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Auteur

 Diocèse de Namur

Diocèse de Namur Rédacteur

Date

26 septembre 2024

Catégories

Namur
Saints et saintes

Type

Le 25 septembre dernier, le diocèse a marialement fêté les 20 ans d’épiscopat de son berger

Assistance nombreuse, madones venues de tout le diocèse, procession mariale, cadeau et verre de l’amitié. Mercredi 25 septembre, le diocèse a dignement, et surtout marialement, fêté le jubilé épiscopal de Mgr Pierre Warin, et ce à l’occasion de la fête de N-D du Rempart, Protectrice de Namur.

Le ton avait été donné depuis un temps certain. Ce 25 septembre, la fête de N-D du Rempart, Protectrice de Namur depuis 1662, prendrait une connotation toute particulière. Ce jour-là en effet, la Patronne de Namur ne serait en effet pas seule priée en la cathédrale Saint-Aubain.

Et effectivement, tout au long de l’après-midi, tandis que se tenaient l’adoration et les confessions hebdomadaires, fidèles et visiteurs présents virent plusieurs vierges pérégrines prendre place devant l’autel de l’Immaculée, dans la partie gauche du transept.   

Etaient ainsi présentes N-D de Walcourt, dont les personnes présentes purent par ailleurs assister à la vêture, N-D de Beauraing, N-D d’Arlon, et N-D de Foy. Sans oublier une bannière dédiée à N-D Auxiliatrice, priée depuis bientôt deux siècles en la paroisse St-Nicolas de Namur. Toutes semblaient avoir répondu à un appel.

Celui-ci avait été lancé de longue date par Maxime Bollen, responsable du Service Pastoral Liturgique. Et la raison n’était autre que le fait qu’en cette année 2024, Mgr Pierre Warin s’apprêtait à fêter son 20e anniversaire d’épiscopat. Car si ce n’est ‘que’ depuis 2019 qu’il en est le berger, ce fut le 8 juillet 2004 que Mgr Warin fut nommé évêque-auxiliaire du diocèse.

Aussi, connaissant l’attachement du jubilaire à la Reine du Ciel, décision fut prise d’axer en ce sens le jubilé en préparation. Et que la célébration prévue serait dès lors rehaussée par la présence de madones en mesure de faire le déplacement. Restaient à définir la date et le lieu.

Initialement retenus les sanctuaires de Beauraing furent finalement écartés au profit de Namur. Un choix qui n’eut en fait rien d’anodin. N-D du Rempart, Patronne de la cité y est fêtée le 25 septembre. Or si c’est le 8 juillet 2004 qu’il fut nommé évêque-auxiliaire, Mgr Warin reçut son ordination épiscopale le … 26 septembre suivant. Ce fut donc vers la cathédrale Saint-Aubain, que convergèrent les madones, leurs escortes, et plusieurs centaines de fidèles.

Et ce pour une solennité pour la préparation de laquelle Maxime Bollen pu en particulier compter sur Jean-Pol Druart, diacre de Bomel et de la cathédrale Saint-Aubain, et par ailleurs cérémoniaire attitré de Mgr Warrin à proximité qui il se tient presque toujours lors des solennités épiscopales. Qui n’a jamais croisé son regard attentif derrière ses lunettes ?

Si l’eucharistie était prévue pour 18h, c’est toutefois vers 17h20 que les cloches appelèrent à se rendre en la cathédrale. La raison était qu’à occasion exceptionnelle, temps de prière exceptionnel. Celui-ci fut assuré par les chanoines qui avaient en effet décidés quelques temps auparavant que la solennité serait précédée de vêpres spéciales.

Celles-ci furent présidées par le chanoine François Barbieux, Président du Séminaire de Namur, et co-présidées par les chanoines Bruno Dekrem, doyen principal de Namur, et Joël Rochette, vicaire-général du diocèse et recteur des sanctuaires de Beauraing.

Vêpres qui furent marquées par un sympathique clin d’œil cinématographique quand, depuis l’orgue du balcon du chœur, Emmanuel Clacens improvisa un instant en reprenant le Salve Regina tel qu’on peut l’entendre interprété par le chœur des religieuses dans Le Gendarme et les Extraterrestres. Une évocation pas si inattendue que cela, si on en juge par certains visages visiblement au courant, et qui ne manqua pas de dessiner des sourires bien de circonstances. Le sourire n’est-il pas une caractéristique de la Vierge ?

Vint ensuite la célébration. A 18h sonnante, Maître de Chapelle, choristes, organistes, sacristain, acolytes, tous étaient à leurs postes. Acolytes de la cathédrale, mais aussi de Marloie et d’Erpent, et auxquels s’étaient joints des séminaristes, ainsi que les regardants de la Maison St-Joseph de Salzinnes.

Environ une trentaine de prêtres étaient présents. Membres du clergé de la cathédrale bien évidemment, mais aussi venus du Séminaire, des paroisses namuroises de Salzinnes et Saint-Nicolas, des sanctuaires de Beauraing, et de la paroisse universitaires. Et bien sûr de Walcourt et d’Arlon. Sans oublier Erpent, Marloie, et Saint-Hubert, dont les responsables sont par ailleurs aussi chanoines-titulaires.

On notait aussi la présence de l’Abbé Joseph Bayet, vicaire-général honoraire du diocèse, et du Père Thierry Dejond, jésuite, formateur honoraire du séminaire, et qui fut autrefois un des desservants de la chapelle dédiée à N-D du Rempart. Sans oublier l’Abbé Gérald Deroisin, supérieur de la Fraternité Saint-Pierre.

A l’issue d’une procession d’entrée martialement ouverte par un porte-drapeau des Scouts d’Europe, dont une délégation avait rejoint la cathédrale, Mgr Warin, revêtu pour l’occasion d’une chasuble mariale spécialement apportée pour l’occasion, a ouvert la célébration, commençant, comme à son habitude, par saluer chanoines, membres du clergé, diacre, mais aussi les acolytes, et bien sûr les fidèles, au nombre d’environ 250, et au sein desquels on remarquait les responsables et les pensionnaires du Collège Notre-Dame au Cœur d’Or, installé depuis quelques années à Tenneville dans ce qui fut autrefois la Converserie de l’Abbaye de Saint-Hubert.

Après l’Évangile, ce fut le chanoine Bruno Dekrem qui prononça une homélie qu’il articula sur quatre points. Il revint tout d’abord sur l’ancienneté de la dévotion à Marie, évoquant notamment le fait que le manteau porté le 25 septembre dernier par  N-D du Rempart était plus que centenaire puisque datant du couronnement de celle-ci par Mgr Heylen, le 20 juillet 1919.  Puis, toujours en se référant à la dévotion namuroise, il évoqua le rôle protecteur de la Reine du Ciel. D’une manière plus générale ensuite, il aborda la proximité de la dévotion rendue à Marie tout au long de notre quotidien. Proximité marquée en particulier par les différentes niches et potales présentes dans nos cités. Enfin, il revint sur le lien que représente la Vierge entre le Ciel et le monde terrestre, en particulier via les apparitions de Lourdes, Banneux, ou encore Fatima. Et bien sûr celles de Beauraing, dont on a par ailleurs commémoré cette année le 75e anniversaire de la reconnaissance. C’est d’ailleurs en citant un des messages de la Vierge aux voyants de Beauraing, que le chanoine a clôturé son homélie en insistant sur la dévotion qui doit être rendue à Marie : ‘Prier, prier beaucoup’.

C’est après la communion et la bénédiction solennelle, que vint ce que l’on qualifierait de partie plus protocolaire. La parole fut alors prise par le chanoine Xavier van Cauwenbergh, archiprêtre de la cathédrale et de ce fait également en charge de la chapelle dédiée à N-D du Rempart, située près du Parc Louise-Marie. Sanctuaire inauguré en 1868, et par ailleurs initié par l’un de ses prédécesseurs, le chanoine Roubaud, archiprêtre de la cathédrale entre 1852 et 1869.

Au cours de sa brève allocution le chanoine van Cauwenbergh fit remarquer que depuis peu, la cathédrale avait remis en valeur le faldistoire, siège de forme concave et pliable, et qui autrefois, alors que la cathèdre était fixe, servait de ‘cathèdre mobile’ et était déplacé au cours des célébrations, selon les lieux où l’évêque devait officier. Faldistoire désormais visible dans le chœur sous le baldaquin en bois.

A l’issue de son intervention, le chanoine fit alors signe à un des acolytes de la cathédrale qui remit à Mgr Warin le présent préparé à son attention : un agrandissement d’une photo prise lors du Te Deum du 21 juillet dernier. Et sur laquelle on peut voir Mgr Warin à la présidence, et en face de lui, au premier rang, le Prince Laurent présent en cette occasion.

Et c’est ensuite revêtu d’une chape et portant mitre et crosse que le jubilaire prit part à la procession mariale. Avec une légère déception toutefois. Ayant sans doute eut connaissance du fait que Namur fêtait N-D du Rempart, la pluie jugea bon de déployer … quelques hallebardes. Faute de pouvoir dès lors rejoindre la Chapelle du Rempart, c’est donc en la cathédrale que s’est déployée la procession mariale. Procession qui, au son de Chez nous soyez Reine, Vierge Sainte, O Vierge Marie, et Vierge de Lourdes, parcourut à trois reprises nefs centrale et latérales.

N-D d’Arlon était portée par des collégiens de Tenneville, et la bannière de N-D Auxiliatrice par une paroissienne de Saint-Nicolas, tout comme N-D de Foy elle aussi confiée aux mains d’un des paroissiens venus pour l’occasion. Deux chapelains des sanctuaires portaient N-D de Beauraing, tandis que la version pélerine de N-D de Walcourt fut quant à elle processionnée successivement par quatre marcheurs en uniformes des Premier et Second Empire, et par des membres de la Confrérie en habits bleu et blanc.

Quant à N-D du Rempart, ce furent quatre jeunes paroissiennes qui la portèrent. Un choix d’abord dicté par les circonstances mais qui en fin de compte évoqua un passage de la dévotion qui mérite d’être indiqué. En 1786, dans le but d’épurer les cultes, l’Empereur Joseph II, suzerain de Namur, promulgua l’Edit des Processions selon lequel quand le Saint-Sacrement était présent il ne pouvait y avoir d’image. Or le Saint-Sacrement figurait alors dans la procession namuroise. Par trois reprises la ville et ses habitants firent dès lors contre mauvaise fortune bon cœur. Mais le 20 juillet 1789, eut véritablement lieu … le 14 juillet du Rempart. Une fois la solennité en la cathédrale terminée, les fidèles prirent paisiblement, mais non sans amertume on sans doute, le chemin des remparts où devait débuter la procession. Et ce sous l’œil de la troupe présente en nombre pour veiller au respect de l’édit. C’était le calme avant … la soudaine tempête. Prenant en effet les soldats au dépourvu, un nombre important de fidèles fit volt face, se précipita vers la cathédrale, bouscula la troupe, et sortit la Vierge qui parut sur le parvis … portée par quatre jeunes filles. La troupe fit front, et on frôla le drame. Mais finalement les soldats s’écartèrent et la Protectrice de la cité fut processionnée dans le calme et le recueillement. Nulle sanction ne frappa par ailleurs frondeuses et  frondeurs. Un fait qui fit date dans la dévotion.

Et c’est une fois la procession revenue devant l’autel principal que Mgr Warin entama la récitation de la prière à N-D du Rempart avant de clôturer la célébration. La célébration mais non les festivités. Tout le monde étant ensuite convié à l’évêché pour un verre de l’amitié en l’honneur du jubilaire.

Terminons en notant qu’avec cette solennité, en plus des quatre jeune porteuses, la dévotion namuroise a renoué avec deux autres éléments disparus au fil du temps.

Tout d’abord, par le fait que les chanoines avaient fait le choix de porter leurs habits de chœur non seulement pour les vêpres, comme à l’accoutumée, mais aussi pour la solennité qui suivit. Ajoutant bien évidemment l’étole blanche de circonstances. Or, d’après les photos anciennes, il apparaît que les chanoines avaient autrefois cette pratique qui disparut semble-t-il après 1963.

Ensuite, en certaines occasions la procession laissa place à un cortège marial, aujourd’hui disparut, mais qui vit certaines de ses éditions rehaussées par la présence de madones vénérées à Namur (en paroisse ou en communautés) mais aussi d’ailleurs. Telles N-D Auxiliatrice, N-D de Beauraing, et N-D de Foy.

C’est ainsi que le 25 septembre dernier, avec le faste jubilé de Mgr Pierre Warrin, fervent adepte de la dévotion mariale, Notre-Dame du Rempart a pu renouer avec certains de ses fastes d’antan. Seulement le temps d’un 25 septembre ? L’avenir seul en décidera.

François-Emmabuel Duchêne, sacristain de la cathédrale Saint-Aubain

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