Sainte Rita, je l’aime bien »


Germain Verhelst le reconnaît bien volontiers, il n’est pas ce que l’on pourrait appeler « un chrétien conventionnel. » Le futur confirmé : « Dieu, je lui parle à ma façon. Je ne lis pas la Bible mais je l’écoute. Je suis un soldat et je reste un soldat. Ma prière passe souvent par mes jambes, mes bras, l’aide que je peux apporter aux autres. » Germain apprécie beaucoup sainte Rita, une femme dont la vie a aussi été semée d’embûches. « Sainte Rita, je l’aime bien pour ça. Il y a quelques mois, je suis allé au sanctuaire, je me suis assis en face d’elle et il s’est passé quelque chose. J’ai eu le sentiment d’être écouté et d’être ramené à l’Essentiel. »

➡ Lire l’article « Fin mai, à Bouge, on fête sainte Rita »

Dernièrement, Germain y a vendu des roses ; c’était à l’occasion des fêtes organisées autour de la sainte. Il en est le premier étonné. « Vous m’imaginez moi, le militaire rustre… Mais je suis heureux. » Et un sourire radieux vient, une fois de plus, éclairer son visage.
À l’occasion de la confirmation, il a, pour la première fois, rencontré un prêtre en vue de recevoir le sacrement de réconciliation. Lorsqu’il parle de cette rencontre, de l’émotion ressentie, Germain a encore des trémolos dans la voix. « J’ai terminé en pleurs, de vrais sanglots. J’ai pu lâcher tout ce qui devait l’être. » Encore un moment gravé en lui.
Et de conclure : « Après, je serai sans doute plus complet. » Un Dieu qu’il apprécie toujours plus. Un Dieu que Germain n’hésite pas à comparer à un sous-officier : « Il me met une claque comme un sous-officier qui te remet en place quand il le faut. »

Christine Bolinne

Info

La Vigile de Pentecôte au cours de laquelle se dérouleront les confirmations aura lieu le samedi 27 mai, à partir de 18h30, à la cathédrale Saint-Aubain. Elle sera encore retransmise en direct sur Facebook et sur les chaînes YouTube de la cathédrale et du Service de Pastorale Liturgique ainsi que sur RCF Sud-Belgique FM 101.6 à Namur et 105.4 à Arlon. Ce sont 37 adultes qui seront confirmés. Le lendemain, à Arlon, Mgr Warin confirmera six autres adultes.

Vous souhaitez, en tant qu’adulte, être confirmé ? Les renseignements se trouvent sur : www.catechese.diocesedenamur.be

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