L’abbé Haquin était, en 1985, cérémoniaire, lors de la visite de Jean-Paul II à Beauraing

L’abbé André Haquin, prêtre du diocèse, était présent à Beauraing, en mai 1985, lors de l’avenue du pape Jean-Paul II. Il était cérémoniaire pour cette célébration qui a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. A quelques heures de l’arrivée du pape François en Belgique, il partage ses souvenirs. L’abbé Haquin garde ainsi le souvenir de la prestation d’une chorale constituée spécialement pour l’occasion à l’initiative du chanoine Son, vicaire épiscopal, aujourd’hui décédé.

Les souvenirs se bousculent chez l’abbé Haquin professeur émérite de la Faculté de théologie de l’UCL et responsable du Service diocésain de Pastorale Liturgique.

Le 18 mai 1985, les fidèles sont réunis, à Beauraing, dans une immense prairie aujourd’hui occupée par une grande surface. Ce sont des milliers de personnes qui sont ainsi présentes. L’abbé Haquin : « Des hommes armés avaient pris place sur le talus du pont qui enjambe la route de Rochefort. Sur ce même talus, j’ai encore l’image d’une immense bannière déployée avec la devise du pape « Totus tuus » (Tout à toi) inscrite ! »

Le souvenir le plus marquant de cette journée du 18 mai 1985 est lié à la prestation de cette chorale spécialement formée pour l’occasion. Pour cette messe en plein air, il fallait une installation technique à la hauteur avec notamment des micros mais aussi des choristes, beaucoup de choristes. Ils venaient de toute la partie francophone du pays. Le chanoine Son, vicaire épiscopal chargé par Mgr Mathen alors évêque du diocèse de Namur, de la liturgie, de la musique sacrée… a l’idée d’envoyer les partitions des chants retenus aux choristes. Ces partitions envoyées ont permis, à chacun, de travailler de son côté les chants proposés. Impossible en effet de prévoir des répétitions avec des choristes présents aux quatre coins du pays !

Parmi ces chants travaillés et puis interprétés « Que tes œuvres sont belles ». Un chant qui, jusque-là n’était pas très connu et qui depuis cette célébration à Beauraing fait partie des classiques du répertoire des chorales.

La mission de l’abbé Haquin ? Il est cérémoniaire avec comme mission de veiller à ce que chacun remplisse son rôle, intervienne que ce soient les prêtres ou encore les acolytes au bon moment. Quelques minutes avant l’offertoire, alors qu’il approchait du calice du pape, l’abbé Haquin a vu un religieux proche de ce dernier, lui indiquer de s’éloigner. Le geste est brutal et parfaitement compréhensible ! Le religieux a, lui, sorti de sa poche une fiole contenant du vin avant de le verser dans le calice. « L’attentat contre le pape avait eu lieu en 1981, nous n’en étions pas si éloignés et cette visite était sous haute surveillance. » souligne le cérémoniaire qui a parfaitement compris que les risques d’attentats étaient réels. L’abbé Haquin a aussi gardé en mémoire que c’était une messe pour reprendre ses termes « de grande qualité. » célébrée par « un pape en forme. » Un regret ? Celui de n’avoir pu le saluer.

Les plus observateurs auront, ce jour-là, aperçu parmi les pèlerins qui arrivaient, à pied, de Focant, le prince Albert et la princesse Paola. Le couple, anonyme parmi la foule, était accompagné de la princesse Astrid.

Autre anecdote, depuis ce 18 mai 1985, une rue a changé de nom à Beauraing. Cette rue passe à l’arrière de la prairie, il s’agit aujourd’hui de la rue du pape….

C.B.