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Auteur

Christine Gosselin Auteure

Date

3 mars 2025

Catégories

Art
Pastorale des Solidarités

Type

Actualités diocésaines

Monique Golinvaux : un chemin lumineux où foi et générosité se rejoignent

En ce mois du printemps, où l’on célèbre le jubilé du volontariat, nous souhaitons mettre en lumière ces hommes et ces femmes qui consacrent leur temps et leurs talents au service des autres. Fraîchement pensionnée, débordante d’énergie et de créativité, Monique Golinvaux incarne avec enthousiasme cet engagement tissé de rencontres et de projets inspirants. De son implication à la librairie du monastère d’Hurtebise à la réalisation d’une fresque lumineuse pour le CDD de Namur, son chemin témoigne d’un bénévolat joyeux, guidé par la foi et l’amour du beau.

Enseignante maternelle puis directrice de l’Institut Notre-Dame à Marche-en-Famenne, Monique Golinvaux a toujours nourri une passion pour l’éducation, la musique et les arts : « J’ai eu l’opportunité d’avoir de nombreux détachements pédagogiques qui m’ont permis de croiser mes passions et de développer des projets alliant musique, danse et chant. » « J’ai également eu la chance, durant ma jeunesse, d’être active dans le mouvement « Jeunesse et Santé » qui m’a permis de rencontrer des personnes qui ont cru en moi et m’ont poussée à prendre de plus en plus de responsabilités. Ils ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je leur en suis infiniment reconnaissante. »

Avec mille idées à la minute, un enthousiasme débordant et une énergie qui semble inépuisable, elle a toujours su qu’elle ne resterait pas sans rien faire quand viendrait la pension. Son engagement ne s’est donc pas arrêté avec la retraite. Bien au contraire ! Bénévole à la chorale du « Bois Joli » d’Assenois dirigée par Cédric Gustin, elle peut s’investir et vivre de beaux projets  avec tous les choristes. Les concerts sont l’apothéose de toutes les semaines de répétitions.

Hurtebise : l’inattendu de Dieu

L’embranchement vers le monastère d’Hurtebise, Monique l’a croisé souvent lorsqu’elle empruntait la route reliant Marche à son domicile de Libramont. « Je venais parfois me poser quelques minutes pour prier dans la jolie chapelle des moniales. Je m’y sentais en osmose, dans une atmosphère de paix et de sérénité. Je ne connaissais pas encore la communauté et j’étais loin de penser que je prendrais ce petit chemin si souvent après ma pension. »

Son lien avec le monastère d’Hurtebise se tisse progressivement. C’est paradoxalement durant la Covid que la rencontre décisive a lieu. « Les sœurs célébraient en extérieur sous le péristyle. On prenait son banc et on s’installait dehors, au soleil. C’est là que une amie proche du monastère m’a un jour demandé d’animer avec ma guitare une retraite d’enfants », raconte Monique. « J’ai dit oui… et d’un “oui” à l’autre, Sr Marie-Raphaël m’a demandé de devenir la personne de référence au niveau de la librairie du monastère, en collaboration avec Mariel du CDD de Namur. »

Avec une équipe de bénévoles, Monique veille au bon fonctionnement de la boutique. Entre les rayonnages chargés d’ouvrages spirituels, les icônes délicatement exposées, l’artisanat, … elle encode, gère les retours, conseille et accompagne les clients. Mais au-delà de la logistique, elle insiste sur la richesse des rencontres. « Quand on s’ouvre à de nouveaux engagements, on s’ouvre aussi à d’autres personnes et à des amitiés insoupçonnées. »

La vie du monastère repose largement sur le bénévolat : certains tiennent la boutique, d’autres préparent les hosties, accueillent les retraitants, réalisent des montages floraux… et s’engagent dans bien d’autres choses. « Ce qui est fantastique, c’est la confiance ! C’est important d’avoir sur son chemin des “semeurs d’espérance”, ces personnes qui, par leur bienveillance et leur regard valorisant, ouvrent vers la lumière. Se sentir soutenu et respecté nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes. » Hurtebise, c’est un cadeau de Dieu.  Mais Monique souligne de suite : « Cette main tendue, j’ai accepté de la prendre. Notre chemin dépend de nos “oui” et de nos “non”. Le bénévolat est un beau service à rendre et en même temps une exigence par rapport à soi-même. C’est un engagement : comme dans une chorale ; si on ne vient pas aux répétitions, on déforce le chœur. »

De la librairie à la fresque de Saint-François du CDD : offrir du beau et du soleil

Une fois par mois, un échange de livres s’organise entre la librairie d’Hurtebise et le CDD. C’est lors d’un de ses déplacements que l’équipe du CDD, avisant le grand mur nu derrière le comptoir, propose à Monique d’y réaliser une fresque : « Je ne me considère pas comme une artiste. J’aime le dessin et la peinture, comme la musique ou le chant. C’est mon métier d’enseignante qui m’a initiée à tout cela. » Autodidacte, elle a déjà réalisé des fresques sur les murs de chambres d’enfants. Monique relève donc le défi, portée par la double conviction que « quand on a des dons, c’est pour les mettre au service des autres, si cela peut faire plaisir » et que « dans notre société, il est important d’offrir du beau, du soleil pour mettre de la joie dans les cœurs… ».

« On peut observer sa vie en se regardant le nombril et dire que rien ne va, ou lever le regard vers le soleil et être illuminé », précise-t-elle. « Beaucoup de choses passent par la manière de poser notre regard ! »

Le choix du motif s’impose naturellement. Depuis toujours, Monique nourrit une affection particulière pour saint François. Un voyage à Assise  avec les pèlerinages namurois, sur les pas de cet amoureux de la Création l’a amené à découvrir encore davantage cette spiritualité : « Saint François est un semeur de paix et d’espérance dans le regard qu’il porte sur tous les êtres vivants. La radicalité avec laquelle il vit l’Évangile m’aide à aller vers le Christ. »

C’est donc tout naturellement que saint François se retrouve au centre de la fresque, au pied d’un arbre dont les feuilles font penser à des livres. Leurs pages s’envolent au vent comme des oiseaux de paix, tandis que, dans l’herbe, de petits animaux s’égaillent dans une joyeuse harmonie.

« Quand je me mets à dessiner, je dis : “Seigneur, aide-moi” et je me lance. Au départ, mon frère François ressemblait un peu trop à frère Tuck… Mais après quelques ajustements et trois jours de travail intensif, l’ensemble a pris forme », sourit-elle.

Ce que Monique aime particulièrement chez Saint François ce sont les petites graines de Speranza…. Pour Monique, chaque engagement est un acte de foi et d’ouverture aux autres :

« Nous sommes des semeurs. Nous ne savons pas quand la graine germera, mais nous faisons confiance. »

Chaque acte de service, si petit soit-il, participe à une grande fresque de bienveillance et d’espérance !

Christine Gosselin

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