Matinée d’échanges et de formation Caritas Secours. Comment mobiliser les dons pour nos projets solidaires ?

Le mardi 11 mars, quelques partenaires de Caritas et acteurs de l’action sociale se sont réunis à l’initiative du Service diocésain de la Solidarité * pour une matinée de rencontre et de formation autour de la thématique de l’appel aux dons. Animée par Mme Emmeline Orban, directrice de Caritas Secours, cette session proposait un éclairage sur les bonnes pratiques en matière de levée de fonds et de fidélisation des donateurs.

Face à la diminution des subsides publics – notamment ceux de la Fédération Wallonie-Bruxelles –, il devient indispensable de renouveler nos réseaux de donateurs et de trouver de nouveaux moyens de financement. La question de la défiscalisation des dons a été largement abordée : si cette mesure constitue un incitant important pour les donateurs, l’évolution de la législation pourrait la rendre moins attractive dans les années à venir (avec un passage du taux de 45 % à 30 %).

Mme Orban a insisté sur l’importance de la traçabilité et du sérieux dans la gestion des fonds : les donateurs sont sensibles aux garanties offertes par les structures associatives quant à l’utilisation des dons. L’éthique est primordiale : les appels aux dons doivent être sincères, transparents et orientés vers un impact concret.

Comprendre le profil des donateurs pour mieux les mobiliser

Grâce aux données du baromètre de la philanthropie de la Fondation Roi Baudouin, plusieurs tendances ont été mises en évidence :

Les dons ont augmenté entre 2015 et 2021, atteignant 375 millions d’euros en Belgique. Cependant, depuis 2020, la tendance tend à se stabiliser.
Les organisations humanitaires comme Médecins Sans Frontières figurent parmi les principales bénéficiaires.
Les donateurs sont majoritairement des femmes (58 %) et sont plus présents en Flandre qu’en Wallonie.
Les personnes de plus de 65 ans sont les plus grands donateurs, tandis que les jeunes de 18-34 ans sont les moins impliqués financièrement.
Le montant moyen d’un don individuel est de 154 €, tandis qu’une entreprise donne en moyenne 1868 € par an.

Une question clé se pose dès lors : comment sensibiliser les jeunes générations à la philanthropie ?

Les clés d’un appel aux dons efficace

Les participants ont ensuite réfléchi entre eux et avec l’aide de Mme Orban aux bonnes pratiques pour réussir une campagne de financement :

Comprendre son public cible : définir des « donateurs types » pour adapter son discours et ses canaux de communication.
L’humain au centre : au-delà des besoins matériels (comme la rénovation d’un bâtiment), il faut mettre en avant l’impact humain des dons. Par exemple, une épicerie sociale ne se résume pas à un lieu de distribution alimentaire, mais à une communauté d’entraide.
Utiliser les bons outils : les réseaux sociaux sont un levier puissant pour toucher un large public. Le crowdfunding et des plateformes comme Better permettent également d’élargir la collecte de fonds.
Soigner la communication : une histoire forte, un message court, un visuel percutant et un appel à l’action clair augmentent l’impact d’un appel aux dons. L’exemple de la campagne SOS Villages d’Enfants avec son texte court, son image forte, son QR-code, ses témoignages chiffrés avec formule de virement intégrée a été cité comme une bonne pratique.
Rassurer et fidéliser : montrer où va l’argent et quel est l’impact concret des dons renforce la confiance et incite à donner régulièrement.

Une matinée qui a permis aux participants de partager leurs expériences et de s’outiller pour améliorer la mobilisation des dons. La question du partage et de la solidarité reste essentielle : comment encourager une culture du don qui dépasse l’individualisme et favorise un engagement durable ?

* Le service de la solidarité gère l’antenne locale de Caritas Secours pour les provinces de Namur et de Luxembourg. Pour en savoir plus sur Caritas Secours : Caritas Secours.

Christine Gosselin