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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
28 février 2024
Catégories
Patrimoine
Tourisme
Type
La chapelle Notre-Dame du Chenois
Construite en 1837, la petite chapelle du Chênois concrétise l’attachement et la reconnaissance des gaumais à Notre-Dame du Luxembourg, protectrice du Duché et de leur région. Si l’édifice a subi des transformations et restaurations au cours du temps, le culte de Notre-Dame consolatrice des Affligés y est, aujourd’hui encore, bien vivant.
À Saint-Vincent, Tintigny, Bellefontaine, Lahage, Rossignol, Ansart, Breuvanne, Han, Poncelle, Termes et autres villages de la Gaume semoisienne, tout le monde connait le petit édifice perdu au milieu des tilleuls, qui ont remplacé les chênes, à l’est du village de Saint-Vincent. On vient s’y recueillir fortuitement au détour d’une promenade, ou quotidiennement comme nous le confie André Militis : « je commence chaque journée en venant la confier à Notre-Dame du Chênois ». Les pèlerins y cherchent : réconfort, sérénité, espoir et paix…
Et il est vrai que tout incite au recueillement dans ce lieu si chargé d’histoire et pourtant si simple et accueillant. Quelques chaises entourent « un autel renaissance avec au centre du retable, une statue de Notre-Dame et au-dessus dans une niche, l’antique madone. De part et d’autre de l’autel, des ex-voto témoignent de la reconnaissance des pèlerins. Une lumière tamisée pénètre par deux fenêtres en plein cintre ».
Pourtant l’histoire n’a pas épargné ces contrées qui subirent diverses invasions et dévastations entrainant avec elles la famine et la perse qui décima presque complètement les habitants des lieux. On rapporte qu’en 1636, plus de trois quarts de la population fut ainsi décimée. Le nombre des victimes était si important qu’on les enterra à l’orée du bois du Chênois, sous le regard d’une petite statuette de la Madone adossée à un chêne. Saccagée lors de la Révolution française, elle fut d’abord remplacée par une autre statue de la Notre-Dame avant la construction du petit oratoire.
En 1837, près de deux cent ans après l’effroyable épidémie de peste qui sévit dans la région, l’abbé Florent Lhomme, curé de Saint-Vincent fit construire la chapelle à l’entrée du bois de chênes (Chenois est le plateau couvert de chênes qui dominait le village où furent inhumés les pestiférés.
En 1917, un cimetière militaire (franco-allemand) fut installé derrière la chapelle pour y faire reposer les centairnes de victimes (898 tombes) de la bataille du Chenois du 22 août 1914. Le cimetière a aujourd’hui disparu. Seule subsiste une croix latine ornementale.
Chaque année, un pèlerinage printanier y a lieu, Le cinquième dimanche après Pâques. On y célèbre la messe avec les pèlerins venus en procession ou isolément de toutes les régions pour redire ensemble à la Consolatrice la prière qui lui est dédiée :
Madone du Chênois, lueur au creux du chêne,
Au temps de la misère et des calamités,
Demeure une vigie par-dessus nos cités,
Éclaire nos chemins et console nos peines.
Télécharger le livret année mariale (chapelle 1943)
Télécharger le livret des 150 ans (chapelle 1987)
Christine Gosselin