Jeunes et vieux se réjouiront ensemble

Ne commettez pas la faute ! Si l’on vous parle de discrimination liée à l’âge, n’opposez pas jeunisme et âgisme. En effet, l’âgisme désigne toute stigmatisation en raison de l’âge. Et cela quel que soit l’âge !

À première vue, chaque âge a ses propres qualités. « Les personnes âgées peuvent ainsi être davantage associées aux notions de sagesse, d’expérience, de transmission, de partage actif de valeurs1.» La jeunesse, elle, possèderait la spontanéité, le courage, l’enthousiasme, la tendresse, elle est recherche d’idéaux de justice, de charité et de paix2 .

« Les personnes âgées peuvent ainsi être davantage associées aux notions de sagesse, d’expérience, de transmission, de partage actif de valeurs.»
S. Adam, S. Joubert, P. Missotten, « L’âgisme et le jeunisme : conséquences trop méconnues par les cliniciens et chercheurs ! », dans Revue de neuropsychologie, 12013, T5, p. 4 à 8.

Alors comment profiter de toutes ces qualités ? Pour y parvenir, le monde actuel semble faire le grand écart. D’un côté, il y a une injonction à paraitre jeune. Cela fait le succès des crèmes antirides et des logiciels de retouches photos. De l’autre, le pouvoir politique se centralise aux mains de quelques vieillards. La gérontocratie s’invite aux États-Unis.

En vérité, cette manière de voir accentue les discriminations liées à l’âge. Le jeune n’est plus qu’un corps et la personne âgée qu’un esprit (avant de n’être plus rien). C’est oublier que l’on peut être avancé en âge en restant bien dans son corps et dans sa tête. À l’inverse, on peut aussi être jeune dans un corps qui n’est pas toujours parfait, ayant de ce fait acquis une autre forme de maturité. L’Église en a fait l’expérience lors du synode sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel. Le document final souligne que les jeunes peuvent être en avance par rapport à leurs pasteurs… et pas que sur les questions technologiques.

« Vous n’êtes pas l’avenir de Dieu : vous les jeunes vous êtes l’heure de Dieu.»
Pape François, Messe pour la journée mondiale de la jeunesse, Panama, 27 janvier 2019

Dans un monde idéal d’entraide et de fraternité, les uns pourraient soutenir les autres. Mais cela ne se fera pas en un jour. Lors des JMJ de Panama, le pape François a insisté sur le fait que les jeunes ne sont pas l’avenir, mais le présent. « Vous n’êtes pas l’avenir de Dieu : vous les jeunes vous êtes l’heure de Dieu3.» En voulant sans doute corriger certaines erreurs du passé, le pape ne sort finalement pas totalement d’une forme d’âgisme. En effet, tous, jeunes et vieux sont le présent de l’Église. C’est même le mélange des jeunes avec leurs aînés qui forment ce présent.

Rien ne nous effraie plus que les églises ghettos de jeunes. Et rien n’est plus triste qu’une assemblée en déclin. Le problème essentiel de l’âgisme est que ces séparations nous font passer à côté de la rencontre avec Dieu. Et pour cause, l’autre dans sa différence n’est pas
un moyen, il est la rencontre avec le Ressuscité.

Pour la journée des grands-parents, la pastorale des familles et la pastorale des Jeunes publient sur leur page Facebook respective des défis (soit pour les -de 35ans soit pour les +65ans). L’objectif est de mettre en avant leurs charismes ainsi que leurs contributions à la vie de l’Église. Nous souhaitons encourager chaque communauté ecclésiale à renforcer les liens intergénérationnels, comme le Pape François l’a souligné à plusieurs reprises. La campagne de sensibilisation avec des publications à dates choisies par les deux services sur leurs réseaux sociaux vise l’implication des communautés, des familles, des enfants/petits-enfants, des jeunes, et de nos aînés.

Le dimanche 28 juillet 2024, nous célébrerons la IVe Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. A cette occasion, la pastorale familiale invite chaleureusement les paroisses à dédier, en particulier à cette date, une célébration aux grands-parents et aux personnes âgées en proposant tout un kit pastoral et autres documents à découvrir ici.

La pastorale des Jeunes