Le diaconat permanent

Les diacres, artisans de la charité de l’Église

Le ministère diaconal a été rétabli comme ordre permanent au cours du Concile Vatican II. Il appartient au ministère ordonné, à côté du ministère presbytéral et du ministère épiscopal. Avec les prêtres, les diacres sont proches collaborateurs des évêques dans l’exercice de leur charge de pasteur. Ils sont appelés à dire et à montrer l’importance de la Charité à tous les autres chrétiens et aussi en dehors de la sphère ecclésiale. La Charité n’est pas un accessoire de la vie de l’Église, elle appartient à l’ADN d’une vie marquée par l’Évangile de Jésus, le Christ. N’oublions pas que lui, le Seigneur et le Maître, a lavé les pieds de ses amis au cours du dernier repas : un geste fort qui exprime l’être profond du Fils de Dieu. Deus Caritas est. Le diacre n’a pas le monopole de la Charité mais on attend de lui qu’il en donne le goût par sa manière d’être, de parler, de prier, de vivre. Il est appelé à tisser des liens de charité à la suite et à la manière de Jésus, Seigneur – Serviteur au sein de l’Église et en dehors.
Les lieux d’exercice du ministère sont donc multiples. Les diacres qui exercent une activité professionnelle tisseront ces liens par la qualité de leur travail et de leur relation, souvent à la manière du levain enfoui dans la pâte. Au sein des communautés, ils peuvent plus facilement tisser des liens explicites entre leurs engagements et l’annonce de la Parole et les célébrations sacramentelles ou les autres lieux et temps de la prière. Dans la foulée, des diacres sont appelés à assumer la responsabilité de services de la solidarité au niveau du diocèse. Et tout ceci, sans oublier que la plupart des diacres sont mariés ; la famille constitue donc la première cellule de l’engagement diaconal.

Y a-t-il une limite d’âge ?

Le candidat aura en 35 ans au moment de l’ordination et ne pourra pas avoir plus de 65 ans. S’il est marié, on attendra quelques années de vie commune avant d’envisager l’ordination, sachant que l’engagement du mari suppose l’adhésion sérieuse de l’épouse.

Comment devient-on diacre ?

Tout commence officiellement par l’envoi de la candidature à l’évêque. Ce dernier confie la mission de discernement au conseil diaconal. Il revient à ce conseil d’accompagner le ministère diaconal aussi bien dans la période qui précède l’ordination que dans l’exercice même de ce ministère. Le discernement se déroule en deux temps : un temps de contacts préliminaires pris avec des personnes qui connaissent le postulant par le milieu professionnel ou le milieu de vie. S’il n’y a pas d’obstacle majeur, un groupe d’accompagnement, cellule d’Église, se met en place pour opérer un discernement à partir d’une connaissance plus approfondie du postulant et de son épouse et du sens du ministère diaconal. Au terme de ce temps, le groupe donne son avis, sachant qu’il revient ultimement à l’évêque d’admettre ou non un postulant à la formation.
La formation s’étale sur une période de trois années, à raison de plus ou moins 20 samedis par an. Au terme l’ordination est célébrée dans un lieu qui fait sens : souvent l’église paroissiale ou décanale, mais cela pourrait se vivre sur le lieu de travail.
Le conseil diaconal de Namur publie aussi une revue trimestrielle Diaconamur et participe aux rencontres interdiocésaines liées au diaconat. Quelques fascicules présentent les grandes lignes du diaconat vécu dans le diocèse.

Le Conseil diaconal

Le Conseil diaconal assume l’art du discernement d’une vocation au ministère diaconal. Ce discernement se fait en lien avec un groupe local de précheminement, les formateurs et le conseil épiscopal. L’évêque prend la décision ultime. À travers toutes ces médiations, le souci permanent consiste à évaluer si l’appel ressenti par une personne correspond à un appel du Seigneur qui compte sur l’engagement de chaque baptisé pour que grandisse son Royaume.

ƒInfos

Abbé Jules Solot
Responsable de la formation diaconale du diocèse de Namur
Tél. : 084/21.12.77
E-mail : jules.solot@skynet.be

Le saint patron des diacres

Le saint patron des diacres est saint Laurent, il est fêté le 10 août.

Diacre de l’Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d’être le gardien des biens de l’Église. Lorsqu’en 257, l’empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles : « Voilà les trésors de l’Église. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l’humour et un courage extraordinaire : « C’est bien grillé de ce côté, tu peux retourner », dira-t-il au bourreau. Il fut l’un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen-Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient en son honneur.

Le mot de l’évêque

En juin 2023, Mgr Pierre Warin a rédigé un billet concernant le ministère diaconal, intitulé « Ami diacre, qui es-tu ? » (revue Communications). Découvrez-le en téléchargement ici.