Une palette de foi et d’humanité : Olga Stenina au Pays d’Arlon 

Quand elle pousse les grandes portes de l’église Saint-Martin, la lumière de la rosace éclaire son visage. Chaque matin, l’émotion est la même. Olga Stenina, 38 ans, maman de trois enfants, est la nouvelle assistante de doyenné du Pays d’Arlon. Russe d’origine, catholique par choix, elle avance avec enthousiasme sur un chemin qui mêle foi, engagement et rencontres humaines. Portrait d’une femme en mouvement.

C’est dans l’église Saint-Martin, à Arlon, que se trouve le bureau d’Olga Stenina. Un lieu qui lui est cher, presque intime. C’est ici que son aventure ecclésiale belge a commencé, presque par hasard, lorsque  le doyen Jean-Marie Jadot lui proposa d’y devenir sacristine. Rien ne la prédestinait à cela. Diplômée en sciences politiques et en droit des douanes à Saint-Pétersbourg, passionnée d’art et de cinéma, Olga avait quitté la Russie « par amour », pour épouser Benoît, professeur d’histoire et de religion à Arlon.

« Je suis orthodoxe de naissance. J’avais tout à découvrir du catholicisme. La liturgie, les symboles, les silences… c’est très différent. Chez les orthodoxes, on chante, on bouge, on prie avec tous les sens. Dans le catholicisme, j’ai trouvé une réflexion, une profondeur, une raison de croire. » explique celle qui deviendra catholique en 2016.

Avec l’appui du diocèse, Olga suit une formation au Séminaire de Namur. « Une période dont elle garde un merveilleux souvenir. Je sentais que je grandissais, que j’étais portée. » Diplômée en 2018, elle devient assistante pastorale et s’investit dans la catéchèse, les funérailles, les groupes Laudato Si’, la pastorale jeunesse. Un engagement riche, toujours nourri de lien humain. « Ce qui me touche, c’est de rencontrer les gens là où ils sont, dans ce qu’ils vivent. »

En octobre 2024, une nouvelle étape commence : Olga est nommée assistante de doyenné du Pays d’Arlon, une large entité qui s’étend de Messancy à Attert. Un défi de taille. « J’ai beaucoup à apprendre. Le territoire est vaste, les réalités très différentes. Mais j’adore me déplacer, rencontrer les équipes, découvrir les petites églises des villages. »

Son rôle ? Il est à la croisée des chemins : faire le lien entre l’évêché et les réalités locales, accompagner les équipes pastorales, soutenir les fabriques d’église et les ASBL liées aux unités pastorales – plus de 40 fabriques ! Olga gère également les aspects plus techniques : agendas, coordination des outils de communication. Un travail minutieux, mais profondément ancré dans la vie des paroisses.

« Il ne faut pas se tromper, explique-t-elle. Ce travail administratif, c’est aussi un travail de terrain. Il faut comprendre les communautés pour les accompagner. » Notre nouvelle assistance de doyenné aime cette diversité, ce tissage délicat entre traditions, besoins et modernité. Une mission qui l’amène aussi à collaborer étroitement avec le doyen, à représenter le doyenné lors de réunions, à co-animer des temps forts. « Je découvre, comme saint Paul, les communautés locales. C’est beau de voir toutes ces formes de foi, de présence, d’engagement. »

Elle retrouve régulièrement ses collègues assistantes de doyenné – Endoline, Marie-Luce, Danièle, Véronique, et bientôt Marie. « On se réunit tous les deux mois. On partage, on se forme, on se soutient. » Olga évoque les formations récentes sur les assurances, les obituaires, les réalités légales : « C’est un poste très complet, qui demande d’être à l’écoute, curieuse, rigoureuse, mais aussi humaine. »

Une étape marquante de son parcours ? Elle n’hésite pas : le voyage au Pérou avec Entraide et Fraternité, en juin dernier. « J’ai découvert un peuple digne, solidaire dans les épreuves, ancré dans la terre. C’était fort. J’ai compris ce qu’est l’écologie intégrale, ce lien entre l’humain et la planète. Je veux témoigner de ce que j’ai vu. »

Aujourd’hui, Olga Stenina est pleinement à sa place dans cette Église qu’elle a choisie. « Chaque jour, je remercie Dieu pour le chemin qu’il m’a montré. »

Christine Gosselin