400 jeunes Belges ont quitté Beauraing pour les JMJ : « N’ayez pas peur »

Un petit crachin juste pour vérifier – si c’était encore nécessaire – que la pluie du matin n’arrête pas le pèlerin. Et encore moins les 400 jeunes Belges qui sont partis, de Beauraing, ce lundi, en direction du Portugal, de Lisbonne où ils vont vivre les JMJ. Avant le départ des six cars, avec une heure de retard sur l’horaire, les jeunes pèlerins ont assisté, depuis l’église du Rosaire, à l’eucharistie. Mgr Jean Kockerols évêque référendaire pour la pastorale des jeunes qui présidait cette célébration les encouragera dans leur démarche. Il leur adressera la phrase la plus citée dans les évangiles : « N’ayez pas peur. »

En fin d’article : reportage photos & vidéo du départ

Il est à peine 8 heures et Beauraing s’éveille lentement, la cité mariale vit elle aussi au rythme des vacances. Sur le site du sanctuaire, règne, en revanche, une joyeuse effervescence. Qu’importe si la pluie s’est invitée au rendez-vous. Seuls, par petits groupes, des dizaines de jeunes bien chargés se dirigent vers la basilique. Ces jeunes, ils sont environ 400, viennent de Wallonie et de Bruxelles et font partie du premier départ pour les JMJ. Après une halte à Dax, ils se rendront dans le sud du Portugal, à Portimão où ils se mettront dans l’ambiance, avec les pré-JMJ. Un autre groupe de Belges, ils seront plus de 300, partira dans une semaine direction Lisbonne où tous se retrouveront pour vivre cette aventure. Des JMJ avec pour thème « Marie se leva et partit en hâte » (Lc 1.39) ne pouvaient que partir pour les Belges de Beauraing !

Une fois dans la basilique, chacun dépose ses bagages. Pour les organisateurs c’est le soulagement. La consigne donnée : pas de valise, uniquement un sac à dos, a été respectée. Certains ont trouvé la parade afin de faire tenir dans un sac réduit le nécessaire pour 15 jours de séjour… Les chaussures sont suspendues directement au sac. Cela va des tongs très colorées aux baskets qui le sont tout autant ! Quelques drapeaux belges ont aussi été accrochés.

Entre appréhension et excitation

Des bénévoles étaient eux présents pour remettre à chacun le matériel du parfait « jmjiste » : le carnet du pèlerin, un Magnificat spécial Lisbonne, un bracelet de couleur pour différencier les groupes, une casquette et trois pin’s pour permettre les échanges avec les jeunes du monde entier : on attend deux millions de personnes à Lisbonne !

Dans l’église du Rosaire, musiciens et choristes, répètent une dernière fois les chants de la célébration. Les jeunes viennent prendre place, on se salue, on s’embrasse, on partage les dernières anecdotes liées à la préparation des bagages… Pour le diocèse, ces jeunes viennent de Ciney, de Walcourt, de Marloie, de Malonne… Perrine est heureuse de participer et ce grâce à sa maman. Elle a elle-même participé à des JMJ et en les racontant, elle a donné envie à sa fille de s’inscrire. Lucas et Téo sont bien décidés à montrer à leurs copains « qu’être chrétien ce n’est pas chelou ». Salomé : « Ils ne se rendent pas compte de la grandeur de ces journées. » Partout, la bonne humeur est de mise.

Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire à Bruxelles, évêque référendaire pour la pastorale des jeunes, a choisi d’aller à la rencontre des participants. Quelques minutes avant la célébration, en habits liturgiques, il les accueille dans l’église ou carrément sur le parvis. Quelques minutes encore pour partager ses états d’âme : « À l’instant, je ressens à la fois de l’appréhension et de l’excitation. De l’appréhension parce que le voyage sera long, fatigant, bruyant. Mais c’est jouable. Il y a l’excitation de partager ces journées avec les jeunes. Ils ne sont pas très nombreux mais ce sont des semences comme des graines de sénevé. »

Dans son homélie, Mgr Kockerols paraphrasera la 1re lecture du jour extraite du livre de l’Exode. Récit des Hébreux poursuivis au désert par des Egyptiens juste avant que la Mer Rouge ne s’ouvre devant eux. « Les Hébreux râlent sur Moïse qui les a emmenés au désert. J’espère qu’on n’entendra pas râler ! durant ce pèlerinage. » Il redira encore cette phrase présente 365 fois dans l’Evangile. Jésus répétant aux foules rencontrées : « N’ayez pas peur ». Mgr Kockerols : « Jésus redit sa volonté d’être présent pour chacun jusqu’à la fin du monde. Construisons notre vie, notre pèlerinage sur cette phrase. Nous sommes des envoyés. » Un évêque qui a voulu voyager comme tous les pèlerins : en car et sac au dos.

Les groupes se constituent. Reste à charger les cars, à s’installer et à prendre la route d’une belle et longue aventure.

Christine Bolinne

Photos : Elisabeth Deshayes

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