Partager
Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
9 décembre 2025
Catégories
Belgique
Evêché
Evêque
Vatican
Vocation
Type
Le message de l’archevêque : « Puise à la source de l’Évangile pour être un pasteur à la manière de Jésus, doux et humble de cœur »
« Tu quittes la vie de communauté avec tes frères Augustins de l’Assomption qui représentent tant pour toi pour la communauté de l’église diocésaine qui devient ta famille. Tu peux aussi compter sur le soutien fraternel de tes frères évêques. » Ces mots sont ceux de l’archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Luc Terlinden lorsqu’en début de célébration, il s’est adressé à l’ordinand. Mgr Lejeusne allait vivre un moment fort en émotions.
La liturgie de l’ordination débute par la lecture de la Bulle papale, le document officiel signé de la main du pape Léon attestant de la nomination de l’évêque. C’est le chancelier du diocèse, le chanoine Van Cauwenbergh qui a d’abord présenté le document, un parchemin, avant de le lire. Extrait : « Avant l’ordination épiscopale que tu pourras recevoir en dehors de la ville de Rome, après avoir observé les règles liturgiques, des mains d’un évêque catholique de ton choix, tu devras professer ta foi et prêter serment de fidélité à notre égard et à l’égard de nos successeurs, selon les règles ecclésiastiques. »
La liturgie de l’ordination pouvait débuter. La chorale composée de choristes de diverses paroisses et de membres de la Maîtrise de la cathédrale entonne le Veni Creator, le chant à l’Esprit-Saint. Face à l’archevêque Terlinden, Mgr Lejeusne s’est ensuiteengagé à respecter la charge confiée par les Apôtres. Charge qui, quelques minutes plus tard lui sera transmise par l’imposition des mains. L’ordinand : « Oui j’accepte cette charge au service du peuple de Dieu et je m’engage à la remplir jusqu’à la mort, avec la grâce de l’Esprit Saint. Engagement encore : « Avec les prêtres et les diacres, les collaborateurs de votre ministère, je m’engage à prendre soin, comme un prêtre, du saint peuple de Dieu et le diriger sur le chemin du salut. » Le Père Tommy Scholtès qui accompagnait, de ses commentaires, la retransmission numérique : « Ces engagements, c’est ce qu’il est et sera tout au long de son épiscopat ». Mgr Lejeusne s’est alors couché face contre terre pour la prostration. Un geste d’humilité de l’ordinand face à Dieu qui est posé alors que la chorale interprète la litanie des saints. Un message encore : l’évêque n’est pas seul dans sa mission, il peut compter sur le soutien des saints, d’où ce chant.
Mgr Lejeusne s’est ensuite agenouillé devant Mgr Terlinden le consécrateur principal qui a ainsi imposé les mains sur la tête de l’ordinand et récité la prière d’ordination. Il marquera encore son front avec le saint-chrême. Mgr Warin et Mgr Gschmind, évêque de Pamiers, en France lui imposeront aussi les mains. Deux diacres placés de part et d’autre de l’ordinand, tiendront durant la prière d’ordination, au-dessus de sa tête, l’évangéliaire ouvert. Signification de ce geste ? L’épiscopat est placé sous le sceau de la Parole de Dieu.
Il s’est ensuite vu remettre les insignes de sa fonction : l’anneau, signe de fidélité ; la mitre et la crosse. La crosse, c’est le bâton de berger pour conduire le peuple confié.
Comprendre le ministère d’évêque
Un peu plus tôt, dans son homélie, Mgr Terlinden avait défini le rôle de l’évêque : « En ce jour de l’ordination épiscopale de Mgr Fabien Lejeusne, tournons donc nos regards vers le Seigneur qui vient. Car c’est en le contemplant, lui, Jésus, que nous comprendrons davantage le ministère de l’évêque. » L’évangile du jour étant celui de Jean le Baptiste, l’archevêque précise que ce dernier a été amené à revoir son image sur le Seigneur. « Il en va de même pour les pasteurs de l’Église et en particulier pour l’évêque. Sans cesse, il lui faut apprendre de Jésus qui il est, lui l’unique Pasteur, en acceptant d’être parfois dérouté par ses paroles et par ses actes. Bien souvent, le zèle et l’enthousiasme ne manquent pas chez le pasteur — comme pour Jean le Baptiste — mais ils demandent à être purifiés. Il lui faut sans cesse se convertir à la miséricorde et à la douceur de Jésus, le Bon Pasteur, et se laisser façonner par lui pour adopter ses attitudes et ses paroles, surtout dans les situations difficiles.
Car les moments de crise et d’angoisse font aussi partie de la vie du chrétien et du pasteur, à l’image de Jean-Baptiste dans sa prison. Ils sont une invitation à nous tourner de nouveau vers Jésus, à lui confier nos faiblesses, nos doutes et nos angoisses, et à nous mettre à son école, en vivant la miséricorde, la confiance et l’abandon.
Le pasteur est appelé à cultiver la paix, même en temps troublés. ‘La paix doit être l’objet de ton désir », disait saint Augustin, cette paix qui est aussi le don du Ressuscité, le fruit de la Croix.’
Le pasteur est particulièrement animé par le souci de paix et d’unité dans l’Église. C’est le cœur de la prière de Jésus pour ses disciples : Ut unum sint – « Qu’ils soient un ». C’est aussi la prière de Paul face aux divisions qui touchent la communauté des chrétiens de Rome : ‘Que le Dieu de la persévérance et du réconfort vous donne d’être d’accord les uns avec les autres selon le Christ Jésus ‘. Oui, travailler à l’unité demande persévérance, avec l’espérance que donne Jésus, venu accomplir les promesses des Écritures.
Monseigneur Lejeusne, cher Fabien, le « oui » que tu prononces aujourd’hui en acceptant la charge épiscopale exprime ta fidélité à la devise du scout : « Toujours prêt ! » Mais s’il est vrai que le scoutisme n’est rien de moins, disait Baden-Powell, que le christianisme mis en pratique, tu as été à bonne école. Car c’est bien à la source de l’Évangile que tu puiseras pour être un pasteur à la manière de Jésus, doux et humble de cœur, veillant à travailler à la paix, la réconciliation et l’unité. »
C.B.
Photos : Elisabeth et Emilie Deshayes