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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
27 juin 2023
Catégories
Art
Catéchèse
Communauté
Spiritualité
Type
Marie Annet « notre corps chemin de prière »
Originaire du diocèse de Namur, laïque consacrée depuis 2007, Marie Annet, danseuse et pédopsychiatre, est aujourd’hui investie pleinement au service de la catéchèse des adultes au sein des Pèlerins danseurs. Elle y déploie un éveil spirituel qui donne toute sa place au corps en lien avec la Parole vivante du Christ au travers d’ateliers, sessions de formation, retraites et soirées d’évangélisation qu’elle anime. Dans ce mouvement qui est vie, dans le geste priant d’intériorisation, c’est le message de joie du Christ qui s’éprouve dans la jubilation de l’être.
C’est à Neufchâteau que Marie Annet voit le jour et où, toute petite, elle découvre la danse classique et moderne qu’elle enseignera par la suite. La jeune danseuse en approche également les dimensions culturelles, voire spirituelles, à l’Académie d’été du Luxembourg grâce, notamment, à sa directrice Yvette Sheneder qui sera nommée au crépuscule de sa vie citoyenne d’honneur de la ville. Ce sont pourtant des études de médecine que Marie Annet choisira d’entreprendre, suivies d’une spécialisation en pédopsychiatrie. Elle sera ainsi la première pédopsychiatre de la province, œuvrant à l’hôpital Sainte-Thérèse de Bastogne de 1989 à 1995. Formée en thérapie familiale, en psychologie corporelle intégrée, elle se spécialise dans le traitement des angoisses précoces et des mémoires pré, péri et post-natales. Durant quarante années dans la pratique de son métier, avec les enfants et leurs parents, Marie tente de réunifier, de remettre en mouvement, de lutter contre toute pathologie qui peut être vue comme suspension du mouvement physique ou psychique : la maladie fige, arrête l’élan vital. « Au fil du temps, j’ai éprouvé au fond de moi une certitude de plus en plus forte que le Christ est le seul Unificateur, le seul Chemin, l’unique Médecin de nos âmes. Nous avons, nous thérapeutes, à garder une grande humilité, car tout vient de Lui, se transforme en Lui, se guérit par Lui », confie Marie qui prononcera ses vœux comme laïque consacrée en réponse à cet appel radical à Le suivre.
La rencontre avec les Pèlerins danseurs et sa fondatrice Michaëlle Domain a lieu en 2008. C’est une révélation ! Pour Marie, c’est la convergence des chemins, l’unification de toutes les facettes de sa personne : cœur-âme-esprit ; la réunion des trois grands axes de sa vie – corps dansant, guérison de l’âme et recherche spirituelle. La gestuelle priante et les chorégraphies dansées viennent révéler, tout en subtilité, dans le visible, le Mystère de l’Invisible … « Le pèlerin est celui qui est arraché à quelque chose, pour être confié … à Quelqu’un ! » cite celle qui, depuis 2016, est responsable de l’Amicale nationale belge des Pèlerins danseurs. « Nous sommes des pèlerins car nous suivons le Christ, et comment ne pas le faire en dansant, puisqu’Il est Ressuscité ! ? C’est un merveilleux travail de transfiguration, où la chair n’est pas ce qui fait obstacle, mais bien nos passions et nos maladies spirituelles. »
Quelle est la pédagogie des Pèlerins danseurs ?
Marie explique : « Elle s’organise en douze sentiers : les six premiers s’appuient sur une série de gestes fondamentaux pour reconstruire l’homme ; les six suivants les prolongent et les approfondissent en une pédagogie biblique. Il est question de marche, de détente, de tonus et d’élan vital, de souffle, d’écoute, de rythme, de balancement, de verticalité et de latéralité, d’enracinement et d’ouverture… Tous ces gestes font partie d’un patrimoine universel dans le temps et dans l’espace. Ils permettent de retrouver la Source au creux de soi, de s’ouvrir à la créativité et de parcourir un chemin d’unification de son être profond. Ni méthode ni technique, mais une démarche pédagogique au service du développement spirituel. Le point de départ réside dans une interrogation : comment faire le lien entre le geste, le mouvement du corps, la Parole de Dieu et la prière ? Puis, comment transmettre les fruits de cette recherche aux autres, aux jeunes en particulier, afin qu’ils témoignent de la Joie de la Résurrection ?
Lorsque le langage corporel est intégré aux différentes séquences de la célébration eucharistique (attente, confiance, supplication, louange, écoute, intercession, adoration et action de grâce), nous possédons une véritable école de prière sanctifiante pour tous les âges de la vie. Pour l’adulte (où le langage corporel est souvent à redécouvrir), mais aussi pour l’enfant qui s’exprime naturellement par le geste et s’émerveille de tout son être : il touche, écoute, goûte la joie de découvrir par tous ses sens. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour la foi ? L’enfant possède une faculté intuitive d’ouverture à la réalité spirituelle. Le geste priant est, pour lui, évocateur, révélateur du Mystère de la Parole et de la Présence de Dieu. »
« L’enfant possède une faculté intuitive d’ouverture à la réalité spirituelle. Le geste priant est, pour lui, évocateur, révélateur du Mystère de la Parole et de la Présence de Dieu. »
Marie Annet
Michaëlle Domain écrira elle-même : Croyants et incroyants découvrent en ce moment l’importance du silence et de la méditation pour la vie ordinaire. De mon côté, le Seigneur m’a donné la grâce de découvrir la méditation gestuelle et dansée qui apportent un authentique approfondissement de la foi en nous plongeant dans les mystères du salut. Il est temps que les chrétiens prennent conscience de la juste place du corps dans le cheminement de la foi et qu’ils n’en fassent plus un ennemi à combattre, mais le meilleur support pour spiritualiser la matière et la création entière à laquelle nous appartenons. La pédagogie des sentiers n’a pas été élaborée en vue d’une recherche esthétique ou de performance, mais à partir du fonctionnement naturel du corps. Il était normal qu’elle corresponde à la Parole de Dieu, car quand Dieu « dit », Il « fait », et nous sommes faits par cette Parole. En conséquence, le corps est « fait » pour « dire » la Parole.
Dans notre diocèse, une session « Danser le Vivant au cœur du mystère de la Pentecôte » vient d’avoir lieu à Orval et une retraite au monastère d’Hurtebise, « Les maladies spirituelles : approche de guérison par la danse-prière » est prévue du 24 au 30 juillet. Un week-end consacré à l’enseignement de base de cette pédagogie aura lieu à la maison diocésaine Sainte-Marie d’Ave-et-Auffe fin septembre. Ce week-end est destiné aux animateurs pastoraux et catéchistes.
Si vous désirez faire connaissance avec les Pèlerins danseurs, que cela soit dans le cadre d’ateliers ou de sessions « découverte », d’animation de temps de prière ou de liturgies, Marie Annet se tient à votre disposition.
Infos : marie.annet2701@yahoo.be – 0474 50 80 06 – www.lespelerinsdanseurs.eu
Christine Gosselin