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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
9 janvier 2024
Catégories
Séminaire
Vocation
Type
José Miguel Alvarez : « Celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera » (Lc 9, 24)
C’est à quinze ans que José Miguel Alvarez-Silva ressentira pour la première fois un appel à suivre le Christ. Il avait pourtant d’autres projets ! Mais il faut croire que le Seigneur peut être patient. A 34 ans, José-Miguel sera ordonné diacre en vue du sacerdoce en présence de ses parents qui feront le voyage pour être à ses côtés.
José-Miguel est né à Santiago, au Chili. Il est le troisième enfant d’une famille qui en compte huit et qui est déjà très engagée dans le Chemin néocatéchuménal. C’est en effet en suivant cet « itinéraire de foi adapté au monde d’aujourd’hui », initié dans la foulée de Vatican II, que ses parents se sont connus. C’est donc encouragé par eux qu’il suivra la catéchèse du Chemin pour grandir dans la foi. A 14 ans, il est pourtant plutôt rebelle et pas tellement intéressé par la question de Dieu. Très ouvert, curieux, voire aventurier, José-Miguel est davantage tourné vers les scouts, le sport, ou encore la culture hip-hop (rap, breakdance, les tags). Bien dans sa peau, très populaire, il a beaucoup d’amis qui sont l’essentiel de sa vie.
Et pourtant, il se rend à une retraite, une « Convivence » de la communauté où un appel vocationnel sera lancé pour devenir missionnaire dans le Monde. Sans comprendre pourquoi, José-Miguel est profondément touché. Il ressent quelque chose de très fort et lorsque le prêtre, qui anime la retraite, demande que celui qui se sent appelé vienne : « j’ai sauté de ma chaise… littéralement, se souvient-il en riant, je voulais pourtant faire médecine et avoir une famille. Je n’avais jamais pensé devenir ‘missionnaire’ ». Ce premier « appel » a été suivi par deux autres, de plus en plus fort. Durant la fin de ses études secondaires et ensuite lorsqu’il étudiait la kinésithérapie à l’Université. Ce dernier appel, à 20 ans, l’a fait tout lâcher : « La parole de l’évangile Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la gardera » (Mt 16 24-28) m’a fait comprendre que le Seigneur m’appelait définitivement. J’étais bien avant mais quelque chose manquait. J’expérimentais un vide assez profond. Si j’ai tout, pourquoi ma vie n’a-t-elle pas plus de sens ? »
José-Miguel se rend, alors, comme missionnaire au sud du Chili, pendant un an ; sur l’île de Chiloé dans la région des lacs. Il y travaille par hasard, en paroisse, avec un curé belge, du diocèse de Liège ; puis durant deux ans, il ira dans les déserts du Nord. « La rencontre internationale qui m’a envoyé vers Namur est arrivée au terme de ces deux ans. Les destinations sont tirées au sort. Quand on m’a dit ‘Namur’, je ne savais même pas où c’était, ni quelle langue on y parlait… ».
Il arrive au Séminaire Redemptoris Mater de Namur en 2013. Il y apprend le français qu’il ne parlait pas du tout, réalise sa philosophie et sa théologie et effectue son parcours de foi avec la communauté de la paroisse Saint-Symphorien à Jambes. Cette appartenance communautaire et le soutien de ces deux communautés desquelles il fait partie, en Belgique et au Chili, sont très importants. José-Miguel effectuera encore des stages en paroisse à Gembloux, à Assesse et à Vezin avant d’être ré-envoyé en mission dans l’extrême nord du Chili, au lendemain de la pandémie. Il y sera marqué par la vie très dure qu’y mènent les mineurs qui composent l’essentiel de la population. Il y découvre une culture qui lui était totalement inconnue et une Église en proie à de grandes difficultés vocationnelles. La seconde année de mission se déroule au Nord-Est du Brésil. « La chaleur a vraiment été un combat. Il manquait la brise de la mer. Après cette expérience, j’ai décidé de ne plus jamais me plaindre du froid de Belgique ! » conclut-il avec bonne humeur… et résignation !
José-Miguel effectue son stage diaconal à la paroisse du Sacré-Cœur de Jambes-Velaine où il réside depuis octobre. Il y offre aussi un coup de main à la Saint-Vincent-de-Paul et le vendredi, aux Sauverdias : « Je me sens appelé à servir dans le diocèse avec joie. Apporter ce que je peux dans la mesure de mes possibilités avec l’appui de ma communauté et de celle du Séminaire. On a établi des liens d’amitié dans le Christ. On vient tous de cultures et de pays différents, mais on n’est pas seul. On avance ensemble. »
Christine Gosselin
Le dimanche 28 janvier 2024, à 15h, ce sont trois nouveaux diacres en vue du sacerdoce qui seront ordonnés par Mgr Warin en l’église du Sacré-Cœur de Jambes-Velaine. Tous trois issus du Chemin néocatéchuménal, ils viennent du Chili, d’Italie et de la Colombie pour être incardinés dans notre diocèse.