« Il faut pouvoir s’asseoir et s’installer dans la relation » : rencontre avec Françoise Pierret

Durant toute sa carrière d’infirmière, Françoise Pierret a côtoyé la souffrance de ses patients hospitalisés. À 73 ans, cela fait maintenant 15 ans qu’elle est visiteuse de malades. « Les dix premières années, j’ai fait partie de l’équipe pastorale des visiteurs de La Roche. J’y ai été confrontée à la difficulté de recruter des bénévoles pour assurer ce service… jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’équipe. Je continue donc mes visites auprès des personnes que j’accompagne déjà depuis de longues années, et auprès d’autres que le bouche-à-oreille me fait connaître.

Mais je ne me présente pas comme faisant partie de l’Église de La Roche, et ne distribue la communion que si on me la demande. Dans les visites que je fais actuellement, j’aime les contacts que la régularité permet d’établir. Les personnes partagent leur quotidien, ce qu’elles vivent sur le moment. L’affection, la solidarité, l’accueil et la cordialité – une relation qui répond ‘de cœur à cœur’, de vérité en vérité – sont au centre de ma démarche. Régulièrement, je rentre de visite en me disant que j’y suis vraiment à ma place. Je m’y sens bien ». Une profondeur de relation qui était plus difficile à construire dans les visites que Françoise a réalisées pendant deux ans à l’hôpital de Marche. La courte durée des hospitalisations ne permettant souvent pas plus d’une visite.
La pratique de l’écoute dans les rencontres est assez naturelle pour Françoise, qui avait déjà eu l’occasion de la développer à de nombreuses reprises dans sa pratique professionnelle, notamment dans les services de nuit. La fin du jour et le calme du service étaient souvent propices aux partages : « Je me sentais capable d’écouter un bon bout de temps. »
Comment définir cette mission de visiteuse de ma lades? Françoise propose de le faire de manière symbolique à travers un objet : « la chaise » :

Christine Gosselin