Messe télévisée à Assesse avec Emile, acolyte de 88 ans

Si vous faites partie des habitués de la messe télévisée vous aurez, ce dimanche, votre attention attirée par les acolytes. Il y aura Victor, Henry, Arsène, Quentin et… Emile. Dans le milieu sportif, on dirait de ce dernier qu’il est le plus capé ! Emile a aujourd’hui 88 ans. La première fois qu’il a servi la messe, il avait 7 ans ! Et c’était déjà dans l’église d’Assesse d’où la messe sera diffusée en direct, ce dimanche 10 mars, à partir de 11 heures. 

Sage voire un rien timide, Emile Lehaire a toujours été, et c’est lui qui le raconte, un enfant de chœur discret. Parmi ses condisciples, certains étaient plus facétieux… Un enfant de chœur sérieux qui avait appris, comme son frère, à assurer le service à l’autel avec Léopold. Emile Lehaire se souvient encore de cet homme vêtu d’une aube noire. « Et luisante » ajoute-t-il. Léopold percevait quelques pièces  auprès des personnes qui ne possédaient pas leur chaise personnelle à l’église. Il formait aussi les enfants de chœur et les familiarisait avec le latin.

Tous les jours, Emile sert la messe. « La première était à 6h ou 6h30 du matin, je ne me souviens plus. Avant, j’avais déjà trait les vaches. Il m’est aussi arrivé d’enchaîner, si l’enfant de chœur était absent ou en retard pour la seconde messe du matin. Juste après, nous avions le catéchisme. » Un rythme soutenu avant d’entamer la journée d’école ! Emile raconte avec animation cette période. Il décrit sa tenue, une aube rouge avec un surplis blanc. Il se voit encore agenouillé pendant une bonne partie de la messe dos aux fidèles.

Au fil des années, il passe la main à d’autres jeunes d’Assesse et des environs. Il fera partie de la chorale, de la fanfare. Il lui arrive d’aller, histoire de ne pas perdre son savoir-faire, servir la messe au couvent proche de la ferme familiale. « Quand on avait besoin d’un coup de main, j’étais et je suis toujours là. » Lorsque les religieuses, les sœurs de la Doctrine Chrétienne, se font trop âgées pour remplir leur mission de sacristine, c’est Emile qui répond présent. Avec Francine Levecq qui assure l’entretien du linge et qui ouvre et ferme chaque jour l’église, il est présent au quotidien. L’abbé Reginaldo Lugarezi, le curé : « Ce sont nos deux bras droits. »

« Tu me diras ce qu’il faut faire »

Mercredi, il était là pour accueillir l’artisan venu remettre en état le socle de la statue de Notre-Dame du Mont Carmel. Ce vendredi, il s’agira de déménager l’orgue. Toujours pour les besoins de la télévision, il sera installé près de la chorale. Samedi, les équipes de la RTBF arriveront de bon matin pour tout installer avant une première répétition, dans l’après-midi. Une seconde répétition, « une messe à blanc » pour reprendre les termes d’Emile aura encore lieu dimanche matin. 

Si les uns et les autres avouent un certain stress, Emile Lehaire est lui, très, très serein. « Je connais ce que j’ai à faire. » Il est vrai que bien peu d’enfants de chœur -on parle aujourd’hui d’acolytes- ont son expérience ! Les acolytes, bien plus jeunes, qui seront aussi présents savent qu’ils peuvent compter sur lui. « Tu me diras ce qu’il faut faire … » voilà ce qu’il entend le plus ces derniers jours !

Jeudi après-midi, Emile s’est réservé un peu de temps pour lui. Il est allé chez le coiffeur. Il s’agit d’être élégant quand les caméras s’arrêtent à Assesse.

C.B.