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Auteur

Diocèse de Namur Rédacteur
Date
5 juin 2024
Catégories
Couple & Famille
Jeunes
Type
Pour protéger nos enfants, osons parler d’Amour en famille !
Le 15 avril dernier, la pastorale familiale et la pastorale solidarité du diocèse de Namur ont invité Catherine JONGEN, sexothérapeute et thérapeute de couple, directrice de la LFPAD (Ligue francophone de protection et d’aide au développement dans les domaines de la vie relationnelle, affective et sexuée des mineurs) pour animer la quatrième conférence d’un cycle de cinq. Si l’on en croit le nombre de vues qui ne cesse d’augmenter, de plus en plus de parents prennent conscience de leur droit et devoir légitimes de protéger leur progéniture à l’heure de l’hypersexualisation, des déconstructions en tous genres et dérives idéologiques sous-jacentes.

Deux corps uniques et sacrés, « ça crée » !
Au fil de ses expériences professionnelles précédentes, Catherine Jongen fut blessée par la souffrance indicible de nombreux enfants et adolescents confrontés à la séparation de leurs parents et interpellée par leur défaitisme face à la quête d’un amour éternel. L’Amour durable comme source de bonheur, elle choisit autant que faire se peut de le promouvoir, émerveillée autant qu’intriguée par la singularité de chaque vie, fruit de l’union entre un homme et une femme, un tout autre qu’eux. Pourquoi des rappels si simples s’imposent-ils aujourd’hui ? Un petit détour historique est éclairant pour mieux comprendre les dérives idéologiques sur la sexualité complètement déliée de l’amour et de la reproduction et sur le fait qu’il faille aujourd’hui pour l’Etat « éduquer » collectivement à la sexualité.
D’une société pudibonde à une société du voyeurisme et du tout permis
Si la haute bourgeoisie du 19°siècle est barricadée par trop d’interdits, la révolution de 1968 nous fait entrer dans l’ère d’une pseudo-liberté où « il est interdit d’interdire » et où l’éthique du choix (tant que tu choisis librement ce que tu fais, c’est bien) tend à remplacer l’éthique de la vertu. Comment expliquer ce grand écart ?
Pour des raisons plus que personnelles, l’entomologiste américain Alfred Kinsey, soutenu par la Fondation Rockefeller, fonde en 1947 l’institut de recherche Kinsey toujours actif aujourd’hui avec un statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social de l’ONU. Or, ses recherches s’appuient sur des échantillons biaisés (pédocriminels et délinquants sexuels) non représentatifs de l’ensemble de la population. Plus grave encore, pour imposer son idée d’une sexualité infantile dès la naissance, il facilite des crimes sexuels brutaux contre des bébés et enfants traumatisés. L’inceste et la pédophilie sont normalisés. Inspiré par ces travaux, Hugh Hefner lance Play Boy en 1953, première étape vers la généralisation de la pornographie. Dès les années 60 jusqu’à aujourd’hui, les objectifs idéologiques de l’institut Kinsey infiltrent beaucoup d’institutions internationales comme Siecus (Sex Information and Education Council of the United States), l’OMS et l’UNESCO. Il est intéressant de souligner que des standards pour l’éducation sexuelle en Europe ont été publiés en 2010, sous l’égide de l’OMS, en dépit de l’absence totale de validité scientifique et du danger majeur pour le développement des enfants. Ces standards ont notamment servi de base à la rédaction du guide pour l’Evras sorti en Communauté française en 2023. La philosophie du sexe récréatif de Kinsey détermine encore aujourd’hui le positionnement de lobbys très puissants au niveau international et national. Par exemple, la Déclaration des droits sexuels du Planning familial international (IPPF) a été construite en étroite collaboration avec l’ILGA (Fédération mondiale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes). Avec le pédopsychiatre Maurice BERGER et bien d’autres professionnels de la santé, Catherine Jongen alerte du véritable formatage de la pensée des enfants vers des pratiques sexuelles clairement libertaires déliées de l’amour et de la filiation. Le voyeurisme auquel ils sont confrontés trouble leur imaginaire si important pour se développer harmonieusement sans effraction psychique. L’éducation permissive et le manque de balises ne permettent plus de canaliser la toute-puissance enfantine qui met à mal leur construction psychique et dès lors leur aptitude à vivre ensemble.
De tout temps, protégeons nos enfants et nos adolescents
Catherine Jongen aborde ensuite quelques soubassements scientifiques pour comprendre le développement biologique et psychoaffectif de l’enfant et de l’adolescent pour lequel elle ajoute le développement sexuel. Elle fait notamment référence aux notions de cerveau pulsionnel, émotionnel et cognitif développées par le Dr Catherine SOLANO, sexologue.
Même si on ne doit pas nier quelques rares particularités, tout notre corps est sexué, biologiquement binaire (XY ou XX), créé pour la relation (don et réception) et la perpétuation de l’espèce.
Les enfants n’ont pas à être sexualisés ou amenés par des adultes à réfléchir sur l’identité sexuelle, la jouissance, la génitalité et la sexualité. En effet, leur système neuronal est en voie de maturation, leurs capacités cognitives et intellectuelles sont immatures, leur fonctionnement psychique est changeant, leur suggestibilité aux discours des adultes est importante et leur expérience de la vie est petite. Il est primordial que les parents les protègent des concepts troublants de l’« autodétermination » ou de la « création identitaire » si présents dans le guide Evras. Ce dernier se veut « inclusif » et « non-hétéronormatif » faisant circuler un nouveau postulat mensonger qui balaie la norme hétérosexuelle binaire qui existe depuis la nuit des temps. Jusqu’à 25 ans, l’âge auquel la maturation du cerveau s’achève, il est très important d’aider notre progéniture à relier et à harmoniser au mieux ses pulsions, ses émotions et ses facultés cognitives afin de construire des repères qui permettent de développer sa propre éthique de vie et donc également sa propre éthique sexuelle, « colonne vertébrale morale » pour poser des actes éclairés. Il est donc primordial de mettre un cadre clair, d’expliquer plutôt que simplement interdire, d’autoriser l’adolescent à maintenir une saine distance par rapport à ses parents au profit de ses amis tout en veillant à un minimum de dialogue, de respecter une barrière fondamentale d’intimité entre parents et enfants (dans les deux sens).
Aujourd’hui en particulier, protégeons-les !
Les écrans, tant dans la sphère privée que publique, inondent d’images hypersexualisées et donc toxiques. Un autre danger actuel au sein de nos écoles est l’intrusion de mouvements militants dont les principaux dictats idéologiques peuvent caricaturalement être résumés ainsi : « le plaisir et l’argent avant le travail », « la performance sexuelle avant le relationnel », « les droits avant les devoirs », « ma liberté n’a pas de limites », … . Sans parler des comportements amoraux et asociaux qui en découlent, d’autant plus dans une société pornographisée qui véhicule la culture de la violence jusqu’au viol. La notion inappropriée de « consentement sexuel », reprise dans le guide Evras, est un autre danger : en raison de son immaturité psychosociale et sexuelle, un enfant ne peut pas prendre de décision de manière éclairée sur les questions de la sexualité. Sur base d’un écrit du pédopsychiatre Maurice BERGER qui est à l’initiative du REPPEA (Réseau des Professionnels pour la Protection de l’Enfance et de l’Adolescence) et dont Catherine Jongen fait partie, elle nous fait part des nombreux troubles relevés chez les enfants du primaire après des séances collectives d’éducation à la sexualité qui ne font que débrider leur pulsionnel sexuel au lieu de le canaliser, aboutissant à des dégâts psychologiques durables dans la manière d’aborder les relations amoureuses et l’envie de construire une vie familiale stable. Il est nécessaire de protéger nos enfants de ces effractions traumatisantes en les surveillant (leurs fréquentations, la présence des parents quand ils vont chez un ami, ce qu’ils vont regarder, ….) et en les éduquant au fait que personne ne peut toucher les endroits intimes de leur corps ni évoquer de pseudo-secret. L’enfant, dans l’incapacité psychique de consentir lui-même et de se protéger tout seul, peut répéter cet interdit clair provenant de son parent responsable et éviter par ailleurs de culpabiliser dans les situations d’abus sexuels, qu’ils soient visuels, auditifs ou tactiles. Pour les aider à comprendre la perversité sexuelle sans la nommer, on peut retrouver de bons récits métaphoriques (contes, mythes) où « le loup reste « le méchant » carnivore et l’agneau « le gentil ».
Osons parler d’Amour en famille !
Dans notre société où tous les types de sexualité sont normalisés et où la menace d’être traité de tous les noms en « phobe » grandit, il faut une sacrée dose d’audace pour dire avec des mots justes et clairs le réel biologique de la norme hétérosexuelle « cisgenre » – comme diraient les adaptes de la novlangue – qui permet la transmission de la vie et la communion dans un couple. Oser parler c’est aussi prendre le temps de s’asseoir, d’observer les émotions, d’écouter les questions du corps et du cœur, tout en respectant la pudeur de l’enfant et la confidentialité de son propos. Oser se montrer disponible pour élaborer subtilement avec la chair de sa chair une pensée autour de la quête de « l’Amour toujours ». Oser éduquer aux règles qui favorisent la cohésion familiale. Oser dire des paroles de beauté sur le corps toujours « sexué » mais à ne surtout pas « sexualiser ». Oser canaliser ses forces pulsionnelles afin qu’il ressente cette paix et joie profondes qui coulent dans ses veines lorsque ce besoin fondamental d’aimer et d’être aimé est entendu et reconnu.
Revoir en vidéo
Aller plus loin
Osons chercher à bien nous informer, nous mettre en réseau, réfléchir et passer à l’action (interpeller des politiciens face à leurs responsabilités, lire, écrire, signer, …) Quelques associations belges LFPAD : Ligue francophone de protection et d’aide au développement dans les domaines de la vie relationnelle, affective et sexuée des mineurs (LFPAD) (coeuraccord.com) Innocence en Danger : Accueil | Innocence en danger Belgique Sauvons nos enfants : Accueil (weebly.com) Fédération des collectifs des parents en action en Wallonie : (2) Facebook |
Article de la Pastorale de la Solidarité