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Auteur

Christine Gosselin Auteure

Date

19 juin 2023

Catégories

Patrimoine
Tourisme

Type

Actualités diocésaines

Sur les traces de saint Walhère de Bouvignes à Onhaye en passant par Hastière


Le dimanche précédant le 27 juin, fête de la Saint-Walhère, chaque paroisse du secteur pastoral d’Onhaye et haute Meuse escorte son saint patron vers l’église Saint-Martin de Onhaye lors d’une procession qui rassemble de nombreux pèlerins depuis plus de 700 ans. L’occasion de faire plus ample connaissance avec ce saint dont l’histoire reste pourtant très parcellaire.

Dans les communes de Onhaye et Hastière, impossible de ne pas rencontrer saint Walhère. Il est partout ! À peine entré dans le village d’Onhaye, il apparait sur l’enseigne du restaurant le Walhérois.

« C’est aussi sous ce nom qu’est connu le club de jogging et de foot dont tous les habitants ont oublié depuis longtemps que ce n’est pas l’appellation officielle, sourit Arnaud Gérard, échevin du patrimoine et du culte, on soutient les walhérois ! Sa statue se dresse comme repère dans les champs à proximité du petit village de Serville ; une chapelle lui est dédiée sur la route entre Hastière et Waulsort, là où on aurait retrouvé son corps ; l’abbatiale d’Hastière Par-delà dévoile un magnifique triptyque d’Auguste Donnay (1911) qui retrace son martyre ».

Surplombant la route depuis la petite colline où elle se dresse, c’est à l’église de Onhaye que commence notre visite. Datant du
XVIIe siécle, elle est dédiée à saint Martin, malgré le culte au saint local auquel elle semble vouée. Les six vitraux de la nef latérale
gauche retracent la vie de Walhère. On peut y voir :

« son baptême à Bouvignes, sa nomination comme curé à Onhaye puis comme doyen du Concile de Florennes, sa visite au vicaire de l’église voisine d’Hastière et l’épisode tragique du coup de rame asséné par ledit vicaire lors de la traversée de Meuse, le 23 juin 1199. Les vitraux suivants racontent comment son corps, retrouvé sur la rive gauche de la Meuse, à un endroit où surgit une source, fut transporté miraculeusement par deux génisses blanches qui n’avaient jamais été mises au joug et ramené à Onhaye où de nombreux miracles eurent lieu », explique Alain Mauroy, trésorier de la fabrique d’église.

Dans le fond de l’église repose son cénotaphe avec l’inscription « Saint Walhère, curé d’Onhaye de 1166 à 1169 » ainsi que la châsse contenant sa relique. Vers 1320, le crâne de Walhère aurait été séparé de son corps et mis dans un buste en bronze coulé et ciselé, représentant une tête de prêtre encadrée de longs cheveux et d’une moustache et barbiche à la Louis XIII. Les pèlerins demandèrent ensuite à se faire mettre ladite relique sur la tête, raison pour laquelle un nouveau chef-reliquaire plus léger, en cuivre doré, aurait été réalisé vers 1675. Ce chef-reliquaire, n’est plus conservé dans l’église mais à la Maison du Patrimoine médiéval mosan de Bouvignes. Il retourne à Onhaye chaque dernier week-end de juin où il est présenté à l’assemblée lors de la grand-messe du dimanche. Ceux qui le souhaitent peuvent « baiser le cristal de roche serti sur le front avant que le célébrant ne pose le casque directement au-dessus d’eux » . Saint Walhère, parce qu’il a reçu un coup de rame, est effectivement appelé à guérir ou prévenir les maux de tête. Il est aussi invoqué pour les maladies du bétail (en raison de la compliance des génisses). Le reste des reliques aurait été déposé dans une châsse en bois dont quatre panneaux, réunis dans un retable, étaient conservés dans la chapelle de Bonair, qui se trouve à une centaine de mètres de l’église. La procession au départ de l’église de Saint-Martin y fait halte, mais cette année, elle ne pourra y admirer le retable qui est en restauration.

« L’humidité de la chapelle entamait la polychromie qui est d’origine », explique Arnaud Gérard à l’initiative de la restauration. Mais
la procession soutenue par le vaillant Comité des jeunes aura bien lieu ce 25 juin autour de saint Walhère. Un saint qui jouit d’un capital sympathie extraordinaire aujourd’hui encore et qui rassemble la communauté locale et les paroisses avoisinantes autour de son culte, de sa fête et de ses reliques.

Que faire à proximité ?


Il n’y a que l’embarras du choix pour découvrir cette région magnifique. À moins de 5 km en suivant la rue Gailaipont, vous découvrirez en bord de Meuse, la magnifique église abbatiale Saint-Pierre d’Hastière Par-delà qui s’y dresse depuis bientôt 1000 ans. Nous nous y arrêterons lors d’un prochain « Tour et détour ». N’hésitez pas à découvrir son acoustique exceptionnelle lors du Festival Été mosan
qui s’y déroule chaque année, en juillet. Les églises ouvertes des jolis villages de Falaën et Anthée vous accueilleront également dans leur havre de paix… et si un peu de randonnée ne vous effraie pas, les ruines du château de Montaigle vous attendent…

Christine Gosselin

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