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Auteur

 Diocèse de Namur

Diocèse de Namur Rédacteur

Date

11 octobre 2023

Catégories

Ecologie
Pastorale des Solidarités
Vatican

Type

Vie d’Église

Présentation succincte de Laudate Deum

Zoom sur la nouvelle exhortation apostolique

Ce 4 octobre 2023, fête de la saint François d’Assise, le Pape François a publié une mise à jour de l’encyclique Laudato Si, publiée le 4 octobre 2015. L’exhortation apostolique qu’il a nommée Laudate Deum vise à « préciser et compléter ce que nous avons affirmé il y a quelque temps » (LD 1).

Dans son introduction, le Pape rappelle succinctement les fondements bibliques de sa réflexion et nous alerte sur l’insuffisance de nos réactions. Il nous met également en garde sur un biais de lecture de l’encyclique Laudato Si en reprenant la réflexion des évêques des USA qui ont « très bien exprimé le sens social de notre préoccupation à l’égard du changement climatique, qui va au-delà d’une approche purement écologique … » (LD 1).

Le document se structure en 6 points allant d’un constant sur « la crise climatique globale » (§5 à 19) pour finir par les « motivations spirituelles » (§61 à 71) où la dernière section insiste sur l’importance de « marcher en communion avec engagement ».

Pour débuter son développement, le Pape reprend la notion de “crise climatique globale”. Ce mot “global” intervient trois fois et une fois encore par la reprise de l’expression “tout est lié”. Par ces lignes, François rappelle les causes anthropiques du changement climatique. Nous n’avons jamais autant émis de gaz à effets de serre dans l’atmosphère que depuis le XXe siècle. Il interroge également notre rapport à la création de Dieu qui est en souffrance où “les créatures de ce monde ont cessé d’être nos compagnes de route pour devenir nos victimes” (§15). Il conclut son premier point par un double constat. En premier lieu, le covid-19 nous montre “l’étroite relation de la vie humaine avec celle des autres êtres vivants, et l’environnement” (§19). En second lieu, le Pape nous rappelle que tout est lié (§19).

Ensuite, le deuxième point “davantage de paradigme technocratique” reprend la conception erronée du pouvoir qui nous mène à détruire notre environnement et celui des autres. Ce pouvoir, selon le saint Père, risque de détruire complètement l’environnement dans lequel nous sommes inscrits. Néanmoins, nous sommes invités – même s’il n’emploie pas le terme explicitement – à ne pas tomber dans le piège de “l’écologie profonde” qui voit l’homme comme extérieur à la nature et seulement capable de lui nuire. Il continue par le fait que nous faisons partie des forces internes de la création (§26). Ce qui est détruit, c’est la relation “saine et harmonieuse” avec toute la création (§27). Enfin, il termine cette partie par déjouer le mythe de la “méritocratie”. L’inventivité et l’esprit d’entreprendre sont nécessaires, mais cela va de pair avec une “réelle égalité des chances” afin d’éviter toute prise de pouvoir (§32). Pour contrer cette volonté de puissance effrénée, nous sommes invités à sonder le “sens” de notre existence (§33).

Le troisième point de l’exhortation apostolique “la faiblesse de la politique internationale” est le premier des trois points les plus politiques du texte. Le pape François nous invite à entrer dans un réel multilatéralisme qu’il oppose à la globalisation et au gouvernement mondial. Au contraire, il nous invite, ainsi que les responsables politiques, à coopérer dans le respect de nos spécificités sans chercher à créer un “nouvel ordre mondial”. En ce sens, le pape reprend l’exemple du processus d’Ottawa contre la production de mines antipersonnel. Ce cas typique doit être un exemple pour les instances internationales telles que les Nations unies (§37). Il continue par montrer à la suite de Fratelli tutti “le primat de la personne humaine et la défense de sa dignité en toutes circonstances” (§39). Enfin, cette partie se conclut par un appel à la “démocratisation dans la sphère mondiale pour exprimer et intégrer les différentes situations” (§43). En un mot, François nous invite à remettre au cœur de la diplomatie et des décisions politiques locales et mondiales la notion fondamentale de bien commun. C’est elle qui doit guider les décisions et actions politiques, culturelles, citoyennes. 

La quatrième partie, également politique, intitulée “les conférences sur le climat : progrès et échecs” se centre spécifiquement sur les différentes COP. Pour le Pape, certaines sont des échecs comme celle de Copenhague, reprenant la doxa ambiante sur cette COP. D’autres en revanche, comme celle de Paris en 2015 et avant à Kyoto en 1997, sont considérées comme des réussites avec des accords qui engagent les états et permettent une forme d’indemnisation des pays les plus touchés (§44). Néanmoins, le Pape reste perplexe par rapport aux effets réels de ces assemblées. En effet, François rappelle qu’ “aucune sanction n’est strictement prévue et il n’y a pas d’instruments efficaces pour en garantir l’observation” pour enjoindre les états à respecter les accords de Paris de 2015 (§47). Il constate qu’encore aujourd’hui, et nous ajoutons depuis 40 ans, la proportion des énergies fossiles dans le mix énergétique mondial est restée stable autour des 80 pourcents (§50). Pour conclure cette partie, le Pape regrette que des pays fassent passer leurs intérêts au-dessus du bien commun général (§52).

L’avant-dernier point qui est le troisième volet politique du texte pose la question suivante : “que peut-on espérer de la COP28 à Dubaï ? Comme le point précédent, le Pape François oscille entre espoir et regard dubitatif. Nous devons aller vers une accélération de la transition énergétique par l’adoption massive de l‘éolien et du solaire (§55). De plus, il nous invite à éviter de “dire qu’il n’y a rien à espérer” car cela serait “suicidaire” (§53). Pour sortir de ce paradoxe, nous sommes invités à espérer “que ceux qui interviendront seront des stratèges capables de penser au bien commun et à l’avenir de leurs enfants, plutôt qu’aux intérêts circonstanciels de certains pays et entreprises (§60).

Le dernier point de Laudate Deum, “les motivations spirituelles” est le plus christologique et théologique du texte. Le Pape commence par rappeler que les catholiques ont des “motivations qui naissent de leur foi” (§61). Par ce point, il revient à l’introduction de l’exhortation et son fondement biblique. Le Pape nous rappelle (§62) en citant le livre du Lévitique que la terre appartient à Dieu et que nous sommes seulement des étrangers et des hôtes (Lv 25, 23). De plus, il nous invite à voir les créatures d’une manière neuve car “le Ressuscité les enveloppe mystérieusement et les oriente vers un destin de plénitude” (§65). En tout dernier lieu, il conclut de la manière suivante : “Louer Dieu” est le nom de cette lettre. Parce qu’un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même” (§73).

En résumé

Par cette exhortation apostolique, le Pape François nous semble insister sur quelques points essentiels :

  • Laudato Si s’inscrit dans la pensée sociale de l’Eglise et va plus loin que l’écologie ;
  • Les enjeux de viabilité pour l’homme sur la planète doivent être intégrés à nos priorités ;
  • Nous pouvons aller plus loin dans la mise en œuvre concrète de notre union au Christ ;
  • Des actions concrètes sont possibles à chaque niveau : individuel, groupal, sociétal.

Pastorale de la Solidarité

Lisez le texte en son intégralité ici

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