A Namur, l’église Saint-Jacques transformée en galerie d’art

Pourquoi ne pas profiter d’une prochaine sortie à Namur pour visiter l’église Saint-Jacques transformée en galerie d’art. Un lieu prêt à accueillir d’autres manifestations culturelles. Depuis quelques jours maintenant elle sert donc d’écrin à des œuvres d’art, d’hier et d’aujourd’hui, d’artistes namurois. C’est l’asbl Place Ô Arts qui s’est lancée dans l’aventure mais pour combien de temps ?

Après un mois consacré au nettoyage des lieux – l’église après avoir été aménagée pour recevoir, sans succès, des commerces, était fermée depuis 6 ans- les œuvres d’artistes membres de l’asbl Place Ô Arts y ont été installées. Des peintures, des sculptures, des photographies… ont trouvé tout naturellement une place. Tableaux encore de Luc Perot et de Louis-Marie Londot, deux peintres namurois de renommée. Ce dernier, dans des catalogues d’artistes pop art, était considéré comme le Andy Warhol de la discipline. Des tableaux sortis de la galerie de Stéphane Pignolet partenaire de l’asbl. Place Ô Arts ne souhaite pas se limiter à un lieu d’exposition. Toutes les manifestations culturelles y sont les bienvenues : un concert, par exemple ou encore une conférence.

Les nouveaux animateurs de ce pôle culturel namurois ont aussi prévu de changer régulièrement, environ tous les deux mois, les pièces présentées. L’église Saint-Jacques, un incontournable pour se rendre compte des talents d’aujourd’hui mais aussi de ceux qui ont conçu ce lieu. Cette église « galerie d’art » vous ouvre ses portes le jeudi, le vendredi et le samedi de 12 à 18h.

Cette transformation en galerie d’art est un nouveau chapitre dans la longue histoire de cette église de style classique. L’église Saint-Jacques qui se trouve, dans le centre-ville de Namur, rue Saint-Jacques remonte au 18e siècle. Située sur le chemin des pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle beaucoup s’y sont arrêtés pour un temps de prière, faire tamponner leur crédenciale … Un espace leur est d’ailleurs, aujourd’hui encore, toujours réservé dans l’église.

Avec l’argent des Namurois

L’église a été construite en 1755 avec l’argent des Namurois collecté par la Confrérie de la Miséricorde appelée aussi la Confrérie de Saint-Jean le Décollé. Une église qui a une longue histoire et un rôle très particulier dans la société. Pierre Dulieu, ancien conseiller communal à Namur et passionné par le patrimoine explique : « Ce rôle était essentiellement tourné, dans les siècles passés, vers l’aide aux indigents et aux prisonniers, puis vers l’éducation des jeunes filles pauvres. » Quelques années plus tard, la gestion sera confiée à l’IATA (Institut d’enseignement des Arts Techniques sciences et artisanats).

Fermée durant de longues années, désacralisée, l’église a accueilli notamment des enseignes spécialisées dans les vêtements de marque. Si beaucoup de personnes ont poussé durant cette période les portes de cet édifice, c’était surtout par curiosité.  Elles voulaient voir comment le commerce pouvait s’intégrer dans une église. Des magasins qui, après quelques mois, ont rapidement fermé leurs portes. Pierre Dulieu : « Cette succession comme les délais entre les locations montrent que le commerce ne marche pas comme espéré, pour toutes sortes de raisons : absence de vitrine, difficulté d’accès, mais surtout la gêne ressentie par la clientèle de faire ses achats dans un lieu qui reste imprégné de religion. »

L’asbl qui rend ainsi vie à cet espace patrimonial est bien consciente que c’est à titre précaire. Elle a signé avec les propriétaires des lieux, la société Provestel, un contrat de location à titre précaire. En contrepartie, le loyer est peu élevé. Dès que Provestel trouve un acheteur ou un locataire, l’asbl Place ô Arts devra trouver un autre endroit pour valoriser ses artistes.

C.B.