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Auteur

Diocèse de Namur Rédacteur
Date
10 février 2025
Catégories
Paroisse
Patrimoine
Type
Réouverture de la collégiale d’Andenne : lieu de prières et d’histoire
« Un pâle soleil d’hiver se faufile à travers les larges fenêtres pour éclairer la collégiale d’Andenne. Collégiale officiellement réouverte, le 1er février dernier, après une longue période de travaux menés tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’édifice. Le dimanche, les fidèles se réappropriaient les lieux lors d’une eucharistie célébrée par le chanoine Joël Rochette, vicaire général.
Inauguration de la collégiale en deux temps. Samedi, le doyen d’Andenne, l’abbé Hubert Jeanjean a frappé les trois coups sur un des battants de la lourde porte d’entrée. Le second battant s’est lui montré un rien récalcitrant quand le bourgmestre Sampaoli a voulu l’ouvrir ! Dès la porte franchie, les commentaires sont unanimes. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la collégiale, le chantier est une réussite ainsi saluée par les premiers visiteurs.
La partie la plus importante de l’enveloppe financière (3,7 millions d’euros) avec des subsides de la Région Wallonne et de la Province a été engloutie par les travaux à mener sur les façades extérieures. Les ouvriers spécialisés sont aussi intervenus sur les toitures, les charpentes. Des charpentes qui, dans un avenir proche, nécessiteront un nouveau passage de spécialistes. A l’intérieur, les travaux ont visé plus particulièrement l’électricité, les boiseries… Sans oublier les peintures. A première vue, tout est blanc. L’abbé Jeanjean apporte une précision : dans le blanc, il y a un brin de gris et une touche de jaune. Voilà qui apporte et la lumière et la chaleur à l’ensemble (5600m2 ! de murs et plafonds).
Un doyen apaisé, il n’hésite pas à pousser un profond soupir de soulagement, en voyant le chantier terminé. « Ce chantier a été éprouvant, j’ai été beaucoup sollicité avant, pendant et après les travaux. » Comme plus proche voisin de la collégiale, il était souvent le premier à intervenir pour répondre aux différentes demandes. Une période durant laquelle, les célébrations se faisaient dans la chapelle de semaine. Et quand cela n’a plus été possible, elles ont eu lieu dans les églises du secteur. Un chantier, c’est lourd à gérer mais quand des candidats au vol ont, une nuit, profité des échafaudages extérieurs pour grimper et s’introduire dans la collégiale… c’est un stress supplémentaire à gérer. Quelques bris de vitres et de cadenas plus tard, ces visiteurs nocturnes sont repartis : ils venaient de constater que les caméras de surveillance allaient les filmer !
Un lieu de sérénité
Le samedi, lors de sa prise de parole, Mgr Warin, évêque du diocèse a tenu à adresser des remerciements : « J’aime remercier les autorités du pays, de nos régions, de nos communautés, de nos provinces, de nos villes et communes pour leur généreux investissement. » Et de poursuivre : « J’adresse encore à tous ceux et celles qui se sont investis lors de ce chantier de restauration d’un édifice prestigieux, de ce bien patrimonial, un vibrant merci. » Une collégiale construite en 1764, classée depuis 1938 et élevée au rang de patrimoine exceptionnel en 2013. « Cette église est encore, conclura Mgr Warin, un lieu qui respire la sérénité, un lieu ouvert à tous pour le recueillement ou la prière. »
Dans son intervention, le bourgmestre Sampaoli soulignera : « La restauration de la Collégiale Sainte-Begge n’est pas qu’une simple rénovation de pierres et de boiseries. C’est la préservation de notre histoire, de notre culture, et de notre héritage. Fondée au VIIe siècle par Sainte Begge, aïeule de Charlemagne, Andenne a vu sa collégiale construite sur ce chapitre historique, sur une place dont il reste aujourd’hui un quartier historique magnifié par cette collégiale. » Bourgmestre qui a encore profité de cette réouverture pour annoncer un nouveau musée qui abritera le Trésor de la collégiale. Pour ce dossier, la Ville d’Andenne en est encore aux prémices.
Embarquons et soyons des priants !
Le dimanche, second temps de cette réouverture, avec la célébration d’une messe solennelle présidée par le chanoine Rochette, vicaire général. Dans son homélie axée principalement sur l’évangile du jour « La présentation de Jésus » : « Je vous invite à venir habiter cette nef, la si belle embarcation que constitue votre collégiale rénovée. Je vous invite à y venir, et à y revenir, pour y scruter les Ecritures Saintes et y être des priants… comme la Vierge Marie, comme Syméon et Anne, comme Begge. Y venir peut-être aussi pour livrer le combat contre soi-même et contre les forces obscures de la mer qui envahit ce monde. Pour y pêcher le Christ, l’y découvrir, présent comme celui qui fait venir à la lumière. »
Une homélie dans laquelle, le chanoine Rochette s’adressera encore à chaque baptisé, à chaque catéchumène : « Un discernement spirituel est nécessaire, un discernement qui ne porte pas sur le futur (on ne demande pas de prévoir l’avenir), mais bien sur le présent. Scruter les Ecritures Saintes et être un priant aujourd’hui comme Marie, et quel que soit notre âge. » Des propos qui n’ont pu que marquer Pierre. Un adulte qui sera baptisé la nuit de Pâques. Actuellement, il se prépare à vivre ce beau et grand moment. Accompagné de son épouse, il a reçu une bible avant que son front ne soit marqué d’une croix.
C.B.
Photos : V.M. et M.-T.S.