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Auteur

Christine Bolinne Auteure

Date

22 septembre 2013

Catégories

Communauté
Evêché
Sacrements
Spiritualité
Vocation

Type

Actualités pastorales

Père Benoît, le nouveau Père Abbé de Leffe a reçu la bénédiction abbatiale

Un samedi matin pas vraiment comme les autres à l’abbaye de Floreffe. La brume s’accroche encore aux coteaux, difficile dans ces conditions de profiter de la superbe vue sur la Sambre. A l’intérieur de l’abbatiale, c’est l’effervescence: la chorale répète les derniers chants; les techniciens assurent les ultimes réglages des micros mais aussi des caméras qui permettront de suivre, sur écrans, la célébration. Petit à petit, cette belle et vaste église se remplit. Dans quelques minutes, le Père Benoît, 59 eme Abbé de Leffe y recevra, des mains de Mgr Vancottem, évêque de Namur, la bénédiction abbatiale.

En juin dernier, Benoît Carniaux devenait, après élection, le 59ième Abbé des Prémontrés de Leffe. Samedi, il a reçu la bénédiction abbatiale. Un moment relativement rare dans la vie de l’Eglise. C’est là une tradition très ancienne: la prière de l’Eglise pour que l’Esprit Saint accompagne le ministère du nouvel Abbé. Le Père Benoît a choisi d’accueillir, depuis le parvis de l’abbatiale de Floreffe, tous ceux et celles qui ont voulu l’accompagner dans ce moment si important pour lui mais aussi pour l’ensemble de la communauté. Pour chacun, il aura une poignée de main chaleureuse.

On peut s’interroger sur le pourquoi d’une célébration à Floreffe et pas à Leffe. L’abbaye de Floreffe est bien plus vaste que celle de Leffe. Outre cet aspect pratique, un peu d’histoire s’impose. Ces deux abbayes sont intimement liées. En effet, elles ont été fondées par saint Norbert. Saint Norbert a reçu Floreffe de la comtesse de Namur, Ermesinde et de son mari qui « souhaitaient une ‘nouvelle’ communauté issue de la réforme grégorienne pour desservir le lieu ». Trente années plus tard, Gerland, l’Abbé de Floreffe créait une petite communauté de religieux à Leffe. Floreffe est considérée comme la communauté fondatrice de l’abbaye de Leffe.

Avec saint Augustin

Samedi, 10h30. La procession composée de nombreux prêtres, de prélats des abbayes Prémontrés de Belgique, d’Allemagne, de Hongrie… , de supérieurs de communautés remonte la nef par l’allée centrale. Le Père Benoît a le visage grave, tendu lorsqu’il pénètre dans l’abbatiale.

Cette abbatiale a été construite tout en longueur. Après avoir traversé l’église, il s’agit encore de parcourir la salle du chapitre avec ses superbes stalles. Des stalles dans lesquelles les invités prendront place et qui assurent la transition entre la partie réservée aux fidèles et le chœur.

Le Père Benoît a pris place sous la statue de saint Augustin. Lui qui a édicté la règle qui gouverne et garde les Prémontrés. Le Père Abbé la recevra en même temps que l’anneau et le bâton pastoral. Une configuration des lieux qui a rendu nécessaire la présence d’écrans. Ainsi chacun a pu suivre, dans de bonnes conditions, les différentes phases de cette bénédiction.

Mgr Vancottem a ouvert la célébration en saluant chacun mais aussi en adressant des remerciements au Père Bruno, le précédent Père Abbé de Leffe. Père Bruno va pouvoir profiter d’une retraite bien méritée. L’évêque le remerciera pour les 24 années passées comme berger de la communauté.

« Faire croître, faire grandir »

Le nouvel Abbé a choisi, l’évangile de saint Mathieu (23, 8-12), « Je suis le bon pasteur ». Mgr Vancottem : « Jésus a tellement pris souvent la dernière place que personne ne peut la lui ravir et c’est là qu’il demande à chacun de le rejoindre. Nous avons tous un certain pouvoir, un pouvoir sur les autres. L’exercer comme le Christ le demande, c’est comme un service d’autorité. Le mot autorité que je vous invite à comprendre dans le sens de faire croître, de faire grandir. Cher Père Benoît, c’est là votre mission avec vos frères. Ils vous ont élu en connaissant vos qualités et peut-être bien quelques défauts. Ils ont dû découvrir chez vous un idéal de service mais aussi bonté, fermeté et la patience nécessaire. Je vous souhaite un heureux et fécond abbatiat et que le Seigneur bénisse ce que vous entreprenez avec vos frères. »

Suivra la bénédiction abbatiale que le Père Benoît vivra avec beaucoup d’émotion. Agenouillé face à Mgr Vancottem, il est au bord des larmes, en recevant l’anneau de sa fonction. « Une alliance, comme il le dira au terme de la célébration, qui est là pour signifier non seulement mon alliance avec ceux que Dieu me confie mais également pour me rappeler que c’est par ma fidélité à Dieu que je suis garant de la leur. »

« Une alliance, comme il le dira au terme de la célébration, qui est là pour signifier non seulement mon alliance avec ceux que Dieu me confie mais également pour me rappeler que c’est par ma fidélité à Dieu que je suis garant de la leur. »

Père Benoît

Cette célébration ponctuée de très beaux et nombreux chants se terminera par des remerciements, ceux du nouvel Abbé. « J’adresse un salut tout spécial aux abbesses et prieures présentes aujourd’hui. Avec les premières, je partage maintenant le port du bâton pastoral. Cela me réjouit profondément que la bénédiction abbatiale soit un sacrement indistinctement donné à des personnes des deux sexes. Avec le cardinal Marx de Munich, un des huit conseillers du pape Françoise, j’espère qu’à l’avenir, ce qui peut paraître pour l’instant à l’échelle de toute l’Eglise n’être qu’une curiosité anecdotique, la bénédiction des abbesses, pourra aider qui de droit à réfléchir intelligemment à tout ce que les femmes peuvent apporter dans la catholicité. » Le Père Abbé retrouvera tout son humour pour remercier ceux qui ont préparé cette journée. Une journée tellement compliquée que beaucoup, selon le Père Benoît, en ont perdu des cheveux ! « Et eux, ils n’ont ni une mitre ni une calotte pour les cacher ! »

Merci aussi au Père Bruno. « Le Père Bruno, à qui je succède me laisse un très bel héritage. J’espère le faire fructifier, non pas auprès de la banque du Vatican dont on parle tellement ces jours-ci, mais auprès du cœur de Dieu qui est surabondance de grâce pour nous tous. Père Bruno, vous avez exercé votre charge abbatiale tout en cultivant les roses. Moi ce sera sans doute plutôt en cultivant les pensées. Bon. Qu’importe le style, du moment que la charité est au centre. »

C.B.

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