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Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
8 février 2025
Catégories
Art
Type
Quentin Denoyelle au Festival de la BD d’Angoulême : « Dieu m’aime par la BD et je l’aime en dessinant pour lui »
Chaque année, en janvier, la ville d’Angoulême se transforme en un véritable sanctuaire du neuvième art et accueille des passionnés du monde entier pour son Festival International de la Bande Dessinée. Au sein de ce festival, la BD chrétienne était bien représentée dans les églises de la ville qui ont vu déferler un public conquis, interpellé ou simplement curieux. Invité par le Centre Religieux d’Information et d’Analyse de la Bande Dessinée – CRIABD – qui promeut la BD chrétienne partout en Europe, Quentin Denoyelle, vidéaste et dessinateur bien connu dans notre diocèse, était présent, embarqué dans cette aventure artistique par un heureux hasard… ou une providence bien placée.
« Avec ma famille, nous attendions le passage du Père Noël dans la rue pour distribuer des brioches aux enfants. Il faisait noir, il faisait froid et l’attente se prolongeait… C’est alors qu’une gentille famille nous a ouvert ses portes pour nous proposer un abri. » raconte Quentin. Et si le père Noël ne passa finalement pas, pour Quentin, ce fut un peu Noël avant l’heure, puisqu’il découvrit dans sa rue, un père de famille qui avait la même passion que lui : la BD chrétienne !
De cette rencontre naît une proposition inattendue : participer au festival d’Angoulême avec le CRIABD, une association œcuménique fondée en 1985 par le père Roland Francart, s.j., dont la mission est de promouvoir la BD chrétienne en Europe. Chaque année, le CRIABD répertorie les nouvelles publications et décerne des prix aux œuvres les plus marquantes. Les quatre BD de Quentin y figurent déjà : Le Chant du Pauvre, Jonas, Tobie et Saint Ignace de Loyola. Et l’artiste ne compte pas s’arrêter là : « J’espère publier d’ici la fin de l’année une BD sur Saint Jean de la Croix et les étapes de l’union à Dieu… » confie-t-il avec enthousiasme.
Un festival unique au monde
Grâce au CRIABD, Quentin disposait d’un stand et d’un pass pour parcourir l’ensemble du festival. Il raconte avec émerveillement : « Pendant quatre jours, la ville est comme transformée. La BD est partout, et Angoulême est assiégée par des festivaliers venus des quatre coins du monde. On y trouve des expositions avec des planches originales, des séances de dédicaces, des rencontres avec les auteurs et des conférences. C’est le plus grand festival de BD du monde ! »
Parmi les moments marquants, Quentin a assisté à plusieurs conférences et a échangé avec d’autres artistes sur des techniques spécifiques. « Cela va du choix des outils jusqu’à la question de savoir comment traduire l’émotion par le dessin… Et puis, il y a la rencontre avec le public, ce plaisir d’entendre comment nos BD résonnent dans le cœur des lecteurs. »
Enfin, après la fermeture des stands, les auteurs se retrouvent entre eux pour des moments de partage et d’inspiration, des instants de communion artistique et spirituelle : « Lors d’une soirée au temple protestant, animée par un pasteur, dans des « Jeux de dessins » avec les bénévoles du festival, où nous dessinions en live des paraboles. Enfin, la messe finale, présidée par Mgr Hervé Gosselin, a été un temps fort : Bento, un dessinateur, réalisait en direct et avec humour une illustration de l’homélie, projetée sur la voûte de la cathédrale bondée. »
Un nouvel élan pour la BD chrétienne
Parmi les initiatives récentes, le lancement du magazine collectif « Le Lampadaire » a suscité un réel enthousiasme. « Les auteurs de BD chrétiennes ont voulu offrir une tribune à de jeunes dessinateurs qui n’avaient pas encore eu l’opportunité de publier. Le premier exemplaire a été proposé au festival. Il y a un véritable élan avec cette nouvelle génération, ce qui laisse présager un bel avenir pour la BD chrétienne. »
Ce renouveau se traduit aussi par une montée en qualité graphique et narrative des BD chrétiennes avec des styles modernes et esthétiques pour exprimer la spiritualité sous de nouvelles formes.
Le dessin, par sa force évocatrice, peut toucher des publics variés et transmettre le mystère de la foi. « Avec quelques traits de crayon, on parvient à faire passer un message qui dépasse les mots. La BD, c’est l’art du mouvement, des cases qui s’enchaînent pour déployer une histoire, une parabole visuelle capable de toucher les cœurs et de laisser chacun cheminer intérieurement. »
Un rendez-vous à ne pas manquer
Le festival d’Angoulême a aussi été l’occasion d’annoncer un événement d’envergure : en octobre prochain, l’église Saint-Michel de Bruxelles accueillera une rencontre exceptionnelle à l’occasion des 40 ans du CRIABD. Un moment à ne pas manquer pour tous les passionnés de BD chrétienne !
Et Quentin de conclure avec conviction : « L’amour de Dieu me parle par la BD. Le langage de Dieu m’arrive par le dessin. Dieu m’aime par la BD, et je l’aime en dessinant pour lui. Il cherche à toucher les cœurs… et la BD est un moyen puissant pour cela ! »
La BD chrétienne permet d’évangéliser autrement, en combinant créativité, profondeur et accessibilité. Un trait, une case, une planche… et voilà que se dessine un chemin vers Dieu !
Christine Gosselin