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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

31 décembre 2023

Catégories

Noël

Type

Vie d’Église

Les enfants bâtisseurs de crèche du Burkina Faso

Robert Sebisaho est diacre. Noélie, son épouse, fait notamment partie de l’équipe des lecteurs pour la paroisse de Spy. Si Robert est originaire de RDC, Noélie est, elle, née au Burkina Faso. Et quand il s’agit d’évoquer les traditions de Noël, tous deux sont d’accord, pour nous faire découvrir le Noël tel qu’il est vécu au Burkina Faso. Un Noël à la fois spirituel et familial. Deux incontournables qu’ils continuent à faire perdurer depuis qu’ils vivent en Belgique.

Robert et Noélie sont impliqués dans la vie de l’Eglise. Ils font ainsi partie du conseil diaconal où ils sont chargés d’accompagner les futurs candidats au diaconat. Si Robert et Noélie Sebisaho souhaitent évoquer le Noël tel qu’il est vécu au Burkina Faso c’est en raison de la richesse des traditions. Robert Sebisaho : « En RDC, la manière de vivre Noël ressemble beaucoup à ce que nous connaissons, ici, en Belgique. » Alors direction l’Afrique de l’Ouest. Robert Sebisaho qui y a vécu quelques Noël aime évoquer, ce qu’il appelle, les incontournables. 

Le premier incontournable a lieu durant l’Avent. Hormis dans les cathédrales ou encore dans les églises en ville, la couronne de l’avent n’est pas de mise. Les quatre bougies sont directement posées sur l’autel. Le premier voire le deuxième dimanche de l’avent une catéchèse destinée aux femmes, aux jeunes et aux enfants est programmée. Les hommes seraient-ils les « grands » oubliés ? Le diacre éclate de rire. « Non, non, pas du tout. Pour eux, une catéchèse a lieu lors de la fête du Christ-Roi et pendant le carême. » Ainsi, les enfants participent à une marche de 3 kms qui se termine, à l’église, par ce temps de catéchèse.

Signe d’accueil, d’hospitalité

Si ces enseignements sont concentrés sur les deux premiers dimanches de l’avent, c’est pour une simple raison : dès le 3e dimanche commence la construction de la crèche. Le travail des enfants. « C’est un incontournable qui est confié aux 7 – 12 ans. Ils peuvent, bien sûr, recevoir l’aide des adultes. » Des crèches construites en banco, de l’argile mélangé, quand c’est possible, avec du ciment. La crèche est construite dans la cour située à l’avant des habitations. Des crèches qui symbolisent, pour la famille, l’accueil de l’Enfant-Jésus mais aussi l’hospitalité envers ceux qui passeront la porte, quelques jours plus tard. C’est souvent la case traditionnelle qui inspire les jeunes bâtisseurs. « Au Burkina Faso, poursuit Robert Sebisaho, les musulmans sont majoritaires. Il est courant que les enfants musulmans viennent aider leurs petits copains catholiques. » Les personnages, sont réalisés, du moins pour les crèches exposées dans les villages, à partir d’un mélange fait d’argile et de paille.

La messe se termine… à minuit

Le 24 décembre, la messe débute entre 20h et 21h. Actuellement, pour des raisons de sécurité, le pays vivant des troubles importants, elle peut être avancée. Habituellement, elle se termine… à minuit. La célébration aura duré entre 3 et 4 heures. Un temps de prières mais aussi de chants. Des chants composés spécialement pour Noël et qui sont repris dans les 64 langues locales !

Lorsque la famille rentre de la messe, elle se lance dans la préparation du repas du jour de Noël. Inutile de préciser que la nuit sera courte. Robert Sebisaho : « Dans les villages, il n’y a pas toujours d’électricité et cuisiner à partir d’un feu de bois prend du temps. » 

Un repas festif qui sera servi après la messe du 25 décembre à laquelle toute la famille assiste. Au menu, un plat à base de viande de porc et de riz gras. « Depuis 5 ans maintenant, régulièrement, à cette période de l’année, les élevages de porcs sont décimés par la grippe porcine. » constate le diacre. Alors les familles choisissent pour les moins aisées le poisson et les autres le poulet. Il est encore de coutume, de rendre visite, aux parents, amis, voisins, aux moins favorisés et d’apporter une part du repas. Le 25 décembre, sur la table de la famille Sebisaho il y a le riz gras et la dinde. Une fois rassasiés, il est temps de se rendre chez les proches.

C.B.

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