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Auteur
Christine Bolinne Auteure
Date
2 mai 2024
Catégories
Jeunes
Pèlerinage
Sanctuaire de Beauraing
Type
L’évêque de Bruges a marché avec les jeunes : « Jésus a d’abord été un modèle avant d’être un ami »
« Ami(e)s pour la vie ? » Un thème, une question qui a occupé les jeunes qui participaient, ce 1er mai, au départ de Beauraing, à une marche. Au fil de leurs pas, des ateliers, des rencontres, ils ont aussi pu aller plus loin encore en s’interrogeant, chacun, sur sa relation à Dieu, à Jésus. Sont-ils mes amis ? Mgr Lode Aerts, évêque de Bruges leur a parlé avec conviction de son expérience personnelle.



Une certitude, ce 1er mai, tous ces jeunes et leurs accompagnants ont eu tout au long de la journée, un ami aussi chaleureux que radieux : le soleil ! La campagne qui entoure la cité des apparitions était très belle. Les jeunes marcheurs ne pouvaient qu’être conquis en empruntant les jolies routes de la région de Beauraing. Cette marche organisée par la Pastorale des Jeunes du diocèse a lieu chaque 1er mai. Si l’itinéraire varie peu, le thème est lui, bien sûr, chaque fois différent.
Le départ s’est fait du sanctuaire après les dernières consignes et une mise en voix. Olivier Caignet, de la Pastorale des jeunes avait pour mission de leur (re)mettre dans l’oreille le chant « Si c’est un ami ». Un chant qui a accompagné le groupe tout au long de la journée.
L’amitié était au centre de leur marche de 10km. Mgr Lode Aerts, évêque de Bruges qui présidait, en fin d’après-midi, l’eucharistie d’ouverture de la saison des pèlerinages à Beauraing a tenu à marcher, sur une partie du parcours, avec eux. Il a ainsi accompagné le groupe jusqu’à Quartier Gallet avant de reprendre, toujours avec les jeunes marcheurs, la route pour rejoindre l’église de Wancennes. Là, il a livré un témoignage émouvant.
« Comment Dieu peut-il tolérer ça ? »
Il a parlé de sa famille qui vivait en Flandre orientale, de ses frères et sœurs – ils étaient six – dont la plus jeune très handicapée. Pour tous les gestes de la vie (manger, boire….), elle devait être accompagnée. Le rire ou les pleurs étaient ses seuls moyens de communication.
« À cette période, je ne voyais ni Dieu ni Jésus comme des amis mais plutôt comme des modèles à suivre. Je pensais même que Dieu n’existait pas. » À bien des reprises, le jeune Lode Aerts s’est posé la question : comment Dieu peut-il tolérer cela ? Il était très inquiet devant le Vietnam en guerre. « Déjà, à l’époque, ajoute l’évêque de Bruges, on nous disait que la planète était malmenée qu’elle ne tiendrait pas le coup. L’avenir n’était pas très optimiste. Et puis, à la maison, il y avait ma sœur. Nous étions tous autour d’elle pour la veiller, s’en occuper mais c’était difficile. Comment Dieu peut-il accepter autant de misères, autant de personnes qui souffrent ?»
L’évêque explique qu’il a aussi participé à une retraite avec celle qui était, à l’époque, sa petite amie. Une retraite au cours de laquelle, il a étudié l’évangile de Marc. Au fond de lui, il sent qu’il évolue. Il découvre que, comme tout un chacun, Jésus peut avoir des moments de colère. « Je pouvais aussi me montrer agressif et j’ai pris conscience que ce n’est pas pour cela que Dieu ne m’aimait pas. A cette époque, j’ai encore découvert le pardon combien la prière peut donner des forces. »
Aux jeunes rassemblés dans la petite église de Wancennes, il confie qu’au fil des années, sa relation avec Jésus comme avec Dieu évolue. « Ils sont devenus des amis. » ponctue-t-il avec un large sourire. Il envisage de devenir prêtre. Aux jeunes marcheurs, il partage la crainte qui l’habitait à l’époque : « Je craignais juste, en devenant prêtre, la solitude. Je ne l’ai jamais ressentie. Je vis dans une petite communauté proche de l’évêché et avec chacun je partage une belle amitié. »
Après ces confidences, sur les relations d’amitié avec Dieu et avoir découvert qu’elles peuvent être à géométrie variable, il était temps, pour les jeunes, de reprendre la route en direction de Beauraing.
C.B.