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Auteur
Diocèse de Namur Rédacteur
Date
23 octobre 2025
Catégories
Belgique
Fabriques d'églises
Formation
Type
Une journée paroissiale pas comme les autres à Couvin
On dit que tous les jours ne sont pas dimanche… et que tous les dimanches ne se ressemblent pas. À Couvin, la journée dominicale du 12 octobre dernier en fut une preuve éclatante…
L’habituel office paroissial de 10 heures, célébré en l’église Saint-Germain, s’est vu ce jour-là enrichi d’une attention particulière envers la fabrique d’église. Presque entièrement renouvelée en l’espace de trois années, sa composition est désormais mixte. C’était l’occasion pour la nouvelle équipe de se présenter pour la première fois devant les fidèles : Mme Marie-Bénédicte Romain, présidente ; M. Jean-Louis Quinet, trésorier ; Mme Bernadette Gobeaux, secrétaire ; Mme Géraldine Dispa ; M. Pascal Miette, et l’abbé Jules Kédé.
Trois membres sortants étaient particulièrement à l’honneur : M. José Baudouin, M. Claude Jacob et M. Rémi Parage, qui quittaient la fabrique après de longues années de service dévoué. À la fin de la messe, la présidente, Mme Romain, leur adressa, au nom de toute la paroisse, des paroles de reconnaissance et de remerciement, avant que chacun ne reçoive un cadeau symbolique.
La matinée se poursuivit dans une ambiance conviviale : anciens et nouveaux membres partagèrent un repas au restaurant voisin de l’église.
Riche en civilités et en émotions, cette matinée ne constituait pourtant que la première partie d’une journée entièrement consacrée non seulement à la fabrique Saint-Germain, mais aussi à celles de toutes les paroisses des communes de Couvin et de Viroinval.
Entre Fabriciens
À partir de 15 heures, les membres des différentes fabriques se sont retrouvés pour une rencontre animée par l’abbé Juan Carlos Conde Cid, ancien vicaire épiscopal chargé du temporel du culte, aujourd’hui délégué épiscopal depuis la nomination du nouvel évêque et l’accès de Mgr Pierre Warin à la fonction d’administrateur apostolique du diocèse.
Le thème du jour : « L’avenir des fabriques d’église ».
Venus d’Aublain, Le Mesnil, Oignies, Mazée, Olloy, Dourbes, Treignes, Nismes, Boussu-en-Fagne, Cul-des-Sarts, Petite-Chapelle, Brûly-de-Couvin, Petigny, Mariembourg, Presgaux, Gonrieux et Couvin-centre, une cinquantaine de participants avaient à cœur de mieux comprendre les rumeurs persistantes de fusion des fabriques.
L’abbé Conde Cid a dressé un état des lieux clair de la situation actuelle des fabriques et des défis auxquels elles sont confrontées : manque de bénévoles, complexité administrative croissante et diminution des ressources financières. Il a également rappelé la vision des autorités publiques, telle qu’elle apparaît dans la déclaration de politique régionale, qui envisage une fusion progressive des fabriques à moyen terme.
Ce projet, a-t-il expliqué, comporte plusieurs enjeux majeurs : réduction du nombre d’interlocuteurs pour la tutelle communale, rationalisation des besoins en compétences, comptes et budgets agrégés, fusion de plein droit des patrimoines, créant une solidarité entre fabriques absorbantes et absorbées et une vision plus globale de la fréquentation et de l’avenir des lieux de culte.
Si ces avantages sont réels, l’orateur a toutefois mis en garde contre la tentation de voir dans la fusion une solution miracle. Dans l’attente d’une éventuelle réforme, de nombreuses fabriques font déjà preuve d’esprit d’initiative, cherchant à collaborer ou à créer des groupements d’entraide de fabriques d’église (GEFE). Certaines expériences de fusion ou de coopération sont déjà en cours et donnent des résultats prometteurs. « Pour nos paroisses, a-t-il conclu, anticiper vaut mieux que subir. »
Les échanges qui ont suivi ont été nourris : certaines interventions visaient à obtenir des précisions, d’autres exprimaient des inquiétudes — notamment la crainte qu’une telle fusion ne cache un agenda de réduction du nombre de lieux de culte, perçu comme une menace pour la liberté religieuse. L’abbé Juan Carlos Conde Cid a reconnu comprendre ces préoccupations, tout en affirmant ne percevoir aucune intention hostile dans les discussions actuelles. Il a cependant rappelé que l’Église doit rester vigilante.
La discussion s’est prolongée dans une atmosphère conviviale autour du goûter. Les échanges, riches et constructifs, ont permis d’aborder en profondeur les enjeux liés à l’avenir de nos fabriques, étroitement liés à celui de nos communautés paroissiales.
Chacun est reparti satisfait d’avoir pu partager réflexions et perspectives sur un sujet aussi essentiel pour la vie de nos paroisses.
Bernadette Gobeaux (secrétaire de la fabrique)