Partager
Auteur
Christine Gosselin Auteure
Date
28 février 2025
Catégories
Communauté
Type
Frère Martin et frère Samuel en marche vers le sacerdoce à l’abbaye Saint-Remy de Rochefort
Au cœur de la Famenne, l’abbaye Saint-Rémy de Rochefort s’apprête à vivre un moment de grâce et de ferveur. Le 19 mars prochain, en la solennité de saint Joseph, Mgr Warin ordonnera diacres en vue du sacerdoce deux moines de la communauté trappiste : frère Martin et frère Samuel. Une célébration intime, rassemblant leur famille et la communauté monastique qui invite l’ensemble des fidèles à s’unir à elle en communion de prière.
Frère Martin et frère Samuel sont entrés à l’abbaye de Rochefort en 2016, à quatre jours d’intervalle, portés par une soif profonde de Dieu et un attrait pour la vie monastique. Tous deux ont prononcé leurs vœux solennels il y a trois ans, confirmant ainsi leur engagement définitif au sein de la communauté. Leur ordination diaconale marque une nouvelle étape dans leur cheminement, un chemin qui s’oriente vers le sacerdoce comme réponse à l’appel du Christ et à la mission de service au sein de l’Église.
Frère Martin, originaire de Charleroi, a grandi dans une famille chrétienne engagée dans la vie de foi et dans la paroisse. Avec son jeune frère, il sert régulièrement la messe. Formé au Collège du Sacré-Cœur chez les Jésuites, puis titulaire d’un master en littérature classique à l’UCL, il a enseigné – surtout le latin – à Bruxelles pendant quatre ans. Sa rencontre avec la vie monastique remonte à sa retraite de profession de foi à l’abbaye de Maredsous, où il a découvert les Psaumes : « On nous avait proposé de participer aux Vêpres et aux Laudes de l’octave de Pâques, se souvient frère Martin. Le texte d’un psaume que je ne connaissais pas m’a particulièrement touché. Il disait : “Le Seigneur est ma force et mon rempart ; à lui, mon cœur fait confiance” (Psaume 27, 7). » Cette parole, cette confiance, résonne en lui comme une invitation à plonger plus profondément dans la prière. Une quête spirituelle qui le conduit finalement à Rochefort, où il trouve un enracinement dans la liturgie et l’Office Divin. « La traduction des Psaumes, propre au lieu, m’a touché, de même que la répartition du psautier sur une semaine, comme le propose saint Benoît », explique frère Martin, qui est actuellement en charge de la liturgie et de la sacristie au monastère.
Frère Samuel, quant à lui, vient d’un village proche de Tongres, dans la Hesbaye limbourgeoise. Issu d’une famille catholique pratiquante, il est le cadet d’une famille de quatre enfants. Il entreprend une formation en électromécanique et travaillera ensuite, une quinzaine d’années, dans l’industrie chimique. Progressivement, il sent une soif de prière grandir en lui, ce qui l’amène à fréquenter la messe presque quotidiennement et à approfondir sa lecture des Écritures. Le Psaume 1 le touche profondément : « Heureux l’homme qui ne suit pas le conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit » (Psaume 1, 1). L’appel à la vie monastique, à une vie entièrement consacrée à la prière et au service de Dieu, ne fait aucun doute ! « Lorsque j’ai découvert l’abbaye de Rochefort, elle s’est imposée à moi comme une évidence. C’était là que je devais être, et le noviciat a commencé. Une formation importante est nécessaire pour permettre de grandir dans la prière et la vie monastique dans une direction qui est juste, car cette vie est vraiment un grand changement : la prière et le travail y rythment la journée depuis 3 h du matin, avec l’Eucharistie qui en est le sommet », confie celui qui est aujourd’hui réfectorier et en charge des travaux techniques au sein du monastère.
Un appel au sacerdoce, une mission universelle
Cet attrait pour l’Eucharistie, et le désir de consacrer leur vie à Dieu, s’inscrit très tôt dans le cœur des deux frères. « Si on a besoin de moi, on viendra me chercher », a toujours pensé frère Martin. Et c’est ce qui s’est passé au sein de la communauté.
Frère Martin confie : « Dans notre communauté, il y a un besoin de prêtres. Nous serons ordonnés prêtres ad titulum monasterii – pour le service du monastère et aussi pour tous les chrétiens qui fréquentent l’Abbaye. »
Frère Samuel, de son côté, perçoit l’ordination comme une plénitude de sa vocation. Sa dévotion au Sacré-Cœur l’a accompagné tout au long de son parcours, et il voit dans la date de sa profession solennelle, qui coïncidait avec cette fête, un signe, « un cadeau » de Dieu.
Si leur chemin vers le sacerdoce s’enracine dans leur vocation monastique, frère Martin et frère Samuel savent que les fruits de leur ministère sont destinés à l’Église entière. Comme le rappelle la Prière eucharistique III : « Étends au monde entier le salut et la paix. »
Un engagement dans la prière et le service
Frère Martin exerce la fonction de chantre et il s’applique suivre fidèlement les livres liturgiques issus de la réforme de Vatican II. Frère Samuel, rigoureux et appliqué, s’assure que la communauté dispose des ressources nécessaires pour vivre dans la prière.
« Ordonnés, nous serons des instruments. Nous collaborons complètement à une œuvre qui dépasse infiniment nos capacités naturelles. Cela donne une orientation à notre ministère : c’est le Seigneur qui fait tout cela… », confie humblement frère Martin. Cette conscience de l’action divine dans leur vocation éclaire leur démarche et fortifie leur engagement quotidien.
Leur ordination diaconale est un moment de joie et d’espérance pour l’Abbaye de Rochefort et pour l’Église. En ce 19 mars, que chacun puisse s’unir à eux par la prière et demander au Seigneur de les fortifier dans leur mission, afin qu’ils deviennent ces instruments dociles entre les mains de Dieu, au service du salut du monde.
Christine Gosselin